dimanche 27 août 2017

Yémen : la guerre et les horreurs qui l’accompagnent


Le choléra n'est pas le seul fléau

 

                                                   Un camp au Yémen

Une terrible épidémie de choléra ravage le Yémen : près de 500 000 personnes touchées cette année et déjà plus de 2000 morts. Elle est la conséquence directe de la guerre civile qui, depuis une quinzaine d'années, sest ajoutée à la pauvreté du pays. Guerre civile nettement aggravée par l'intervention de l'Arabie Saoudite depuis 2015. Aujourd'hui, la population est entièrement démunie face à la maladie : la moitié des centres de santé ont disparu, les médicaments et l'eau saine  sont rares.
Les grandes puissances, États-Unis, Grande-Bretagne et France, soutiennent la guerre menée par l'Arabie Saoudite et ses alliés. Elles sont donc tout aussi responsables de cette catastrophe humanitaire.

Révolution russe de 1917 (23) : juillet 1917 : les premiers pas du bonapartisme


Juillet : les premiers pas du bonapartisme 

En réprimant la fraction la plus avancée du prolétariat à Petrograd, le gouvernement provisoire désormais dirigé par Kerenski et où dominaient les ministres bourgeois du Parti cadet avait mécaniquement renforcé les forces opposées à la révolution et à son propre pouvoir. Connaissant parfaitement le déroulement de la Révolution française et son issue, l’arrivée au pouvoir du général Bonaparte par un coup d’État, les dirigeants du Parti bolchevique ne manquèrent pas de faire le parallèle. Dans l’ascension de Kerenski et de son chef d’état-major, Kornilov, ils voyaient se profiler ce danger du bonapartisme. Lénine s’en explique à la fin juillet 1917 (le 11 août, selon notre calendrier) :
« Le ministère Kerenski est incontestablement celui des premiers pas du bonapartisme. Le principal caractère historique du bonapartisme s’y trouve nettement affirmé : le pouvoir d’État, s’appuyant sur la clique militaire (sur les pires éléments de l’armée), louvoie entre deux classes et forces sociales hostiles qui s’équilibrent plus ou moins.
La lutte de classe entre la bourgeoisie et le prolétariat atteint son plus haut degré d’acuité : les 20 et 21 avril, puis du 3 au 5 juillet, le pays a été à un cheveu de la guerre civile. Ce facteur économique et social ne constitue-t-il pas la base classique du bonapartisme ? D’autres, tout à fait connexes, viennent en outre s’y ajouter : la bourgeoisie jette feu et flamme contre les Soviets, mais ne peut pas encore les dissoudre d’un seul coup et les Soviets, prostitués par les Tsérétéli, les Tchernov [les dirigeants des partis menchevique et socialiste-révolutionnaire] et consorts, ne peuvent déjà plus opposer à la bourgeoisie une résistance sérieuse.
Les grands propriétaires fonciers et les paysans vivent aussi dans une ambiance de veille de guerre civile : les paysans exigent la terre et la liberté et ne peuvent être bridés – si seulement ils peuvent l’être – que par un gouvernement bonapartiste capable de prodiguer sans vergogne, à toutes les classes, des promesses dont aucune ne sera tenue.
Ajoutez à cela les défaites militaires provoquées par une offensive aventureuse, avec son cortège de plus en plus nombreux de phrases sur le salut de la patrie (qui voilent en réalité le désir de sauver le programme impérialiste de la bourgeoisie), et vous obtiendrez un tableau complet de la situation politique et sociale qui caractérise le bonapartisme. (…)
Mais reconnaître l’inéluctabilité du bonapartisme, ce n’est nullement oublier l’inéluctabilité de sa faillite. (…)
Que le parti dise hautement et clairement au peuple la Vérité sans réticences, qu’il dise que nous assistons aux débuts du bonapartisme ; que le « nouveau » gouvernement Kerenski, Avksentiev (le ministre de l’Intérieur) et Cie n’est qu’un paravent derrière lequel se dissimulent les cadets contre-révolutionnaires et la clique militaire, véritables détenteurs du pouvoir ; que le peuple n’aura pas la paix, que les paysans n’auront pas la terre, que les ouvriers n’auront pas la journée de 8 heures, que les affamés n’auront pas de pain sans liquidation complète de la contre-révolution. Que le parti le dise, et le développement des événements montrera, à chacune de ses phases, que le parti a raison.
La Russie a traversé, à vive allure, une période pendant laquelle les partis petits-bourgeois socialiste-révolutionnaire et menchevique eurent la confiance de la majorité du peuple. Dès à présent, la majorité des masses laborieuses commence à payer chèrement cette confiance.
Tout indique que les événements continuent à se dérouler à très vive allure et que le pays approche de la phase suivante pendant laquelle la majorité des travailleurs se verront obligés de confier leur sort au prolétariat révolutionnaire. Le prolétariat révolutionnaire prendra le pouvoir, commencera la révolution socialiste, ralliera autour d’elle, en dépit de toutes les difficultés et de tous les zigzags possibles du développement ultérieur, les prolétaires de tous les pays avancés et vaincra la guerre et le capitalisme. »
C’était annoncer très précisément ce qui allait survenir deux mois plus tard.

samedi 26 août 2017

Argenteuil : Lutte ouvrière attend une réponse...


Un retard totalement et moralement injustifié

 

A la date du 24 août, nous n’avions toujours pas reçu la confirmation ni orale ni écrite de notre demande de salle pour l’édition 2018 de la 29ème édition du banquet fraternel des amis de Lutte ouvrière d’Argenteuil.
         Nous avons effectué cette demande de réservation en octobre… 2016. D’habitude, nous obtenons la réponse en mars-avril, voire un peu plus tard comme l’an passé, mais jamais au-delà de juin.
         Depuis une trentaine d’années, et au fil des ans, ce banquet est devenu une manifestation associative incontournable de la vie locale, qui a réuni, proches de notre mouvement ou pas, des milliers d’Argenteuillais, preuve au moins de l’estime dont nous bénéficions.
         La réservation des salles municipales est certes perturbée par les décisions de la municipalité elle-même concernant le complexe Jean Vilar.
         Au-delà de ce que chacun pense de ce projet, nous considérons que la municipalité devrait avoir à cœur de ne pénaliser d’aucune façon les associations et mouvements locaux. Cela signifiait et signifie encore mettre sur pied un planning tenant la route et engageant la municipalité à le tenir coûte que coûte. Ses déclarations ont même été à plusieurs reprises dans ce sens.
         Pour notre part, nous espérons que cette question nous concernant sera réglée dans les prochains jours. Pour Lutte ouvrière-Argenteuil, D. MARIETTE.

LR, Valérie Pécresse et les collines d'Argenteuil


Loin de la butte rouge

 
                                                                     Photo Triton95
Après leur déroute électorale de ces derniers mois, les leaders du parti LR tentent de se placer pour occuper une bonne position pour préparer la suite.
         Parmi ces derniers, il y a Valérie Pécresse, la présidente de la Région Ile de France. Pour cela, elle lance son propre réseau pour lequel elle a choisi un nom qui ne veut rien dire : « Libre ».
         Elle le lancera prochainement sur la Butte d’Orgemont, à Argenteuil.
         Cette butte appartient à la Région, et l’on voit qu’entre ses petites affaires personnelles politiciennes, et ce qui relève pourtant de la propriété publique, pour ces gens-là, il n’y a pas de différence.
         Passons…
         Il est vrai que ce site qui domine l’ensemble de la cuvette de Paris est exceptionnel. On espère simplement qu’elle nous le fera pas à la manière de Bonaparte en Egypte  en déclarant pour stimuler ses troupes : « Du haut de cette butte, 40 siècles vous contemplent ! »

Homophobie et logiciel mouchard… en toute "modernité" d'arriérés


Big Brother est homophobe

 


Une société éditrice de logiciels, Fireworld, a proposé à la vente sur son site un programme espion intitulé : « Comment être certain que mon fils est gay ». La publicité de ce logiciel s’appuyait sur les clichés et les préjugés les plus crasses, proposant aux familles de collecter les données de navigation internet grâce au logiciel pour savoir si leur fils « aime prendre soin de lui », « aime le théâtre » et non le foot, est timide… Devant le tollé, l’éditeur a retiré cette publicité de son site et s’est excusé.
Il continue cependant de vendre ses logiciels mouchards avec d’autres arguments, comme « espionner ses employés ». Les techniques sont peut-être au top, mais surveiller ses salariés n‘est pas une habitude nouvelle.

Medef : Gattaz, après de Seillères, la vie de château en pressurant les travailleurs


« Paix aux chaumières, guerre aux châteaux »

 

                                                     Le château de Sannes
Pierre Gattaz, s’apprête à acheter le château de Sannes, dans le Lubéron. Une « modeste » demeure : 2120 m² habitables, six suites, deux piscines, 73 hectares de terres agricoles dont 35 de vignes classées... Le tout pour 11 millions d’euros. Ce serait même une affaire : Steve Jobs le dirigeant d’Apple en avait proposé 25 millions en 2011, sans conclure la vente.

La famille Gattaz, se classe au 274ème rang des fortunes françaises. Et après le père, déjà patron des patrons dans les années 1970, le fils Pierre répète en boucle que les travailleurs gagnent trop. Il ne manque pas d’air, ni d’espace…habitable.

Révolution russe de 1917 (22) le VIème congrès du parti bolchevik de juillet 1917 :


26 juillet, VIe Congrès du Parti bolchevique : le parti de Lénine et Trotsky 

Malgré la répression consécutive aux Journées de juillet, malgré l’absence de Lénine et l’emprisonnement de plusieurs dirigeants dont Trotsky, le Congrès du Parti bolchevique eut lieu à la date prévue. C’est une date importante dans l’histoire du mouvement révolutionnaire russe. En effet, si sur le plan du programme le congrès se borna, si l’on peut dire, à entériner les thèses d’avril de Lénine, il marqua, en leur absence, l’accord désormais complet entre Lénine et Trotsky. C’est alors, et pour toute la durée de la période révolutionnaire, que se forma « le parti de Lénine et Trotsky ». Ce dernier écrit dans son Histoire de la révolution russe :
« Le 26 juillet s’ouvrit le Congrès d’unification, en réalité le VIe Congrès du Parti bolchevique, qui se déroula à demi légalement, se dissimulant alternativement dans deux quartiers ouvriers. 175 délégués, dans ce nombre 157 avec voix délibérative, représentaient 112 organisations groupant 176 750 membres. À Petrograd, l’on comptait 41 000 membres : 36 000 dans l’organisation bolcheviste, 4 000 chez les interdistricts [l’organisation de Trotsky] environ 1 000 dans l’organisation militaire. Dans la région industrielle de Moscou, le parti comptait 42 000 membres, dans l’Oural 25 000, dans le bassin du Donetz environ 15 000. Au Caucase, il existait de grandes organisations bolchevistes, à Bakou, à Grosny et à Tiflis : les deux premières se composaient presque exclusivement d’ouvriers ; à Tiflis prédominaient les soldats. » (…)
« À ce congrès – disait plus tard, dans ses Souvenirs, Piatnitsky, un des secrétaires actuels de l’Internationale communiste – n’assistèrent ni Lénine, ni Trotsky, ni Zinoviev, ni Kamenev… Bien que la question du programme du parti eût été retirée de l’ordre du jour, le congrès se déroula sans les leaders, avec activité et fort bien… » À la base des travaux se placèrent les thèses de Lénine. Il y eut comme rapporteurs Boukharine et Staline. Le rapport de Staline ne mesure pas trop mal la distance parcourue par le rapporteur lui-même, avec tous les cadres du parti, en quatre mois, depuis l’arrivée de Lénine. Théoriquement peu sûr de lui, mais résolu politiquement, Staline tente d’énumérer les traits marquants qui déterminent « le caractère profond de la révolution socialiste, ouvrière ». L’unanimité du Congrès, comparativement à la conférence d’avril, saute aux yeux.
Au sujet des élections du Comité central, le procès-verbal du Congrès communique : « On lit les noms des quatre membres du Comité central qui ont obtenu le plus grand nombre de voix : Lénine, 133 voix sur 134 ; Zinoviev, 132 ; Kaménev, 131 ; Trotsky, 131. En outre sont élus au Comité central : Noguine, Kollontaï, Staline, Sverdlov, Rykov, Boukharine, Artem, Ioffé, Ouritsky, Milioutine, Lomov. » Il faut remarquer cette composition du Comité central : sous sa direction s’accomplira l’insurrection d’octobre.(…)
Sverdlov, qui, pratiquement, avait organisé le congrès, disait dans son rapport : « Trotsky, dès avant le Congrès, est entré dans la rédaction de notre organe, mais son incarcération l’a empêché d’y participer effectivement. ». C’est seulement au congrès de juillet que Trotsky entra formellement dans le parti bolchevique. Le bilan des années de dissentiments et de lutte fractionnelle fut clos. Trotsky vint à Lénine comme à un maître dont il avait compris la force et l’importance plus tard que bien d’autres, mais peut-être plus complètement. (…) Déjà, le seul nombre des voix données à Trotsky quand il fut élu au Comité central montra que personne dans le milieu bolchevique ne le considérait, au moment même de son entrée dans le parti, comme un intrus.
Invisiblement présent au congrès, Lénine insufflait dans les travaux de l’assemblée l’esprit de responsabilité et d’audace. Le créateur et l’éducateur du parti ne tolérait pas plus la négligence dans la théorie que dans la politique. Il savait qu’une formule économique inexacte, de même qu’une observation politique inattentive prennent de cruelles revanches à l’heure de l’action. Défendant son procédé d’attention chicanière à l’égard de chaque texte du parti, même d’un texte d’importance secondaire, Lénine répéta plus d’une fois : « Ce ne sont pas des vétilles, il faut de la précision : notre agitateur apprendra cela par cœur et ne sera pas dérouté… » « Notre parti est bon » ajoutait-il, ayant en vue précisément cette attitude sérieuse, exigeante, de l’agitateur du rang, au sujet de ce qu’il fallait dire et de la façon de le dire. »

vendredi 25 août 2017

Triangle de Gonesse : projet EuropaCity : un raté bienvenu dans le processus


Un avis défavorable qui met du baume au cœur

 A propos de l’enquête publique concernant la modification du PLU d’Argenteuil en liaison avec le « projet Héloïse » dont nous avons largement rendu compte ces dernières semaines, nous indiquions à propos de l’avis favorable donnée par la commissaire-enquêtrice : « il est vrai, (comme donné) de façon générale habituellement ».
         D’une façon heureuse, un commissaire-enquêteur vient de démentir cette assertion quelque peu péremptoire. Ainsi, dans l’affaire du triangle de Gonesse-Europa city, il vient de donner un avis défavorable à la modification du PLU de la commune de Gonesse (au nord du Val d’Oise) concernée par le projet, arguant, selon Le Parisien-95, qu’il est « peu compatible avec la notion de développement durable ».
         Dont acte.
         En tout cas, cet avis, même « consultatif » est un encouragement à poursuivre le combat contre un projet spéculatif, faramineux et totalement inutile.