dimanche 20 août 2017

Médecins généralistes nécessaires et capitalisme, deux notions qui ne vont pas bien ensemble


Déserts médicaux

 
En moyenne, la France compte 284 médecins par habitant. S'il y a de grandes disparités entre régions, la plus défavorisée est le Centre avec 230 médecins contre 350 pour la région PACA, c'est insuffisant. Une insuffisance qui s'accentue d'année en année, et qui vise les espaces ruraux comme les villes. Ainsi, le non-remplacement d’un certain nombre de médecins partant à la retraite est un problème grandissant à Argenteuil.

Si le nombre de médecins stagne, c'est essentiellement dû à l'attitude de l'Ordre des médecins qui, pour des raisons bassement corporatistes, limite le nombre de places en concours, avec l'accord des gouvernements. Ce nombre est resté stable depuis 10 ans alors que la population augmente. Le nombre de spécialistes est en augmentation mais celui des généralistes s'effondrent.

On pourrait, à l'instar des fonctionnaires, mieux répartir les médecins existants mais aussi augmenter les effectifs.

A l'image de l'ensemble de l'économie, ce sont des questions d'argent qui, au bout du compte, sont déterminantes, pas les besoins de la population, dans un domaine pourtant vital, au sens propre.

Chômage : un sur-place scandaleux


Pas de quoi se vanter

 


Ceux qui ne voient dans le drame du chômage que des chiffres et non pas des familles de travailleurs broyées se satisfont du fait que, selon l'INSEE, le taux de chômage en 2017 - officiellement 9,2 % de la population active - soit au niveau de 2012.
Certains en tirent même la conclusion que Hollande avait été injustement traité par l'opinion et que c'était le fruit, bien tardif et bien faible au demeurant, de sa politique.
Se flatter de ce désastreux sur place, faut oser !

Œufs contaminés : le profit contre la santé


Œufs contaminés : le profit contre la santé

Le scandale des œufs contaminés touche dix-sept pays de l’Union européenne, et même au-delà, jusqu’à Hong-Kong. L’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas s’accusent mutuellement d’avoir réagi trop tard.
 


Des élevages industriels de poules pondeuses ont, en fait, utilisé le fipronil, un insecticide toxique, qui a pénétré dans les œufs. Pour l’instant, seuls des élevages hollandais et belges sont incriminés, plus de 200 exploitations sont à l’arrêt et 300 000 poules ont été abattues.
Une alerte lancée en juin 2017 par un exploitant belge avait révélé l’utilisation de ce produit, totalement interdit dans les élevages d’animaux destinés à la consommation.
Les autorités néerlandaises reconnaissent avoir négligé une alerte transmise dès novembre 2016. Et pendant de longs mois des œufs-coquilles, mais aussi des dérivés industriels et peut-être de la viande de poulet contaminée, se sont écoulés sur les marchés.
Le gouvernement français, comme à chaque crise sanitaire, a commencé par affirmer que le pays n’était pas touché. Puis il a reconnu que 250 000 œufs contaminés étaient entrés sur le marché entre avril et juillet 2017, sans compter les produits entrant dans la composition des pâtisseries, sauces, plats cuisinés ou glaces.
Le gouvernement minimise la crise, en communiquant sur la faible toxicité du fipronil pour l’homme. C’est peut-être vrai pour les adultes, mais très discutable pour les enfants en bas âge et les femmes enceintes.
Il prétend que la filière est parfaitement maîtrisée en France, du fait de la régularité des contrôles sur les élevages et des autorisations nécessaires pour les produits phytosanitaires. Mais les autorités françaises ont mis des semaines à reconnaître l’origine de ces produits contaminés. Les éleveurs néerlandais ont acheté à deux hommes d’affaires véreux cet insecticide toxique, croyant qu’il était à base d’eucalyptus et de menthol, ce qui en dit long sur le sérieux des contrôles. Ces deux hommes ont fait fortune en vendant ce produit miracle pendant plusieurs années. Ils viennent d’être arrêtés.
Le marché agroalimentaire, comme l’ensemble de l’économie capitaliste, est une jungle dans laquelle opèrent des affairistes sans scrupule recherchant le profit, au mépris de la santé publique. L’opacité du marché leur permet de passer entre les mailles de contrôles peu efficaces, quand ils ne sont pas complaisants.

                                           Alain CHEVARD (Lutte ouvrière n°2559)

Révolution russe de 1917 (16) : été 1917 : La révolution ou la guerre


La révolution ou la guerre ! 

En juin 1917, l’offensive militaire lancée par le gouvernement Kerensky provoqua de multiples discussions sur la paix et la politique extérieure de la révolution. Sur cette question, Lénine voulait s’adresser aux exploités de tous les pays, qu’ils soient occidentaux ou qu’ils appartiennent aux nationalités opprimées par le tsarisme, pour en faire des alliés des ouvriers et des paysans russes. Il l’exprima dans plusieurs articles de la Pravda.
Le 7 juin (20 juin selon le calendrier actuel), Lénine demandait ainsi dans un article : « Y a-t-il un chemin vers une paix équitable ? » et répondait : « Oui. Par la révolution ouvrière contre les capitalistes de tous les pays. (...) Ce n’est qu’après le passage du pouvoir aux classes opprimées que la Russie pourrait s’adresser aux classes opprimées des autres pays, non plus avec des mots creux et des appels abstraits, mais en invoquant son propre exemple et en proposant sur l’heure, en termes précis, les conditions bien claires d’une paix générale.
Cette proposition de paix immédiate porterait : “Camarades ouvriers et travailleurs de tous les pays ! Assez de sang. La paix est possible. Une paix équitable est une paix sans annexions, sans conquêtes. Que les forbans capitalistes allemands et leur bandit couronné Guillaume sachent que nous ne traiterons pas avec eux et que nous considérons comme conquêtes non seulement ce qu’ils ont pillé depuis la guerre, mais aussi l’Alsace et la Lorraine, et aussi les territoires danois et polonais de la Prusse.
Nous considérons comme conquêtes des tsars et des capitalistes russes la Pologne, la Finlande, l’Ukraine et les autres pays non grands-russes.
Nous considérons comme conquêtes des capitalistes anglais, français et autres toutes leurs colonies, l’Irlande, etc.
Nous, ouvriers et paysans russes, nous ne garderons par la force aucun des territoires non grands-russes, aucune des colonies russes (tels le Turkestan, la Mongolie, la Perse). À bas la guerre pour le partage des colonies, pour le partage des annexions, pour le partage du butin des capitalistes !”
L’exemple des ouvriers russes sera inévitablement suivi, peut-être pas dès demain (les révolutions ne se font pas sur commande), mais inévitablement, par les ouvriers et les travailleurs de deux grands pays au moins : l’Allemagne et la France.
Car ces deux pays succombent, le premier à la famine, le second aux pertes en vies humaines. Tous deux concluront la paix à nos justes conditions, à l’encontre de leurs gouvernements capitalistes.
Le chemin de la paix s’ouvre devant nous.
Si les capitalistes anglais, japonais, américains, tentaient de s’opposer à cette paix, les classes opprimées de la Russie et des autres pays ne reculeraient pas devant une guerre révolutionnaire contre les capitalistes. »
Le 15 juin (28 juin), après l’adoption d’un « acte universel » par des délégués des régiments ukrainiens, Lénine écrit : « Cet acte réclame l’autonomie, sans nier le moins du monde la nécessité et l’autorité supérieure d’un “Parlement de toute la Russie”. Pas un démocrate, pour ne rien dire d’un socialiste, (…) ne peut nier le droit de l’Ukraine à se séparer librement de la Russie : c’est précisément la reconnaissance sans réserve de ce droit, et elle seule, qui permet de mener campagne en faveur de la libre union des Ukrainiens et des Grands-Russes, de l’union volontaire des deux peuples en un seul État. Seule la reconnaissance sans réserve de ce droit peut rompre effectivement, à jamais et complètement, avec le maudit passé tsariste qui a tout fait pour rendre étrangers les uns aux autres des peuples si proches par leur langue, leur territoire, leur caractère et leur histoire. Le tsarisme maudit faisait des Grands-Russes les bourreaux du peuple ukrainien, entretenant chez ce dernier la haine de ceux qui allaient jusqu’à empêcher les enfants ukrainiens de parler leur langue maternelle et de faire leurs études dans cette langue.
La démocratie révolutionnaire de la Russie doit (…) rompre avec ce passé, reconquérir pour elle-même et pour les ouvriers et les paysans de Russie la confiance fraternelle des ouvriers et des paysans d’Ukraine. On ne peut pas y arriver sans reconnaître dans leur intégrité les droits de l’Ukraine, y compris le droit de libre séparation.
Nous ne sommes pas partisans des petits États. Nous sommes pour l’union la plus étroite des ouvriers de tous les pays contre les capitalistes, les “leurs” et ceux de tous les pays en général. C’est justement pour que cette union soit une union librement consentie que l’ouvrier russe, ne se fiant pas une minute, en rien, ni à la bourgeoisie russe, ni à la bourgeoisie ukrainienne, est actuellement partisan du droit de séparation des Ukrainiens, ne voulant pas imposer à ceux-ci son amitié, mais gagner la leur en les traitant comme des égaux, comme des alliés, comme des frères dans la lutte pour le socialisme. »

samedi 19 août 2017

Argenteuil "Projet Héloïse": conclusion : la mobilisation !


Des recours, certes, mais surtout la mobilisation !

                                                                
On préfère vraiment cela
Comme petit second feuilleton d’août, nous avions décidé de profiter de ce mois d’août pour revenir sur ce qui risque d’être la grande déconfiture locale de la prochaine décennie, le « projet Héloïse ». Voilà chose faite. Les réponses données par l’Etablissement Public Territorial « Boucle nord » auquel appartient Argenteuil, et qui a voté la modification partielle du PLU de la commune, une des premières étapes pour la réalisation de ce projet, sont bien à l’image de la médiocrité d’un projet tel qu’il a été présenté lors de conseils municipaux. Quant à la commissaire enquêtrice, à l’encontre des avis avancés par les enquêtés, elle avait donné un avis favorable, comme cela se fait, il est vrai, de façon générale habituellement. Elle nous aura donné néanmoins l’impression d’avoir été quelque peu dépassée dans cette affaire.
         Bien d’autres étapes seront encore nécessaires pour faire avancer ce projet, concocté par l’ancien maire, Philippe Doucet, et repris par son successeur, Georges Mothron. On sait déjà que la date avancée -2019- lors des premières présentations de ce projet ne sera pas tenue.
         Frédéric Lefebvre- Naré, au nom du Comité Jean Vilar qui s’oppose à ce projet, vient de déposer un recours gracieux auprès de l’EPT5. C’est une première étape, administrative si l’on peut dire. Il y en aura d’autres.
         Mais surtout tout dépend de la population d’Argenteuil. Jusqu’à présent, dans sa grande majorité, soit elle n’est pas informée, soit elle n’imagine pas que cela concerne la disparition du complexe et de la salle Jean Vilar avec toutes ses implications.
         Mais cela peut changer, et la colère doit se développer.
         En cette rentrée, avec la lutte contre les Ordonnances de Macron, nous serons bien occupés. Mais la défense de Jean Vilar est également dans notre programme de septembre. Sur l’un ou l’autre de ces deux plans, aidons-nous à nous faire entendre.
         Au-delà des recours administratifs et juridiques, la mobilisation peut être déterminante pour stopper ledit « projet Héloïse ». D MARIETTE