lundi 28 novembre 2016

Argenteuil : "contrat d'intérêt national", un contrat d'aménagement ressorti de la naphtaline ?



Un projet qui ressasse des projets anciens pour un futur hypothétique et indéterminé.

Le maire d’Argenteuil se glorifie de la signature qui vient d’avoir lieu d’un « Contrat d'Intérêt National » avec l’Etat, mais surtout avec la Métropole du Grand Paris, le département du Val d’Oise et la SNCF. Cette dernière possède, en particulier sur la commune, une réserve foncière très importante, en friche pour l’essentiel depuis bien longtemps, et qui attire les « convoitises" (dirait G. Mothron) des uns et des autres depuis des décennies, sans que cela ne se soit concrétisé pour autant.
         Il s’agirait d’inverser la tendance forte d’un appauvrissement croissant qui touche la localité, en y attirant des habitants plus riches. Pour cela, il faudrait attirer des « investisseurs », développer les équipements publics, en particulier au niveau des transports et des services publics.
         Bien évidemment, tout cela pose de très nombreuses questions.
         Argenteuil est effectivement une des plus grandes communes de la Région parisienne. Il y a bien du terrain disponible, et nombreux sont ceux à y lorgner. Mais ce fait n’est pas nouveau, les friches y sont anciennes, et ce n’est pas parce qu’il y a une nouvelle structure d’aménagement -la Métropole du Grand Paris- que cela intéresse vraiment.
         En tout cas, il y a loin de la coupe aux lèvres, et tout cela n’est pas pour demain comme le planning qui laisse rêveur l’indique : « à l’horizon 2020, la définition des conditions de mise en œuvre opérationnelle des projets et la mobilisation des acteurs. De 2020 à 2025, la coordination de la mise en œuvre opérationnelle des projets. A l’horizon 2025-2030, la prise en compte du développement d’Argenteuil dans la dynamique métropolitaine et dans les différents documents de planification. »
         Quatre ans pour la mobilisation des acteurs ? Bref, toutes ces formulations donnent une idée du fait que, de l’ « initiative » à la réalisation de ce qui est envisagé (dont la période n’est même pas définie), beaucoup d’eau aura coulé lelong des berges de la Seine.
         Beaucoup de vent donc. Quant au point de vue de la population sur la question de comment elle pourrait envisager sérieusement l’avenir de la cité, il n’en est nulle part question.

Argenteuil : le maire et ses "bons" mots



Les mots de Georges Mothron selon la presse

A propos de ce contrat dit d’intérêt national :

« Argenteuil est en mouvement ! Elle a fait le choix de prendre son destin en main, s’est félicité Georges Mothron lors de la signature. Depuis quelques mois, notre ville se retrouve au centre de toutes les attentions pour ne pas dire des convoitises d’investisseurs divers. »
         Un joli mot le mot de « convoitises » qui évoque le loup attendant le Petit chaperon rouge au coin du bois. Effectivement, pas désintéressés ces « investisseurs », mais vraiment pas du tout. Leur devise : « après nous le déluge, les profits et le plus immédiatement possible d’abord ! »

A propos de l’avenir du complexe jean Vilar :

« Nous leur apporterons (aux associations) des solutions équivalentes à celles d’aujourd’hui en termes de capacité d’accueil. Une solution de remplacement temporaire est actuellement à l’étude durant la période de chantier ».
         Là, c’est le mot « équivalent » qui retient l’attention. Quant à la solution de remplacement « temporaire » et que l’on imagine donc « équivalente », elle avance ? Malgré les grandes oreilles de chacun, personne, pour l’instant en tout cas, ne voit rien venir.

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dimanche 27 novembre 2016

Mort d'Adama Traoré : une spirale d'évènements dont l'Etat est le seul responsable.



Acharnement

L’affaire d’Adama Traoré, mort à Persan en juillet dernier alors qu’il était dans les mains de la gendarmerie vient de connaître un nouveau rebondissement. Deux de ses frères viennent d’être incarcérés.
         Résumons :
         Un jeune homme de 24 ans à qui le police ne reproche rien meurt simplement parce qu’il ne veut pas être appréhendé par la gendarmerie.
         Les autorités administratives veulent immédiatement dégager la responsabilité des gendarmes, par des explications contradictoires qui ne convainquent personne.
         Conséquence, des incidents auront lieu à Beaumont-sur-Oise à toutes les étapes, dès le début de l’affaire.
         Une maire qui, loin de se retrouver aux côtés de la famille pour exprimer sa solidarité et exiger la vérité sur la mort d’Adama, finit par porter plainte pour des propos d’un membre de cette famille.
         Un conseil municipal qui doit se prononcer finalement sur cette plainte. Il ne pourra se tenir, tout comme le suivant.
         L’arrestation des deux frères suite au premier conseil annulé pour « outrages » et « violences », « afin d’éviter les pressions sur les témoins, notamment ceux qui n’ont pas encore été entendus » !
         Notre seule conclusion sous forme de question-réponse :
         « Par où le scandale a-t-il commencé » ?
         Par la mort d’Adama dans les mains de la gendarmerie. Le seul fait incontestable qui a entraîné par là-même toute cette spirale de péripéties.
         Que l’Etat le reconnaisse.