vendredi 11 novembre 2016

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce mercredi 9 novembre 2016



Trump l’emporte sur Clinton : un cirque électoral où le capital gagne à tous les coups

La victoire de Trump aux élections américaines a déjoué la plupart des pronostics. En France bien des journalistes et des politiciens cachent mal leur dépit de voir un candidat ayant fait une campagne aussi démagogique parvenir à l’emporter.
Mais toute une partie de la population qui vote traditionnellement pour les Républicains, s’est reconnue dans le discours anti-mexicain ou anti-musulman de Trump et n’est certainement pas fâchée de voir tourner la page d’un président noir qu’elle n’avait pas accepté. L’électorat évangélique, très conservateur et traditionnellement républicain, se pinçait le nez pour voter Trump, un homme marié trois fois, et manifestement plus prédateur sexuel que grenouille de bénitier. Mais l’aversion pour les Démocrates l’a emporté.
Trump l’a aussi emporté dans des États industriels du Midwest, non seulement l’Ohio, un des « swing states », un État basculant tantôt du côté républicain, tantôt du côté démocrate, mais aussi dans le Michigan, traditionnellement acquis aux Démocrates. Dans ces États, les fermetures d’usines se sont multipliées et la condition ouvrière s’est dégradée. Même les salariés qui gardaient leur emploi ont souvent vu leur contrat de travail renégocié à la baisse, en termes de régime de retraite ou de salaire. La campagne démagogique de Trump pour le protectionnisme et contre les « délocalisations » a porté.
 Trump a également repris des thèmes du mouvement contestataire « Occupy Wall Street », contre le « système », en dénonçant par exemple la hausse des cotisations qui a accompagné la réforme de l’assurance-maladie dont Obama est si fier. Dans ces États, les hommes blancs ont largement voté pour Trump ; par exemple, deux tiers des hommes blancs de l’Ohio ont voté pour Trump, contre seulement un tiers pour Clinton ; dans le Michigan, 64 % des hommes blancs auraient voté pour Trump, 28 % pour Clinton.
 Certes, 88 % des Afro-Américains et 65 % des Hispaniques auraient voté pour Clinton. Mais ils ne représentent qu’une minorité de  l’électorat, et ils ne se sont pas mobilisés plus massivement pour la championne de Wall Street. Toute une partie de la population, notamment sa fraction la plus pauvre, ne vote pas : soit elle n’est pas inscrite sur les listes électorales, soit elle n’en a pas le droit après une condamnation, ce qui est le cas pour six millions de personnes. Soit encore qu’elle ne voit pas d’enjeu dans l’élection présidentielle. Le 8 novembre, moins de 60 % des Américains en âge de voter l’ont fait. Trump a donc été élu avec quelque 60 millions de voix, sur environ 230 millions de personnes en âge de voter.
Hillary Clinton était la chouchoute des milieux d’affaires et des politiciens européens. Mais ce n’est pas le meilleur brevet aux yeux des électeurs des classes populaires ! Les Démocrates ont été au pouvoir au cours de 16 des 24 dernières années, dont les huit dernières, et l’électorat a vu les inégalités se creuser et son niveau de vie se dégrader. Clinton était particulièrement associée à cette politique. Déjà en 2008, Obama, alors un inconnu, l’avait sèchement battue dans les primaires démocrates. Encore en 2016, un autre inconnu se présentant comme socialiste, Bernie Sanders, l’a emporté dans 22 des 50 États, en dénonçant Clinton comme la favorite de Wall Street.
Trump s’est fait élire en se présentant comme le candidat anti-système ; quelle escroquerie, pour un magnat de l’immobilier ! Il s’est présenté comme le garant d’un meilleur avenir pour le peuple américain ; quelle comédie ! Dans son discours de victoire, il a promis de doubler la croissance, de rétablir les emplois perdus, de construire des hôpitaux et de réparer les routes ; quel cinéma ! Comme tous les politiciens, Trump fera ce que la grande bourgeoisie exigera de lui. Et pas plus qu’aucun autre, tout milliardaire qu’il est, il ne dominera l’économie capitaliste.  
Pendant sa campagne, Trump a multiplié des promesses démagogiques qu’il ne tiendra pas.
Il a promis de mettre fin à l’immigration clandestine. Si son succès reflète une progression de la xénophobie, il risque aussi de l’exacerber. Trump peut prendre des mesures symboliques, comme le renforcement du mur à la frontière mexicaine. Mais il y a sans doute onze millions d’étrangers sans-papiers aux États-Unis, et toute une partie des entreprises, y compris celles de l’empire Trump, fonctionnent avec des étrangers sous-payés et n’ont pas l’intention de s’en priver. Les expulsions, déjà très nombreuses sous Obama, vont peut-être se multiplier, et la vie des immigrés sera sans doute plus dure, mais l’immigration ne va pas cesser : la bourgeoisie en a trop besoin.
Trump a fait du protectionnisme son cheval de bataille, en promettant de ramener des emplois aux États-Unis. La bourgeoisie américaine souhaite bien sûr que son marché intérieur soit protégé et, dans une certaine mesure, l’État fédéral mène déjà la guerre commerciale. Mais les grandes multinationales tiennent également à pouvoir accéder à de nombreux marchés étrangers. La Chambre des représentants et le Sénat sont majoritairement républicains et acquis au libre-échange. Et Apple ne fera pas produire ses iPhone et ses iPad dans le Midwest, plutôt qu’en Chine !
Ceux des travailleurs américains qui ont voté pour Trump en espérant que leur condition s’améliore en seront donc pour leurs illusions.
En même temps, le camp des travailleurs n’était pas représenté dans cette élection présidentielle.  Même si les dirigeants syndicaux appelaient à voter Clinton, sa défaite n’est pas celle du monde du travail. Celui-ci devra donc se faire entendre sur son propre terrain, celui de la lutte des classes. Par le passé, les travailleurs américains, les Noirs en particulier, ont lutté sous des présidents aussi anti-ouvriers que Trump, qu’ils soient Démocrates ou Républicains. Et ce n’est pas la victoire de ce patron de combat, aussi réactionnaire soit-il, qui pourra les empêcher de se battre. 


samedi 29 octobre 2016

Blog LO Argenteuil : congés annuels



Depuis le début janvier 2016, ce blog n’a pas pris de vacances. Chaque jour, sans en manquer aucun, il a donné le point de vue des communistes révolutionnaires sur quelques évènements de l’actualité locale, mais aussi régionale, à l’échelle du pays, voire d’ailleurs.
         Mais ce blog va prendre ses vacances annuelles. Il reprendra ses services quotidiens le vendredi 11 novembre au soir, une date qui résume toutes les horreurs du capitalisme.
         Alors, à très bientôt donc.
         Mais comme le blog ne part sur un voilier en mer, vous pouvez continuer à me contacter à :
         Salut, fraternité, et à bientôt,
                                      D MARIETTE

Et puis, notre site à l'échelle du pays :




Et le blog de Nathalie ARTHAUD

http://www.nathalie-arthaud.info/


Argenteuil et Val d'Oise, nouvelles : bilan social, police municipale, politique économique, vérité pour la mort d'Adama Traoré



Bilan : zéro

La municipalité aurait dû diffuser dès juin dernier le « Bilan social » concernant le personnel communal. Celui-ci est un document qui récapitule les principales données chiffrées permettant d'apprécier la situation de l'entreprise dans le domaine social. Il porte sur l'emploi, les rémunérations, les conditions de santé et de sécurité, la formation, les relations professionnelles, et l’on en passe…
         Cette énumération indique des domaines qui ne sont vraiment pas, comme chacun sait, la tasse de thé de la municipalité.
         Alors plutôt que de présenter un bilan calamiteux, pourquoi pas ne pas le présenter tout simplement ?

                            Trois cents balles, pardon trois cents euros !

Selon le maire d’Argenteuil, ce qui fait que les politiciers municipaux quittent Argenteuil, ce serait qu’ils ne seraient pas armés d’une arme sonnante et trébuchante.
         S’il discutait avec ces derniers, il découvrirait que ce qui les incite à partir est avant tout la diminution de leurs revenus suite aux décisions que l’édile a prises ces dernières années.
         Ce n’est donc pas une question de pistolets, mais de balles, mais pas de celles qui servent à tuer !

Sûr que pour des cadeaux ils sont preneurs

Selon Le Parisien-95, « Pour l’ancien maire, « le foncier à Argenteuil appartenant à des privés est trop cher, de 150 à 250 € le m², par rapport Cormeilles où le m² se vend entre 0 et 80 €, pour développer l’activité industrielle… ».
         On ne voit pas très bien la conclusion que P. Doucet veut en tirer. Que la Ville d’Argenteuil brade son foncier, ou le donne tout simplement à des entreprises qui feront dans ces conditions un tour sur la commune et la quitteront quand cela leur chantera ?

La vérité pour Adama

La famille de ce jeune de Beaumont-sur-Oise mort cet été dans les mains de la gendarmerie vient d’obtenir avec satisfaction le dessaisissement qu’elle demandait du dossier de plainte de Pontoise à Paris.
         Adama est mort « asphyxié ». Les gendarmes ont dit qu’ils avaient fait les choses dans les règles. Un pompier le conteste…
         En tout cas, la famille d’Adama a droit à connaître la vérité.
         La gendarmerie et la police veulent de l’équité. Les proches de victimes mortes dans leurs mains aussi.