lundi 2 mai 2016

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 2 mai 2016


La seule voie

 L’Assemblée nationale est appelée cette semaine à se prononcer sur la loi Travail de Hollande-Valls-El Khomri.

Depuis près de deux mois, des centaines de milliers de personnes se sont mobilisées contre ce projet de loi dans une succession de manifestations, de débrayages, de grèves à travers tout le pays. Le rejet de ce projet était encore au centre des manifestations du 1er Mai. Ce rejet est partagé par la grande majorité de la population et par la quasi-totalité de ceux, salariés d’aujourd’hui et de demain, qui en seront les victimes. Et pour cause : il officialise plusieurs années de régression sociale.

Le grand patronat n’a pas attendu la loi El Khomri pour licencier, pour imposer la flexibilité, pour n’embaucher pratiquement qu’en intérim ou en CDD. Il veut maintenant une loi qui bénisse une pratique déjà répandue. La législation du travail serait désormais vidée du peu de substance qu’elle avait pour être remplacée par la loi privée décidée par le patron dans chaque entreprise.

Alors, oui, pour les salariés, il y avait de quoi réagir ! Nous n’avons que trop tardé car ce projet de loi n’est que le couronnement ou, plus exactement, la dernière en date de toutes les mesures anti-ouvrières que le gouvernement a imposées au fil des ans, tout en servant la soupe au grand patronat.

Eh bien, malgré l’hostilité évidente du monde du travail sur cette question, il appartiendra à 577 députés, toutes étiquettes confondues, de décider si cette loi s’appliquera ou pas.

On nous dit que c’est cela, la démocratie. On nous dit que les députés représentent le pays tout simplement parce qu’ils ont été élues il y a quatre ans. Peu importe que ces prétendus représentants, du président de la République aux députés de la majorité qui vont décider, aient été élus en disant une chose et en faisant l’inverse. Ils peuvent se renier, promettre pour se faire élire d’attaquer la finance et passer leurs cinq ans de mandat à frapper uniquement les salariés en se mettant à plat ventre devant le grand patronat, c’est quand même la démocratie. Quelle impudence !

Ce ne sont même pas les députés élus qui décident, en réalité. Il n’y a qu’à voir toutes les pressions, toutes les manipulations pour faire rentrer dans le rang même ceux des députés de la majorité qui semblent un tant soit peu récalcitrants. Il faut dire qu’il n’est pas difficile de les amener à l’obéissance : leur carrière politique, leurs petits privilèges en dépendent.

Non, le véritable pouvoir ne leur appartient pas. Il appartient à ceux qui ne sont pas obligés d’en passer par le Parlement pour avoir l’oreille du sommet de l’État et du gouvernement. Ceux qui décident, ce sont ceux de la grande bourgeoisie, qui ont assez de capitaux pour faire directement la loi dans leurs entreprises et pour contraindre le pouvoir à exécuter la politique qu’ils veulent. Et ces gens-là, les Peugeot, Dassault, Bolloré, Arnault, Pinault, ne tiennent pas leur pouvoir des élections.

Voilà pourquoi nous mentent tous ceux du monde politique qui nous répètent que, pour avoir un gouvernement qui mène une politique correspondant aux intérêts de la majorité, il faut bien voter. C’est une contre-vérité flagrante. Et tous ceux qui prétendent changer les choses s’ils sont élus occultent leurs trahisons passées ou préparent leurs trahisons futures.

Le mouvement de protestation qui est engagé depuis deux mois contre la loi Travail est certes encore limité. Mais il va dans le bon sens. La seule façon de contrecarrer le pouvoir du grand capital est de lui opposer la force du monde du travail.

Cette force est immense. Ce sont les travailleurs qui font marcher toute l’économie, jusques y compris la pompe à profits qui permet aux actionnaires des grandes entreprises de s’enrichir sans rien faire de leurs dix doigts.

Du fait de leur nombre et de leur place irremplaçable dans l’économie, les travailleurs ont le pouvoir d’arrêter le fonctionnement de cette économie capitaliste, où une petite minorité, la bourgeoisie, peut s’approprier ce que fabrique, crée ou rend utile le travail de millions de personnes.

Les travailleurs, en réalité, peuvent même faire mieux : écarter la bourgeoisie du pouvoir politique, l’exproprier et prendre en main la direction de l’économie.

Alors, il faut que le mouvement perdure et que de plus en plus de salariés prennent conscience que l’exploitation, les inégalités sociales ne sont pas des lois de la nature. Il faut qu’ils prennent conscience de leur force collective. C’est la seule voie pour pouvoir contrecarrer la toute-puissance de l’argent.

Loi Travail et autres attaques générales et locales, la lutte de tous nécessaire


Une lutte de tous nécessaire

 
Nous voilà en mai. Dans moins de quinze jours maintenant, ce sera notre fête annuelle à Presles, l’occasion de faire la fête mais aussi de discuter de l’actualité et des luttes à mener. L’actualité générale et locale nous en donne largement matière.

         Rien n’est joué pour cette loi Travail à propos de laquelle les soit disant « représentants du peuple » vont commencer à palabrer. Tout reste à faire pour les faire reculer, c’est-à-dire pour imposer le retrait pur et simple de la loi.

         Il faut poursuivre et amplifier la mobilisation. Ce combat concerne l’ensemble du monde du travail. Si rien ne s’y oppose dès maintenant, les travailleurs du public subiront demain la version « public » de cette attaque d’ampleur. Elle concerne toutes les générations, les jeunes en particulier.

         Localement, le petit pouvoir qu’est celui de la municipalité considère que si « l’avenir appartient aux Argenteuillais », le présent lui appartient, et qu’elle peut bafouer des droits élémentaires que sont la liberté d’expression, la liberté de réunion, et le droit pour tous d’utiliser les moyens communaux. Notre demande pour obtenir une salle municipale pour y tenir une réunion le 26 mai n’a toujours pas eu de réponse à ce jour.

         L’affaire de la déprogrammation des deux films continue. Elle a fait un certain bruit médiatique. Une pétition de protestation circule. Un rassemblement aura lieu samedi prochain.

         Les questions que nous discutons semaine après semaine concernant l’Ecole sont toujours en suspens. On parlait naguère d’ « éducation prioritaire » dans nos quartiers. Il n’y en a plus que le souvenir. Mais bien des enseignants, des travailleurs municipaux et autres, nombre de parents ne l’acceptent pas.

         Voilà donc bien des sujets de mobilisation qui doivent nous réunir. Contre des attaques multiples, mais qui vont dans le même sens, et dont la loi Travail est aujourd’hui le point central.

         Alors faisons de ce mois qui commence un joli mois de mai.

Assurance-maladie, médecins et conscience


Le gouvernement veut transformer des médecins en flics

 L’Assurance-maladie propose une prime aux médecins s’ils donnent des arrêts de travail d’une durée de référence fixée par l’Assurance-maladie. Et la ministre de la Santé a justifié cette proposition en précisant que les médecins prescrivant « trop » d’arrêts maladie n’auront « pas de valorisation financière ». Elle leur propose une carotte contre le serment d’Hippocrate.

Le prétexte de ce flicage des malades et des pressions sur les médecins est le déficit de la Sécu. Bizarrement, le gouvernement ne propose pas de fliquer les entreprises, les services de l’Etat, les hôpitaux ou les collectivités locales comme celle d’Argenteuil dans certains services, qui usent les travailleurs jusqu’à ce qu’ils soient obligés de s’arrêter. Bizarrement, il ne propose pas encore moins d’utiliser les milliards de subventions au patronat, versés par l’Etat, pour combler le déficit de l’Assurance maladie.

Dur avec les malades, couard avec les patrons, c’est ça un gouvernement dit de gauche.

Services publics utiles à la population : la peau de chagrin


Nos camarades de Bezons nous communiquent
 
Trésorerie de Bezons : pas de quoi se réjouir !

 
La direction des finances accuse la CGT de vouloir faire peur aux agents des finances en tenant des propos alarmistes sur la disparition de la trésorerie de Bezons. Selon elle, la fermeture de la trésorerie de Bezons ne serait pas à l'ordre du jour, seul le service des impôts sera transféré à Argenteuil...  C'est un engagement limité dans le temps qui ne change rien aux suppressions de postes ni aux fermetures déjà programmées dans d'autres villes du département.
       ServLes agents et les usagers de Bezons ne devraient pas se sentir concernés par ces attaques ?

 

dimanche 1 mai 2016

1er Mai : la manifestation des travailleurs du monde


Manifestons le 1er mai !

Le révolutionnaire Karl Liebknecht manifestant le 1er mai 1916 contre le guerre 
125 ans après sa première proclamation, le 1er mai reste la journée internationale des travailleurs. Il ne s’agit pas seulement de commémorer les luttes passées mais d’affirmer la nécessité des luttes présentes et futures, jusqu’au renversement définitif du capitalisme sur toute la planète.

         Les récentes manifestations contre la loi El Khomri le prouvent : patronat et gouvernement attaquent les droits des travailleurs et il est nécessaire de leur résister. Mais ce n’est pas seulement en France que les possédants passent à l’attaque. Rien qu’en Europe, de l’Angleterre à l’Espagne, de la Grèce à l’Allemagne, ils défendent leurs privilèges par des plans d’austérité qui s’en prennent aux conditions de travail, au niveau de vie, aux services utiles à la population.

         Qu’ils aient ou non un emploi, qu’ils vivent dans leur pays ou qu’ils aient dû le quitter, chassés par la misère et les guerres, les travailleurs ont des intérêts communs par-delà les frontières. Les possédants défendent leurs intérêts de classe. Le 1er mai est l’occasion pour les travailleurs d’affirmer les leurs.

         Lutte ouvrière appelle à participer aux manifestations qui auront lieu dans différentes villes.

À Paris : rendez-vous à 15 heures place de la Bastille

Lutte Ouvrière se rassemblera devant la gare de Lyon, à l'angle de la rue de Lyon et du boulevard Diderot, à partir de 13h30.

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Presse en difficulté, culture en recul


Lisez la presse, et surtout, lisez la presse révolutionnaire !


Depuis mardi 26 avril, le Relay bar-marchand de journaux est définitivement fermé à la gare d’Argenteuil-centre. Ce n’est pas une bonne chose.

         Cette fermeture rendra un peu plus grise cette gare qui n’exprime déjà pas la joie de vivre.

         C’est aussi la fermeture du dernier kiosque de presse de cette gare qui en compta jusqu’à trois si l’on inclut celui, proche, qui fonctionnait naguère près du marché de la Colonie.

         Combien de points de vente de journaux-librairie ont disparu sur la Ville ces dernières années et ces dernières décennies ? Celui de l’avenue de Stalingrad ? Fathi du boulevard Léon Feix ? Rue Paul-Vaillant-Couturier ? Et ce n’est pas la vente de la presse dans des grandes ou moyennes surfaces commerciales qui peut jouer le rôle de ces petits points de vente qui étaient aussi des lieux de sociabilité.

         Cela contribue au recul de la presse, et de la presse quotidienne, et ce n’est également pas une bonne chose.

         Avec ce kiosque de la gare disparaît aussi un point de vente de notre presse Lutte ouvrière.

         Sur ce plan, bien évidemment, nos points de vente militante tiennent le coup, en particulier notre permanence du vendredi soir. Vous pouvez trouver également notre presse à la librairie du Preses-Papier, avenue Gabriel Péri.

Police : répression de la manifestation du 28 : un communiqué de la CGT RATP


On nous informe

Communiqué de la CGT RATP


Oui au progrès social,

Non à la provocation policière !


Paris, le 30 avril 2016


Jeudi 28 avril 2016, jeunes, étudiants, salariés du privé, du public, des retraités… défilaientpacifiquement contre la loi « Travail », certains d’entre nous ont été victimes de violencespolicières sur la place de la nation.

Les forces de l’ordre, à l’opposée de leur mission de protection et d’encadrement, ont réalisé un véritable « traquenard » à Paris, place de la Nation en fin de manifestation. Des manifestants, des militants syndicaux se sont retrouvés encerclés et ont été interpellés, ne leur laissant aucune possibilité de disperser le cortège dans le calme. Ainsi, un de nos militants de la CGT-RATP, membre de la direction du syndicat, connu de tous comme quelqu’un de mesuré et de responsable a été arrêté. À cette heure, il se trouve toujours en garde à vue alors qu’il tentait, lors de la dispersion du cortège, de s’interposer pour protéger une jeune fille de la charge policière.

D’autres militants de la CGT, se retrouvent dans cette situation et risquent peut-être de la prison ferme…

Ces situations sont inadmissibles, nous les condamnons fermement !

Défendre nos droits, porter notre aspiration à une société plus juste ne fait pas de nous des criminels. Le gouvernement devrait en prendre la mesure, se rappeler de l’histoire sociale qui est la nôtre en France, et utiliser ses moyens pour lutter contre les véritables voyous en « col blanc » qui saignent notre société.

Nous condamnons fermement les arrestations et les gardes à vue sommaires, tout autant que les comparutions immédiates qui ont lieu dans ce cadre, signe d’une justice expéditive qui veut mettre au pas celles et ceux qui oseraient dire non à cette politique de recul sociale sans précédent.

Ces arrestations sont injustifiées et les accusations sont mensongères. Nous exigeons l’abandon des poursuites judiciaires et la libération des personnes arrêtées.

Nous devons pouvoir manifester dans de bonnes conditions et en toute sécurité. Les forces de l’ordre et les services de l’État doivent assurer la protection de tous les citoyens et ne pas tenter, par des dispositifs dangereux et des actes violents, de discréditer les mouvements sociaux qui restent d’ampleurs, qui revendiquent le retrait du projet de la loi « Travail » et portent l’ambition d’un véritable Code du travail du 21ème siècle, protecteur et de haut niveau social pour les salariés actuels et les générations futures.