jeudi 28 janvier 2016

Vigipirate : parents sur le trottoir, une situation aux antipodes de la sécurité



Bien loin d’une vraie sécurité

Le préfet du Val d'Oise a décidé après les attentats de novembre, et en application du plan Vigipirate renforcé d'interdire l'entrée des parents dans les écoles publiques du département. Ce n'est pas le cas dans tous les départements. Pas de chance pour les écoles du Val d’Oise, car  l'on se demande bien les raisons de cette mesure qui rend particulièrement dangereux les abords des écoles maternelles, et qui a des conséquences éducatives désastreuses.
         Cela est vrai en particulier dans certaines configurations d'abords d'écoles, lesquelles sont extrêmement différentes selon les écoles. Mais le préfet a-t-il pensé à cela. Cela peut-même aller jusqu’à des situations particulièrement dangereuses.
         C’est le cas pour la maternelle Pauline Kergomard, dans le quartier des Champioux, rue du Val Notre Dame à Argenteuil. Cette rue n’est pas large et est à double sens. Les abords étroits de l’école sont encore diminués d’une sorte de sas qui permet aux enseignants de pouvoir remettre sans erreur les enfants à leurs parents. Conséquence d’un espace trop réduit pour accueillir l’ensemble des parents, certains parmi ces derniers stationnent presque sur la chaussée.
         Quant aux contacts avec les parents, qui étaient auparavant possibles facilement dans les classes, ils sont réduits, à l’air libre -et quand il ne pleut pas- à leur plus simple expression. Dans les quartiers populaires, tel celui de cette école, cela est encore plus dommageable.
         Mais le préfet s’intéresse-t-il à ce genre de problème ?
        On se demande en tout cas où sont les raisons de sécurité qui justifient de tels risques et de tels dommages.

Taubira : la dernière couleuvre ne passait pas. Un article de notre hebdomadaire à paraître demain



Taubira : la dernière couleuvre ne passait pas…

Mercredi 27 janvier, après plusieurs semaines d’hésitations sur la question de la déchéance de la nationalité, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a décidé de démissionner le jour où le point de la réforme de la Constitution venait en discussion à l’Assemblée.
         Justifiant son geste dans un tweet, elle a écrit : « Parfois résister c’est rester, parfois résister c’est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l’éthique et au droit. »
         Début janvier 2016, après avoir annoncé à tort que le gouvernement renoncerait à la déchéance de la nationalité pour les bi-nationaux, Taubira avait semblé se soumettre en déclarant : « La parole dernière est celle du président. » Finalement, elle part, illustrant la formule de Chevènement : « Un ministre, ça démissionne ou ça ferme sa gueule. »
         Taubira évoque la fidélité à ses idées, qu’elle veut plus à gauche (pour autant que ce terme signifie encore quelque chose) que celles de Valls et de Hollande. Mais dans ce cas, on se demande bien pourquoi elle est restée si longtemps dans un gouvernement qui, depuis le début, a mené une politique non seulement antiouvrière et propatronale mais aussi cédant très largement aux pressions réactionnaires. Même de ce point de vue, l’affaire de la déchéance de la nationalité n’est qu’un exemple parmi d’autres. Il y a eu la mise en place de l’état d’urgence, la nouvelle loi sur la sécurité qui donne les coudées franches à la police et aussi la politique de fermeté vis-à-vis des migrants… pour ne parler que des mesures les plus récentes.
         Alors peut-être que, en laissant aujourd’hui son poste de ministre, Taubira pense sauver son éthique. Mais il n’empêche que pendant plusieurs années, elle aura servi de caution « de gauche » à ce gouvernement.

                                                                        P. R.

Manifestation de la fonction publique de mardi 26 janvier, une interview de Nathalie Arthaud




Fonction publique : une journée de mobilisation

La grève de la fonction publique, mardi 26 janvier, a rassemblé des dizaines de milliers de manifestants à Paris et dans de très nombreuses villes de province. Dans tous les services publics, les conditions de travail s’aggravent au fil du temps et des départs en retraite non remplacés, des postes de travail supprimés ou de plus en plus précaires. Quant aux salaires, ceux des fonctionnaires sont bloqués depuis huit ans tandis que ceux des travailleurs en contrats privés sont moins élevés dès le départ.
Les enseignants représentaient dans bien des villes le gros des cortèges. Dans certains collèges, cibles de la réforme prévue pour la rentrée 2016, plus de la moitié des enseignants étaient en grève. Au-delà de la réforme, qui aboutit à une baisse de moyens tout en accordant plus d’autonomie aux chefs d’établissements, ils disaient qu’ils en ont assez de la baisse de moyens pour l’éducation en général, mais aussi sur les salaires.
Bien que conscients qu’il faudra un tout autre rapport de force pour faire reculer le gouvernement, sur la réforme des collèges comme sur l’ensemble de la politique d’austérité imposée à tout le service public, les manifestants étaient contents d’avoir saisi l’occasion d’exprimer leur mécontentement.

                                                Correspondant LO

Une vidéo de notre camarade Nathalie ARTHAUD