lundi 28 septembre 2015

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière d'entreprise de ce lundi 28 septembre 2014



Des bombes pour la Syrie et des barbelés pour les réfugiés

Les principaux dirigeants de la planète sont réunis à New York pour l’assemblée générale de l’ONU. La Syrie sera leur sujet principal. Oh, ils ne discuteront pas de l’aide humanitaire urgente à apporter aux millions de réfugiés syriens, ce n’est pas leur problème ! Ils discuteront alliances - y compris avec des dictateurs sanglants-, bombardements, guerre.
Que la réunion débouche ou pas sur un accord, il ne fait plus de doute que les grandes puissances vont intensifier la guerre contre Daech en Syrie avec, peut-être dans quelques mois, une nouvelle intervention terrestre. Une fois de plus, on nous explique que la guerre est la seule façon de rétablir la « stabilité » dans la région. Mais quelle stabilité y a-t-il en Afghanistan ou en Irak après des années de guerre et d’occupation américaine ?
Il n’y aura pas de stabilité en Syrie tant que cette région restera un terrain de rivalités et de manigances pour les grandes puissances. Des États-Unis à la Russie en passant par le Qatar, la Turquie ou l’Iran, chacun alimente le chaos en soutenant telle bande armée contre telle autre, en montant les chiites ou les Kurdes contre les sunnites quand les autres font le calcul inverse.
Et parmi toutes ces manœuvres, il y a les minables petits calculs des dirigeants français, comme ces frappes aériennes commandées à point nommé la veille de l’ouverture de la réunion de l’ONU pour faire en sorte que les intérêts des pétroliers et des marchands de canon français ne soient pas oubliés dans les tractations.
Pour la droite et le FN, Hollande n’est encore pas assez va-t-en guerre ! Avec un cynisme assumé, Marine Le Pen et nombre de responsables de droite expliquent qu’il faut s’appuyer sur Bachar Al-Assad quand bien même il est responsable d’avoir mis son pays à feu et à sang bien avant que Daech n’existe.
Parmi ceux qui quittent la Syrie, beaucoup fuient les bombes et le régime d’Assad. Et tout ce que les politiciens français trouvent à leur dire, c’est « restez dans votre pays, nous allons continuer de bombarder et aider Assad à conforter son régime » !
La politique prônée par ces dirigeants en Syrie est criminelle. Et elle l’est encore quand ils défendent la fermeture des frontières et érigent de nouveaux murs et barbelés contre ceux qui ont pris la route de l’exode ou lorsqu’ils mégotent sur leur accueil, comme le fait Hollande.
Il faut la liberté de circulation et d’installation pour les migrants. Il faut l’ouverture des frontières. Il y a déjà eu trop de morts, trop de naufrages, trop de personnes électrocutées à Calais ou mortes asphyxiées dans des camions.
Ceux qui parmi les travailleurs sont sincèrement inquiets de ce qu’il y a déjà beaucoup de chômeurs doivent avoir en tête que le chômage, la précarité et les bas salaires ne dépendent pas de l’arrivée des migrants. Ils dépendent du rapport de force avec le patronat et des luttes que le monde du travail est capable de mener contre les licencieurs et tous ces groupes capitalistes rapaces.
L’emploi n’est pas un stock limité qu’il faudrait se partager et le chômage n’est pas une loi de la nature. Ils résultent de la politique patronale qui consiste à exploiter au maximum ceux qui travaillent quand bien même toute une fraction de la jeunesse se morfond au chômage.
Pour faire taire tout sentiment d’humanité vis-à-vis des migrants, les dirigeants répètent « qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Comme si les travailleurs n’avaient d’autre choix que de se partager la misère ! Comme s’il fallait se résigner à être en concurrence les uns avec les autres quand les richesses s’accumulent dans les mains d’une minorité !
La bourgeoisie et ses laquais politiques opposent les intérimaires aux CDI, les salariés du privé aux fonctionnaires, pour masquer leur responsabilité dans le recul des conditions de vie de la classe ouvrière. Cette fois, ce sont les migrants qu’ils présentent comme un danger. Eh bien, les travailleurs ont intérêt à ne pas se tromper de camp et à être solidaires des migrants contre tous ces dirigeants !
Le monde ouvrier a intérêt à soutenir la liberté de circulation et d’installation des migrants. D’abord parce que tous les travailleurs sont des migrants potentiels et ont à se déplacer au gré des fermetures d’entreprises et des crises.
Ensuite parce que les migrants sont de futurs frères de classe. Même si certains d’entre eux avaient des vies de médecin, d’avocat ou de commerçant dans leur pays, ils deviendront ici, pour la plupart, des exploités, des camarades de travail. Pour qu’ils deviennent de futurs camarades de lutte contre le chômage et l’exploitation, il faut les accueillir comme des frères.

Libre circulation, manifestons !




Manifestation pour la liberté de circulation

dimanche 4 octobre 2015

Lutte Ouvrière appelle à participer à la manifestation du dimanche 4 octobre pour la libre circulation des migrants.
La manifestation partira de la place de la Bastille à 15h.


Jeudi 1er octobre

Groupe d’Etude Ouvrière à Argenteuil
Organisé par Lutte Ouvrière
« Migrations, une histoire de l’Humanité »
Espace N. Mandéla
20 heures 15

Syrie : intervention française, encore un peu plus de chaos. A bas l’intervention impérialiste !




Après des vols de reconnaissance durant les jours précédents, l’aviation française vient de mener sa première mission en Syrie. Il n’y a pas eu ni problème ni dommages collatéraux nous dit-on. Sur ce dernier point, qui peut les croire.
         Ci-dessous, un article dénonçant le caractère impérialiste de cette nouvelle intervention militaire française, extrait du numéro de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière d’il y a dix jours.

Intervention en Syrie : Hollande joue encore les va-t-en-guerre

Le 15 septembre, les parlementaires se sont réunis pour un débat sur l’intervention militaire française en Syrie. Une semaine après avoir décidé de simples vols de reconnaissance, Hollande a annoncé, sans surprise, que les frappes aériennes seraient « nécessaires en Syrie ».
Si des voix se sont élevées pour critiquer la décision de Hollande c’est que, campagne électorale oblige, il fallait tout de même tenter de se distinguer un peu. Sarkozy a ainsi tenté de se montrer plus va-t-en-guerre que Hollande en lançant sans rire qu’il était « temps d’éliminer Daech » et que « le plus tôt [serait] le mieux ».
Ces bombardements auraient pour objectif, dit Hollande, de faire reculer Daech en Syrie, de rétablir ainsi un semblant d’ordre pour agir « en amont » contre le départ massif de Syriens fuyant la guerre. Il en irait également de la « sécurité de la France » menacée par les djihadistes, rendant indispensable la lutte contre le terrorisme jusqu’en Syrie.
Il y a un an, quand furent décidées les frappes aériennes contre Daech en Irak, il n’était pas question d’agir en Syrie, au risque de soutenir Bachar al-Assad. Le Drian affirmait alors qu’ « on ne peut pas choisir entre une dictature sanguinaire et un terrorisme sanguinaire ». Même si rien ne dit que le choix inverse a été fait, aujourd’hui, soutenir Bachar al-Assad semble ne plus être un obstacle. Il n’y a rien d’étonnant à cela. L’impérialisme français s’est toujours accommodé des pires dictatures, les ennemis d’hier devenant les amis du lendemain.
Alors, si Hollande veut désormais intervenir en Syrie, ce n’est pas seulement pour tenter de regagner un peu de popularité, en endossant le costume de chef militaire. Il agit en représentant d’un impérialisme qui garde des intérêts au Moyen-Orient, même si cette région est depuis longtemps entièrement sous influence américaine, et qui cherche à s’y maintenir.
Le chaos qui règne en Syrie, en Irak, comme dans tout le Moyen-Orient pose en effet un problème à l’impérialisme français, comme à tous les autres, et en particulier au plus puissant d’entre eux, l’impérialisme américain. Ils craignent tous que ce chaos finisse par menacer leurs intérêts économiques et stratégiques. Le sort du peuple syrien, pris en étau entre des bandes armées en rivalité pour le pouvoir, celles de Bachar al-Assad, celles de Daech et bien d’autres, est le cadet de leur souci.
Cette nouvelle intervention militaire décidée par Hollande sous le couvert de la lutte contre le terrorisme est une intervention impérialiste de plus. Et, comme toutes les précédentes menées dans cette région du monde, elle n’aboutira qu’à accroître encore le chaos, et à remplacer une barbarie par une autre.
Aline RETESSE

Journal du Grand Paris : pour la Métropole comme pour tant d'autres sujets, une information pour les initiés



Usine à gaz puissance dix

Lié au projet de la Métropole du Grand Paris, un « journal du grand paris » a été mis en place. Il faut s’abonner. Si c’est payant, on peut néanmoins s’inscrire pour trois semaines gratuites. Au-delà du public visé –des initiés, et nos « grands décideurs- pour le commun des mortels, la visite peut être néanmoins intéressante. Nous parlions d’usine à gaz, mais c’est d’une gigantesque usine à gaz dont il s’agit. La « synthèse des dispositions relatives à la métropole du Grand Paris » donne en particulier le tournis. Et il y a toutes les raisons de penser que les délais impartis ne seront pas tenus.
         La municipalité d’Argenteuil s’est lancée dans cette aventure, uniquement pour des raisons politiciennes, et « à l’aveugle ». Elle qui a déjà bien du mal à faire fonctionner les affaires courantes, on voit mal comment elle peut être capable de faire face.
         Et tout cela, si loin de la population et des personnels que ces modifications inquiètent.

« synthèse des dispositions relatives à la métropole du Grand Paris », dans ce Journal du Grand Paris. Sur la toile :
https://www.lejournaldugrandparis.fr/wp-content/uploads/2015/09/Pr%C3%A9sentation_MGP_loi_NOTRe-1.pdf