lundi 3 août 2015

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière d'entreprise de ce lundi 3 août 2015


À Calais, les dirigeants européens claquent la porte au nez de leurs victimes

 Chaque nuit, à Calais, des centaines de migrants voulant gagner l’Angleterre tentent d’entrer dans les installations du tunnel sous la Manche. Malgré les policiers envoyés sur place, malgré barbelés et grillages, ils reviennent dix fois tenter leur chance et certains en meurent, renversés par un camion ou électrocutés.

Malgré leurs déclarations de fermeté, malgré des mesures de contrôle toujours plus délirantes, les gouvernements des deux côtés de la Manche ne peuvent faire cesser cette situation. Des politiciens en mal de démagogie comme le député de droite Xavier Bertrand dénoncent les autorités britanniques qui ne coopéreraient pas assez. D’autres, coté anglais, s’en prennent aux autorités françaises qui ne seraient pas assez répressives. Les deux gouvernements déclarent qu’ils feront front ensemble mais que le problème est européen et ne doit pas reposer sur eux seuls.

Les mêmes préféraient hier laisser l’Italie se débrouiller seule avec l’afflux de migrants arrivant de Méditerranée, et à Menton la police française refoule sans pitié ceux qui tentent de passer la frontière. Malgré leurs discours sur la solidarité européenne, les dirigeants français, anglais, allemands, italiens ou autres se rejettent mutuellement les responsabilités. Mais ils sont d’accord pour laisser ainsi des milliers de personnes vivre dans des conditions indignes.

Après avoir risqué leur vie sur des embarcations de fortune en payant leur passage d’un prix exorbitant, les migrants se retrouvent donc à errer sur le territoire européen, rejetés d’un pays à l’autre. L’attitude du gouvernement français est parmi les plus méprisables. Il ne laisse parvenir qu’une aide humanitaire dérisoire à des milliers de personnes, contraintes de survivre comme elles peuvent dans les bois autour de Calais.

Qu’ils soient syriens ou afghans, ou bien érythréens, soudanais ou ressortissants d’autres pays d’Afrique, les candidats à l’exil fuient des situations de guerre ou de misère extrême dans lesquelles les dirigeants américains, mais aussi européens, portent une grande part de responsabilité. Cela n’empêche pas les responsables de cette Europe forteresse de leur claquer la porte au nez et de traiter de façon ignoble ceux qui ont réussi à y entrer.

Pour des pays aussi riches que ceux d’Europe, accueillir chaque année de façon décente quelques centaines de milliers de personnes ne coûterait pourtant pas grand-chose, comparé aux sommes consacrées à subventionner leurs capitalistes ou à mener des guerres en Afrique ou au Moyen-Orient, comme le fait le gouvernement Hollande. Et les dirigeants européens osent encore déclarer que la vraie solution serait de développer l’économie dans les pays d’origine, alors que c’est justement leur politique qui y sème la désolation.

La situation dramatique des migrants de Calais, ou d’autres qui ailleurs s’entassent dans des camps de fortune, n’est encore qu’un pâle reflet de ce qui se passe à l’échelle de pays entiers. Les guerres au Moyen-Orient et en Afrique, la misère qui sévit dans toutes ces régions, ne produisent pas des milliers mais des millions de réfugiés. Ils trouvent asile dans les pays voisins, des pays pauvres qui n’ont rien d’autre à leur offrir que des camps de toile où ils devront survivre des années avec de maigres secours, une situation à laquelle quelques-uns tentent désespérément d’échapper en gagnant l’Europe.

À tout cela les dirigeants du monde capitaliste n’ont pas de solution car ils en sont les premiers responsables. Aussi ne savent-ils qu’hérisser les frontières de barbelés, voire de murs, pour empêcher les victimes de leur système d’entrer sur leur territoire.

Les migrants de Calais ne sont pas nos ennemis, ils sont nos frères. Non seulement parce que nous faisons partie d’une même humanité, mais parce qu’ils sont les victimes de la même société d’injustice. Beaucoup diront qu’il n’y a rien de commun entre l’exploitation que subissent les travailleurs en France et la situation désespérée où plonge la population de pays entiers en Afrique ou en Asie, mais c’est faux. Les travailleurs que l’on licencie ici, ou même les agriculteurs qui se plaignent de ne plus pouvoir vivre de leur travail, sont victimes d’un même système capitaliste qui, en obéissant à la seule logique du profit, rend la planète de plus en plus invivable pour la majorité de ses habitants. Un système économique et politique absurde, injuste, violent, inhumain, qu’il est de plus en plus urgent de renverser.

"Vacances" dans les quartiers populaires, l'exemple gris d'Argenteuil


Désert d’août

 

Il ne faut habiter, entre autres, la cité Joliot-Curie en ce début août. Dès aujourd’hui, et pour quinze jours, la Maison de quartier y est fermée. Le « Coffre à jouets », la ludothèque de la rue Pierre-Joly dans le Centre, est fermée durant tout le mois. Si vous avez des jeunes enfants, pas question d’y « descendre ». Bien sûr, vous pouvez toujours aller vous promener sur les pelouses pelées genre-steppe du Parc des berges. Si vous aviez l’intention d’aller retrouver quelques photos de votre jeunesse, à Saint-Hilaire ou ailleurs, pas de chance, les Archives municipales sont fermées jusqu’au 17.

         Besoin de conseil entre femmes, la Maison des femmes restaurée ne l’est en tout cas pas sur le site internet municipal. Est-elle ouverte ? Mystère !

         Le quinzomadaire municipal, l’Argenteuil, pourrait jouer un rôle utile pendant ces mois « creux », pour ceux qui restent, mais non, il s’est défilé et est parti en vacances depuis le 1er juillet !

         Plus de 40% de la population du pays ne part pas en vacances. Quelle proportion pour Joliot-Curie et les autres quartiers populaires de la Ville ?

         Un des multiples aspects de l’inégalité sociale.

Europe de l'Est : les grandes manoeuvres. Un article de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière en vente en kiosque à Argenteuil comme ailleurs.


Europe de l’Est : les grandes manœuvres

 
Périodiquement, les médias font le décompte des victimes (près de 7 000 morts, surtout des civils) des combats dans l’est de l’Ukraine et font écho aux communiqués de l’Otan, accusant l’armée russe de soutenir les sécessionnistes de Donetsk et Lougansk. Par contre, ils se montrent plus discrets sur les grandes manœuvres que les armées occidentales organisent à la périphérie de la Russie, dans d’anciennes républiques soviétiques ou d’ex-Démocraties populaires.

L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) organise ces opérations. Impliquant les armées de pays membres de l’Otan et associés, elles se succèdent à un rythme qui s’accélère, avec une ampleur en hommes et en matériel jamais vue depuis la disparition de l’URSS, fin 1991.

Ainsi, le 31 juillet, en Ukraine finissait l’opération Saber Guardian/Rapid Trident impliquant 2 000 militaires de dix-huit pays, dont les États-Unis, l’Angleterre, la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie et les ex-républiques soviétiques de Géorgie, Lituanie et Ukraine.

Au même moment en Moldavie, des soldats américains, roumains, polonais, géorgiens et moldaves participaient à Joint Effort, et en Géorgie, se déroulait un entraînement à la guerre urbaine avec des militaires américains, roumains, bulgares, lettons, lituaniens et géorgiens. Fin août, la Géorgie va ouvrir un centre de formation militaire sous l’aile de l’Otan. Quant à la Moldavie, elle a signé un partenariat militaire, renforcé depuis 2014, avec l’Otan.

Au cours du seul mois de juin, pas moins de quatre opérations militaires conjointes ont eu lieu autour de la Russie. En septembre, les manœuvres Trident Juncture 2015 dans le sud de l’Europe rassembleront 36 000 militaires d’une trentaine de pays. Leur thème : l’aide à apporter à un État non affilié à l’Otan, menacé par un puissant voisin, telle la Russie.

Fin juin, au dernier sommet des ministres de la Défense de l’Otan, son secrétaire général déclarait s’inquiéter de « la présence militaire [de la Russie] le long des frontières [de l’Otan qui] a augmenté ». Il lui fallait bien justifier l’envoi de « conseillers » américains, canadiens et britanniques pour former les troupes des ministères de l’Intérieur et de la Défense ukrainiens, l’installation de 250 chars ainsi que d’une brigade de 5 000 hommes en Pologne et dans les pays baltes.

Le budget de l’armée russe devrait atteindre l’équivalent de 79 milliards d’euros cette année, soit 4,2 % du produit intérieur de la Russie. Cet effort, la population d’une Russie en crise le paie d’un prix exorbitant. Mais le cumul des dépenses militaires de l’Otan, 797 milliards d’euros, est dix fois supérieur à celles de la Russie. La prétendue défense du monde libre n’a pas fini de faire des victimes.

                                                                              Pierre LAFFITTE

groupe PSA : profits et exploitation à la hausse


PSA : profits accrus et exploitation renforcée

 
Le groupe PSA vient d’annoncer qu’il avait engrangé plus d’un demi-milliard d’euros de profit l’an dernier. Les 74 millions que le gouvernement lui a donnés au titre du CICE y ont contribué. Et dans le même temps, PSA a supprimé des emplois par milliers qui se sont traduits par la baisse de la masse salariale du groupe, qui est passée de 14,5 % du chiffre d’affaires en 2012 à 12,4 % l’an dernier.

Le PDG Tavares annonce que son objectif est de faire tourner les usines automobiles à 130 % de leur capacité.

L’exploitation accrue des travailleurs, ça rapporte le gros lot... aux actionnaires.

dimanche 2 août 2015

Autolib à Argenteuil, et c'est toujours Clochemerle


G. Mothron invente la voiture sans… voiture

 
Nous évoquions hier le communiqué de la municipalité d’Argenteuil pour l’ouverture de la première station d’Autolib sur la Ville mis en bonne place sur son site internet.

         Mais voilà que l’Agglomération de M Doucet n’est vraiment pas contente. Non seulement, c’est elle qui paie toute cette affaire (avec nos sous !), mais elle se fait doubler au niveau du communiqué par sa grande rivale du boulevard Léon Feix. De surcroît, elle déclare inachevée cette première installation du boulevard Henri Barbusse ! « …aucun véhicule n’est encore disponible et les bulles d’abonnement ne sont pas encore installées sur notre territoire » éructe-on à l’Agglomération.

         C’est sûr qu’une installation de voitures sans voiture, cela fait quelque peu désordre.

         Mais les mirages, les promesses sans suite, les affirmations sans réalité, ce n’est pas ce qui manque dans cette déjà ancienne histoire des relations tumultueuses entre P. Doucet et G. Mothron !

         En l’occurrence, à propos d’un sujet, loin, très loin des intérêts et des préoccupations de la population locale.