jeudi 30 juillet 2015

Amiante : Alsthom condamné


Amiante : Alsthom condamné, mais des actionnaires en bonne santé

 
Le groupe Alstom vient d’être condamné pour avoir exposé à l’amiante ses anciens salariés de l’usine de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis.

Cette usine de transformateurs, qui a fermé en 2006, a compté plus d’un millier d’ouvriers dans les années 1970. Huit sont morts ces dernières années d’un cancer lié à leur exposition à l’amiante.

Avec l’indemnité de 5 000 euros pour préjudice d’anxiété qu’Alstom est condamné à verser à 54 anciens salariés, les actionnaires du groupe s’en tirent de bien meilleure façon que les salariés qu’ils ont exploités et qui, outre leur sueur, y ont laissé leur vie.

mercredi 29 juillet 2015

Aide aux entreprises : le département du Val d'Oise est là.


Deux poids, deux mesures

 
Un évènement de promotion intitulé « Best of France » rassemblera en septembre à New-York, 250 entreprises françaises.

         Le département du Val d’Oise sera l’un des seuls du pays à avoir un stand lors de cet évènement.

         Quand il s’agit de réduire le soutien aux MIJ, ces organismes d’aide à l’accès à l’emploi, aux CIO, de réduire la participation départementale à l’utilisation des équipements sportifs communaux pour les collégiens, on dit aux habitants que les difficultés financières obligent aux restrictions de la part du département.

         Mais pour la promotion de l’entreprise, sous couvert d’aide aux « starts-up », aux PME, ou aux Très Petites Entreprises, le département sait en revanche trouver les fonds.

Aide aux entreprises : avec la grande échelle du CICE. Un article de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine.


La manne du CICE : tous les patrons en croquent

 
D’après la rapporteuse générale du budget, Valérie Rabaud, le Crédit impôt compétitivité emploi, CICE, créé par le gouvernement socialiste en 2013, bénéficierait surtout aux PME. Rappelons que le CICE permet aux patrons de bénéficier d’une baisse d’impôt correspondant à 6 % des salaires bruts inférieurs à 2,5 fois le smic. Avec près de 9 milliards pour 2014 et plus du double prévu pour 2015, c’est la plus grande ristourne fiscale accordée par l’État.

Selon ce rapport, 58 % des sommes octroyées aux patrons dans le cadre du CICE sur trois ans iraient aux entreprises de moins de 250 salariés, qui représentent 53 % de la masse salariale. Mais en fait, ce sont les grosses sociétés qui touchent le pactole : elles empochent en effet des dizaines de millions d’euros chaque année. Et les plus grosses d’entre elles se réservent la part du lion. Ainsi, en 2013, les 16 plus grandes entreprises cotées en Bourse ont capté à elles seules 800 millions d’euros, soit plus de 8 % du montant total du CICE. Pour ne citer que quelques exemples, en 2014 Sanofi a touché 16 millions d’euros, Total 28,5 millions. Or ces multinationales font des milliards de bénéfices.

Depuis la création du CICE, le gouvernement ­utilise la rengaine habituelle de l’aide à l’emploi et aux investissements pour justifier cet énorme cadeau fait au patronat. Les entreprises doivent être compétitives, nous dit-on, ce serait bon pour l’emploi, et donc bon pour les salariés. Mais, évidemment, il n’est pas question, pour y parvenir, même seulement d’envisager de prendre sur les marges des entreprises. Non seulement le CICE n’a pas créé d’emplois, mais la plupart des grands groupes, comme Peugeot, Sanofi ou encore La Poste, ont continué à en supprimer, tout en touchant des millions d’euros au titre du CICE.

                                                                            Aline RETESSE
 
 

 

Chômage : Hollande inquiet pour son poste


Inquiet pour son emploi

Encore une fois, le chômage a légèrement augmenté au mois de juin, atteignant le chiffre de 5,7 millions toutes catégories confondues. Et encore, si l’Insee avait conservé son ancien mode de calcul, la hausse aurait été plus forte.

Comme les politiciens ne dirigent pas l’économie - c’est la grande bourgeoisie qui la contrôle et qui est responsable de ce chômage de masse - Hollande se contente d’observer avec attention ces chiffres depuis l’Élysée.

Mais pas en s’inquiétant pour les conditions de vie des classes populaires. Non, ce qui le préoccupe c’est de pouvoir présenter une inversion de la courbe du chômage, à temps et de façon crédible, pour réussir à se faire réélire en 2017.

mardi 28 juillet 2015

Laïcité, laïcité : quand le combat pour la "laïcité" est avant tout une voie de promotion personnelle


Le député à la recherche d’une notoriété

 
Quand on a suivi la vie municipale à Argenteuil sous le mandat du précédent maire, l’actuel député de la circonscription, P. Doucet, cela fait tout drôle de voir comment celui-ci tente d’augmenter sa notoriété en étant le « monsieur laïcité » du PS.

         La laïcité de la loi de 1905 se résumait à deux points essentiels : la liberté absolue de « conscience » et la « séparation de l’Eglise et de l’Etat » marqué en particulier par la fin de l’aide matérielle de l’Etat à l’Eglise catholique.

         Affirmer ce dernier point, c’est voir les reculs qui ont été opérés par l’Etat depuis 1905, en particulier au profit de l’influence de cette Eglise catholique à travers une aide matérielle à l’enseignement privé dont elle est le principal bénéficiaire et qui n’a pas cessé de croître depuis les années 1950.

         Les Argenteuillais ont vu, de 2008 à 2014, le maire d’alors participer à ces reculs, à travers de nombreuses décisions municipales favorables aux « Eglises » et autres communautés religieuses.

         Alors, le nouveau projet de campagne de P. Doucet a de quoi nous faire sourire.

         Mais venons-en aux trois points de celle-ci, tels qu’il vient de les définir dans une tribune de l’hebdomadaire Marianne.

         M. « L » comme laïcité propose d’étendre le droit au blasphème en Alsace-Lorraine et l’adoption d’une « grand charte de la laïcité » affirmant également, au-delà des grands principes, l’égalité des sexes et le principe de mixité, et l’interdiction à tout maire de s’opposer à la construction d’un édifice religieux. Pour cela, P Doucet en appelle à « une  mobilisation citoyenne ».

         Si l’on ne peut qu’être d’accord avec les principes que nous évoquons ci-dessus, on se demande bien pourquoi il cantonne sa revendication concernant l’Alsace-Lorraine au « droit au blasphème ». Comme s’il ne s’agissait pas purement et simplement d’abroger l’ensemble de la situation particulière des départements alsaciens et de la Moselle, toujours sous le statut napoléonien.

         Quant à la mobilisation citoyenne pour la laïcité, elle donnera peut-être du grain moudre pour l’agitation du PS, tentant de cette façon de faire oublier une politique au service direct des possédants et de la finance, une politique dont P. Doucet est un des plus fervents défenseurs.

         La priorité des priorités pour les travailleurs est en revanche de se concentrer autour du combat pour inverser le rapport de force entre la classe qui les exploite et le monde du travail, et de reprendre le chemin de grandes luttes.