Un
banquier à la tête de l'économie : tout un symbole
La composition du nouveau
gouvernement Valls marque à elle seule la continuité de la politique antiouvrière
menée par Hollande depuis son élection.
Quatorze
ministres appartenaient déjà au gouvernement précédent et, parmi les six
nouveaux, Valls a choisi de confier le poste de ministre de l'Économie à
Emmanuel Macron, un ex-banquier d'affaires dans la banque Rothschild, devenu
ensuite le conseiller de Hollande pour les affaires économiques. C'est donc lui
qui déjà, aux côtés de Montebourg, mettait au point toutes les mesures en
faveur du patronat et au détriment des classes populaires. De l'ombre, il passe
à la lumière. Valls a remplacé l'avocat brasseur de vent par un haut
fonctionnaire élevé au sein de la finance. C'est bien un message clair pour le
patronat.
Le représentant du patronat, le dirigeant du Medef, Gattaz,
l'a d'ailleurs pris comme tel et en a remercié Valls en déclarant : « Le
Premier ministre a pris une décision courageuse. C'est un geste de cohérence
qui contribue à la confiance. » Il est tout autant symbolique que la première
manifestation publique de Valls, après la mise en place de son nouveau
gouvernement, soit de se rendre à l'université d'été du Medef.
Le
patronat a décidé de ne pas « mettre la pression sur le gouvernement », se
réservant de faire état de ses revendications le 10 septembre prochain. Mais
Gattaz pourrait bien être pris de vitesse, tellement Hollande et son Premier
ministre sont pressés de présenter au patronat une nouvelle corbeille pleine de
cadeaux. Ainsi le gouvernement envisagerait quelque 8 milliards de nouveaux
cadeaux : libéralisation du travail du dimanche, flexibilité encore plus grande
du marché du travail, c'est-à-dire aggravation de la précarité en facilitant
les licenciements et en annulant les quelques protections dont peuvent encore
bénéficier les salariés. Si tout va mal pour les classes populaires, le soleil
brille pour les possédants.
Quant aux hurlements de la droite dure, Christine Boutin en
tête, contre la nomination de Najat Vallaud-Belkacem à l'Éducation nationale,
ils sont sans doute bienvenus pour donner l'illusion que le gouvernement est
socialiste.