mardi 10 décembre 2013

Conseil municipal d'Argenteuil du lundi 9 décembre 2013 : les interventions au nom des élus Lutte Ouvrière

Faites-nous vos commentaires. Nous répondrons également à toutes vos demandes de précisions.

Point 3. Sur des éléments du budget municipal qui ne sera voté qu’après les élections municipales :
Notre vote : abstention, comme nous l’avons fait sur tout ce qui concerne le vote du budget depuis juin 2012.

Point 4. Sur la « création d’une société coopérative d’HLM à vocation d’accession sociale à la société »
Notre vote : abstention
         La création d’une société coopérative d’HLM pour construire directement du logement social pourrait avoir tout notre assentiment. Sauf que dans le cas présent, il s’agit d’une société ayant vocation à construire des logements en accession à la propriété, qualifiée accessoirement « d’accession sociale à la propriété ». Aujourd’hui, le manque criant de logements corrects pour les familles populaires est aggravé par les effets catastrophiques de la crise : le chômage, les emplois de plus en plus souvent en CDD, précaires, et toujours mal payés, les bas salaires, etc. Dans ces conditions, parler d’accession à la propriété, même en la qualifiant de sociale, n’est pas acceptable. Les gens qui ont le plus besoin de se loger n’ont pas l’argent pour payer un crédit à une banque, n’ont pas l’apport personnel leur permettant d’emprunter à un taux bas, n’ont pas une certitude quant à leur avenir leur permettant de s’engager dans une acquisition. Et les banques sont les premières à refuser des crédits ou alors à en accorder à des conditions rapidement insupportables pour les familles. L’accession sera pour ceux qui en ont les moyens, c’est-à-dire pas pour les familles qui en ont le plus besoin.
         Le développement d’un organisme de construction de logements municipal à Argenteuil, l’ancêtre de l’actuel AB-Habitat, fut un devoir pour la municipalité de gauche d’alors. Il ne s’agissait pas de « renforcer l’attractivité résidentielle de la ville » c’est-à-dire en clair d’y attirer des familles aisées qui auraient plaisir à son centre animé et à ses berges du fleuve. Et le seul objectif qui vaille toujours la peine pour un tel organisme est de pouvoir mettre rapidement à disposition de tous les mal logés et des familles populaires un toit au dessus de leurs têtes qui soit digne de ce nom, qui réponde aux besoins et soit assorti d’un loyer accessible. Nous nous abstiendrons donc sur ce projet de la municipalité.


Point 7. « Convention de coordination de la police municipale et des forces de sécurité de l’Etat » :
Nous voterons contre cette convention de coordination, pour marquer une nouvelle fois notre opposition à l’armement de flashballs de la police municipale décidée en juin dernier.

Point 12. Sur une demande de « garantie d’emprunt au bénéfice de la la Croix Rouge » :
Je m’étonne de cette demande de garantie d’emprunt. La Croix Rouge n’est pas n’importe quelle association d’assistance. Elle est de nos jours, une gigantesque entreprise manipulant des centaines de milliards, qui dispose de sommes considérables à travers le monde, et, de fait,  est intégrée dans les réseaux financiers et bancaires internationaux qui peuvent garantir ses emprunts, ou même ne pas lui demander de garantie du tout.
     Ce n’est pas aux Argenteuillais de le faire à travers leur municipalité. Je m’abstiendrai donc sur ce rapport.

Point 14. « Cession de terrains à l’établissement Sainte Geneviève pour l’agrandissement du collège et la réalisation d’un lycée sous contrat d’association » :
La modification du montage de cette cession de terrains que l’on nous avait présentée au printemps dernier mériterait des éclaircissements, mais ce n’est pas sur ce point que je voudrais intervenir.
      La construction de ce lycée privé à Argenteuil aura des conséquences néfastes pour les autres établissements. La situation sur ce plan est déjà profondément inégalitaire. Pour en témoigner, l’exemple du lycée Georges Braque suffit. Les élèves et les personnels subissent la dégradation de ce lycée, qui est laissé à l’abandon par les autorités. Il voit non seulement ses effectifs par classe augmenter considérablement, mais ses sections générales s’amenuiser d’année en année.
      Il est certain que les autorités académiques ont des objectifs sur l’offre de formation dans les différents lycées d’Argenteuil, sur l’avenir de ceux-ci, avec en perspective la concurrence supplémentaire de ce lycée privé.
      La municipalité qui a appuyé par ses votes l’installation de ce lycée a-t-elle des précisions à nous apporter sur le sujet ? Quant à nous, nous restons hostiles à tout encouragement au développement de l’enseignement religieux avec des aides ou des fonds publics. Nous voterons donc contre ce rapport.

Point 15. « Participation de la Ville au financement des écoles privées Sainte Geneviève et Notre Dame sous contrat d’association » :
Cette délibération entre dans le cadre d’obligations légales. Mais on nous demande de voter, c’est donc que l’on nous demande de cautionner ou pas cette obligation. Nous ne cautionnons pas. Nous voterons donc contre cette délibération.

Point 20.Reprise par la Ville du financement  des « dépenses de fonctionnement du Centre d’Information et d’Orientation d’Argenteuil » :
Naguère, ce CIO relevait de l’Etat et de l’éducation nationale, un  point c’est tout. Dans le cadre des lois de décentralisation, son fonctionnement a été remis au département. Aujourd’hui, celui-ci ne veut plus en assumer les frais. Prochainement, il devrait être repris par la région. En attendant, dans le cadre de cette valse d’autorités de tutelle, on nous demande que la charge financière soit reprise par la commune.
      Il s’agit bien sûr d’un service nécessaire, en particulier pour les enfants des classes populaires. Nous voterons donc cette délibération. Mais c’est tout de même fort de café.
      Au sujet de ce désengagement, les représentants du Conseil général ici présents doivent bien pouvoir enfin répondre à la question : quel était le montant de la subvention départementale pour l’opération « Zeppellin » de cet été ? Cela afin, simplement, que l’on puisse comparer avec les frais de fonctionnement des CIO qu’ils ont décidé d’économiser.

Points 23 et 24 : portant sur le règlement du différent entre la municipalité et l’association « Conjugue » :
Nous sommes intervenus à de nombreuses reprises, dans et hors du conseil municipal, sur ce que nous avons pu appeler « l’affaire Conjugue ». Nous affirmions alors qu’une conciliation était possible et nécessaire, et c’est avec satisfaction que nous constatons qu’elle est en voie de se réaliser, nous l’espérons.
      A notre avis, toute association bénéficiant de subventions publiques doit être contrôlée par la population qui la subventionne. C’est une règle qui devrait d’ailleurs s’appliquer à tout ce qui bénéficie de fonds publics dans la société, et en premier lieu aux entreprises qui ramassent un vrai pactole en matière de subventions publiques. Dire cela, c’est  indiquer le chemin qu’il faudrait parcourir pour réaliser un véritable contrôle de l’économie par les travailleurs et les usagers.
Revenons à l’Association qui nous occupe ce soir. La situation qui a été faite à Conjugue depuis des mois n’était pas juste. Il reste à régler la question des locaux pour ne pas laisser l’association dans des locaux inappropriés. L’ « affaire Conjugue » va, nous le souhaitons, vers un dénouement que nous approuvons. Conjugue vivra et c’est tant mieux pour tous.

Point 72 portant sur la rémunération des activités de « conseil » du receveur municipal :
Nous voterons cette délibération qui correspond donc à un supplément mensuel de 1000 euros. Quand les travailleurs, territoriaux en particulier, revendiquent 300 ou 400 euros d’augmentation mensuelle, c’est peu en comparaison.








lundi 9 décembre 2013

Editorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière du lundi 9.12.13.

L’apartheid, c’est fini, mais l’inégalité survit en Afrique du Sud

Si on n’a aucun mal à comprendre l’émotion qui a touché la population noire d’Afrique du Sud et du monde entier à l’annonce de la mort de Nelson Mandela, en revanche, celle des chefs d’État actuellement en poste ou qui l’ont été, y compris du temps où Mandela croupissait en prison, a de quoi écœurer.
     Ils sont tous là, ces dirigeants ou ex -dirigeants, à se presser autour de la dépouille d’un homme qui avait consacré une partie de sa vie à combattre le régime infâme de l’apartheid. Un régime qui considérait l’immense majorité des femmes et des hommes d’Afrique du Sud tout à fait officiellement comme des sous-hommes, privés des droits les plus élémentaires.
     Car ces grandes puissances représentées à l’enterrement de Mandela avaient toutes soit approuvé le régime d’apartheid, soit laissé faire en détournant, plus ou moins ouvertement, le regard d’un système injustifiable.
     Pour mettre fin à l’apartheid, il avait pourtant fallu que, des années durant, des milliers et des milliers de femmes et d’hommes se lèvent et se battent, au sacrifice de leur liberté, au sacrifice de leur vie. Mandela fut l’un de ceux-là. Il réussit, grâce à son courage et à sa détermination, à symboliser ce combat.
     Mais il usa de toute son influence pour que la fin de l’apartheid s’accomplisse sans heurts pour les classes dominantes, pour les riches, constitués à 90 % de blancs. Il devint l’apôtre d’une « réconciliation » qui mit fin certes à l’apartheid institutionnel, pour en mettre un autre, social celui-là, pas moins rigoureux.
     Si une mince frange de la bourgeoisie noire a pu accéder aux affaires, le sort de l’immense masse des Noirs du pays, privés de travail et de logements dignes, n’a pas changé.
   Les bidonvilles y sont aujourd’hui toujours aussi nombreux, peuplés et miséreux. L’analphabétisme y reste répandu, l’exploitation est toujours féroce et la lutte de classe aussi rude et déterminée comme en ont témoigné les affrontements dans les mines, ces derniers mois.
     Ceux qui protestent ont gagné le triste privilège de se faire matraquer, emprisonner, assassiner par des policiers… noirs comme eux.
     Oui, Mandela a été tout à la fois l’homme qui a contribué à mener la lutte contre l’oppression et celui qui a permis que cette oppression se perpétue sous une autre forme. Une situation qui n’est malheureusement pas exceptionnelle.
      L’aboutissement du combat de la population noire d’Afrique du sud ne pourra se réaliser que s’il se poursuit, là-bas comme ici en France, jusqu’à son terme, le renversement du capitalisme.
      Les circonstances ont voulu qu’au moment même où les regards se tournent vers l’extrême sud du continent africain, la France entame son intervention en Centrafrique. Comme à chaque fois, le gouvernement justifie la guerre en expliquant que « nos » soldats agissent pour la meilleure des causes.
      Il y a quelques mois, à propos du Mali, le gouvernement de Hollande expliquait qu’il intervenait contre l’expansion du terrorisme islamiste, en ajoutant que cette intervention serait brève. Sauf que l’armée française patrouille toujours au Mali, sans y avoir ramené ni l’ordre ni la sécurité ni la stabilité.
       Pour la Centrafrique, les choses seraient différentes, dit-on. Il ne s’agirait plus de soutenir un régime, mais d’intervenir pour ramener l’ordre dans un pays qui est en proie à des affrontements entre bandes armées. On voit mal ce que cela change !
      L’ordre, que Hollande essaye de rétablir, c’est celui des exploiteurs français et internationaux. Les mobiles de l’impérialisme français n’ont rien à voir avec la générosité désintéressée. Il s’agit pour la France de tenter de maintenir, autant que faire se peut, son influence dans cette zone de l’Afrique, ancienne partie de son empire colonial. Et si l’on ne trouve pas en Centrafrique de richesses exploitées, il y en a dans les pays alentour.

            Hors d’Afrique les troupes françaises !

Conseil municipal d'Argenteuil ce soir à 20 heures

Hotel de Ville

20 heures

Principaux points à l’ordre du jour :

-fixation des taux d’imposition ;

-approbation sur avances sur subventions 2014 ;

-une coopération avec la Palestine ;

-financement « légal » des écoles privées ;

- prise en charges des frais de fonctionnement du centre

d’information scolaire jusqu’alors payés par le Conseil

 Général du 95 ;

-association "Conjugue" ;

-indemnité de conseil au receveur général ;

-délégation de service public des marchés forains : bilan ;


-tableau des effectifs.

La Palestine au conseil municipal d'Argenteuil : au moins l'occasion de rappeler la situation effroyable vécue par la population

Ce soir, il sera proposé au conseil municipal d'engager une action de solidarité avec la Palestine entre la Ville d'Argenteuil et une ONG qui intervient sur place.
     La polémique s'est développée ces dernières heures sur le contexte électoral dans laquelle cette décision intervient.
      C'est une évidence que nous sommes à l'approche des élections municipales...
      Mais sur ce plan, c'est bien des décisions qui seront proposées qu'il faudrait également lire sous cet angle.
       Quant aux détracteurs, leurs critiques ne sont pas sans arrière-pensées électorales, elles aussi.
    Cela dit, si un tel engagement pouvait, ne serait-ce qu'un tout petit peu, que de façon minuscule, alléger le poids qui pèse sur la vie de Palestiniens de Cisjordanie, il n'y a pas à faire sa chochotte, objectifs électoraux ou pas. Nous voterons bien évidemment cette délibération. DM

Transports en commun d'Île-de-France : hausse en vue

Le conseil d'administration du Syndicat des transports d'Île-de-France (Stif) doit se réunir ce mercredi. Mais d'ores et déjà il est prévu que le prix du carnet de 10 tickets passera de 13,30 à 13,70 euros, celui du forfait mensuel Navigo (zone 1-2) de 65,10 à 67,10 euros et tous les tarifs augmenteront ainsi de 3 %.
     Cette fois, cette hausse plus importante encore cette année est le résultat de la décision gouvernementale de passer le taux de TVA du secteur de 7 à 10 % au 1er janvier 2014. Merci Hollande !
     L'augmentation totale, nous dit-on, aurait donc pu atteindre 6 %. Mais le conseil régional dans sa grande mansuétude a estimé qu'une telle hausse était « inenvisageable ». Pour l'instant...
      Quoi qu'il en soit, en trois ans, depuis mai 2010, l'abonnement mensuel (zone 1-2) est passé de 56,60 à 67,10 euros, c'est-à-dire 10,50 euros de plus, soit... 18,55 % de hausse des tarifs !
     Et les salaires dans le même temps ?

      Poser la question est y répondre.