Le
PCF-Argenteuil m’a invité à intervenir à sa réunion de ce soir sur la « laïcité ».
C’est bien volontiers que Lutte Ouvrière y aurait participé si nous n’étions
ailleurs, à la soirée « Maurice Audin » à l’auditorium de l’hôtel de
ville. A défaut, nous avons envoyé aux organisateurs le message ci-dessous qu’ils
se sont engagés à lire à l’assistance. Le voici. D.M.
Dominique
MARIETTE
2 Rue Rouquès
95100 Argenteuil
06.99.49.98.64.
Chers
camarades,
Ne
pouvant participer à votre réunion, mais tenant à répondre favorablement à
votre invitation, c’est bien volontiers qu’au nom des conseillers municipaux Lutte
Ouvrière d’Argenteuil, Patrice CRUNIL et moi-même, je vous envoie ce message qui
résume notre position sur la question des rapports entre une commune et les
confessions religieuses.
A l’heure où les multiples attaques contre
le monde du travail exigeraient la concentration de tous les efforts du
mouvement ouvrier pour y répondre, nous voilà obligés de réaffirmer des
principes anciens. Les affaires
religieuses qui relèvent des convictions et des choix privés doivent être
totalement séparées des décisions publiques dont l’objet est de régler les
affaires de tous, les affaires publiques, au-delà des convictions de chacun.
C’est pourquoi lors du conseil municipal
d’octobre, les deux élus Lutte Ouvrière ont voté résolument contre la perspective d’un partenariat
entre la Ville
et l’enseignement catholique conduisant à la construction d’un lycée privé au
Val-Sud. C’est pourquoi, lors du conseil de décembre, ils ont voté résolument contre la création d’un conseil des
cultes sous l’égide de la municipalité et d’une « journée de la
spiritualité ».
Je ne rappellerai pas in extenso nos
interventions sur ces deux sujets. Elles sont disponibles sur notre blog « lo
argenteuil blog » aux périodes considérées.
Je ne citerai ici que deux extraits de ces
interventions.
Dans celle qui expliquait notre refus du
partenariat conduisant à la construction d’un lycée catholique, nous
disions :
« Nous récusons ce partenariat, et la vente de
terrains propriété communale à la fin de favoriser le développement de
l’enseignement privé. Par un biais ou par un autre, il s’agit de subventionner
l’enseignement privé, et pour nous, il n’est pas question d’accepter que des
fonds publics servent une fois de plus le privé.
L’argent public doit aller aux services publics et pas à des
établissements d’enseignement confessionnel –cela, quelle que soit la
confession- qui sélectionne les enfants en faisant payer leurs services alors
que l’Education nationale est tenue, elle, d’accueillir tous les jeunes, sans
exception, sans exclusive, quel que soit leur milieu social. A l’heure actuelle
et je suis bien placé pour le savoir, l’enseignement public manque
désespérément de moyens : en personnel enseignant, en personnel médical,
de surveillance des jeunes, etc. Il manque également de moyens matériels. Et on
voudrait que nous acceptions de favoriser, peu ou prou, et de financer, ne
serait-ce qu’indirectement, des établissements privés ?... Nous
ajoutions :
« Pendant longtemps, le mouvement socialiste a
milité pour la défense de l’école publique et contre toutes les mesures
aggravant les difficultés de l’enseignement public. Pour nous, cela reste
toujours un combat d’actualité. L’école financée avec les deniers publics,
c’est l’école publique, obligatoire et ouverte à tous. Si l’église catholique
souhaite ouvrir une école, elle en a les moyens, qu’elle s’adresse à ses
adeptes pour la réaliser et la financer de bout en bout. Il n’y a aucune
raison, en revanche, que la collectivité favorise ses projets, de près ou de
loin… »
Sur le « conseil des cultes » et
la « journée de la spiritualité », nous disions :
« … Pour
notre part, si nous respectons toutes
les personnes et la liberté de conscience de chacun, nous combattons toutes les
idées religieuses, quelles qu’elles soient, comme réactionnaires. Nous sommes
opposés à tout détournement d’un sou d’argent public au profit de quelque
institution religieuse que ce soit. Surtout dans la période de crise que nous
vivons… », et nous ajoutions :
« …Que
les fidèles financent donc de leurs deniers la création des lieux dans lesquels
ils veulent se retrouver, si ceux dont ils disposent aujourd’hui ne leur
paraissent pas satisfaisants. Quant à avoir des relations entre eux, ce n’est
quand même pas à la municipalité de les organiser ! ».
Voilà nos positions qui sont les positions
traditionnelles du mouvement communistes dont nous nous réclamons.
Recevez chers camarades, au nom de
Patrice CRUNIL et de moi-même, l’expression de nos meilleures salutations
communistes,
Dominique MARIETTE