mardi 11 décembre 2012

Misère : bavarder sur la misère ou la combattre ?


Constatant que la pauvreté augmente sans cesse, frappant plus de 8 millions de personnes en France, dont un nombre croissant de salariés sous-payés et de jeunes sans emploi, le gouvernement lance une conférence contre la pauvreté. Il prévoit en particulier d’améliorer la distribution du RSA, que plus de 1,5 million d’ayant-droit ne touchent pas.
     Prendre des mesures pour aider un peu les plus pauvres, c’est toujours ça. Empêcher le patronat de fabriquer de la misère en jetant chaque jour 1 500 travailleurs supplémentaires au chômage, ce serait mieux. Mais pour cela, il faudrait prendre le risque de chagriner le patronat en prenant sur ses profits. Et cela, ni Hollande ni Ayrault ne le veulent.

Fiscalité : montagne de fric dans le plat pays


Quels sont donc les charmes de la petite ville de Néchin, en Belgique, à quelques kilomètres de la frontière française, pour attirer les fortunes françaises ? Il n’y a pas la mer, pas de ponton pour arrimer de yacht et le soleil y est plutôt rare… Mais il y a la fiscalité belge, encore plus compréhensive avec les riches que le fisc français !
     C’est pourquoi, bien avant Obélix qui a peur de perdre son menhir en or, une belle brochette de véritables oncles Picsou, les Meunier (Carrefour), Mulliez (Auchan) ou encore Darty, se sont domiciliés en toute discrétion dans le plat pays pour ne pas payer d’impôts sur les profits.

Capital : mauvais payeurs


Plus de la moitié des entreprises condamnées pour avoir été responsables d’accidents du travail ou de maladies professionnelles ne paient pas les indemnités légales qu’elles doivent à la Sécurité sociale. Le manque à gagner pour la Sécu se monte à plus de 20 millions d’euros. Le recordman en la matière étant Eternit - un roi de l’amiante - condamné 320 fois sans avoir jamais versé un seul centime.
     Grâce à leur service juridique, pour ne pas payer, les entreprises font une obstruction systématique qui s’avère efficace... Et certains s’étonnent qu’on parle de la rapacité patronale !

lundi 10 décembre 2012

Editorial du 10 décembre des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière




Dénoncer les attaques concertées du patronat et du gouvernement pour les combattre

Après avoir brandi la menace de la nationalisation de Florange, le gouvernement a fini par s’aplatir face au roi de l’acier. Il ne pouvait y avoir de capitulation plus honteuse. Mais le gouvernement n’avait pas encore bu le calice jusqu’à la lie ! Alors qu’Ayrault s’est échiné tout au long de la semaine à faire passer la pilule, le PDG d’ArcelorMittal lui a infligé un camouflet en annonçant qu’il renonçait à porter le dossier Ulcos devant l’Union européenne. Un communiqué de Mittal aura suffi à mettre par terre toutes les belles paroles du gouvernement sur l’avenir de la sidérurgie à Florange !
     Le gouvernement est prêt à tout avaler de la part du grand patronat, il est prêt à mentir pour justifier ses attaques. Car il n’y a rien dans l’accord avec Mittal. Le sauvetage des emplois est un mensonge : si les travailleurs des hauts fourneaux sont mis en retraite ou reclassés, les 629 emplois disparaissent bel et bien, et avec eux les emplois de centaines d’intérimaires et de sous-traitants.
     Quant à l’engagement de Mittal « d’investir » 180 millions sur cinq ans, c’est de l’enfumage. Sur ces 180 millions, seuls 53 millions seront utilisés pour l’investissement, le reste devant servir à la maintenance. Mittal ne s’est donc engagé à « investir » que 10 millions par an, et quand on sait qu’il touchera au moins 10 millions chaque année grâce au crédit d’impôt compétitivité, il ne sortira pas un centime sa poche. Dans cet accord, ce n’est pas Mittal qui s’est engagé à investir, c’est l’État !
     Preuve, s’il en fallait encore, que tous les gouvernements, qu’ils soient de droite ou de gauche, sont vendus corps et âme à la bourgeoisie, et pas seulement à Mittal mais aussi à Peugeot, Arnault, Michelin, Bettencourt… Et c’est sans état d’âme que le gouvernement renie les promesses du candidat Hollande pour plaire à ces messieurs-dames les capitalistes.
     Depuis la rentrée, le gouvernement a mis sur pied un cycle de négociations entre patronat et syndicats qui devrait se conclure à la fin du mois. Cela fait donc trois mois que les dirigeants syndicaux enchaînent réunion sur réunion avec le patronat alors que tout ce que cherche le gouvernement, c’est de faire cautionner sa politique anti-ouvrière par les chefs syndicaux. Le gouvernement prétend être l’arbitre entre les travailleurs et le patronat, et il leur demande de « négocier », de « signer un compromis historique » mais ce n’est qu’hypocrisie et jeu de dupes.
     On l’a vu avec l’accord passé avec Mittal : pour le gouvernement, un « bon accord » est un accord qui convient d’abord et avant tout au patronat et qui préserve ses intérêts, quitte à s’asseoir sur les revendications ouvrières. C’est le type d’accord qui satisferait le patronat et le gouvernement, mais les travailleurs n’ont rien à y gagner.
     Qu’y a-t-il à négocier avec le patronat ? Dans cette période de crise, les travailleurs sont bien placés pour savoir que le patronat ne fera pas de cadeaux. Dans toutes les entreprises, les patrons cherchent à revenir en arrière sur les jours de repos, sur les primes, sur les horaires. Partout il s’agit de faire travailler plus les salariés en les payant moins.
     Chez Peugeot, c’est la suppression de 8 000 emplois et la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois. Chez Renault, c’est un projet de mobilité forcée qui obligerait un ouvrier à faire jusqu’à 100 ou 150 km par jour, aller-retour, pour rejoindre l’usine où il y aurait besoin de bras. Chez Toyota, c’est la baisse, voire la suppression de la prime d’intéressement.
     Tout ce que le patronat veut « négocier », c’est encore plus de flexibilité, encore plus de précarité, moins de droits pour les travailleurs. Ces négociations, si elles débouchaient, ne pourraient se conclure que sur une régression historique. Dans ces conditions, signer un accord avec le patronat serait une véritable trahison.
     Le gouvernement incite les organisations syndicales à négocier avec le patronat le poids des chaînes auxquelles les travailleurs sont attachés, en sachant que les syndicats n’obtiendront même pas que les chaînes soient plus légères !
     Il n’y a aucune raison pour les travailleurs d’entrer dans ce jeu là. Car s’il est difficile de trouver le chemin des luttes massives pour contrer les attaques concertées du patronat et du gouvernement, on peut et l’on doit les dénoncer dès aujourd’hui, pour préparer les indispensables luttes de demain.


Education nationale : une Copé qui mérite une sale note

Peillon vient de lancer une grande campagne d'inscription aux concours d'enseignants. Comme le métier a perdu de son attrait,  il proclame, dans le même temps, son intention d'entreprendre une négociation pour la revalorisation des salaires des enseignants.
     Ce n'est pas la première fois que l'on en parle. Mais la déclaration de Peillon a suffi pour que le Copé "somme" Ayrault de le rappeler à l'ordre.
     Tout un petit jeu qui laisse les salaires des enseignants régresser comme ceux des autres travailleurs.