lundi 7 novembre 2011

Le plan d’austérité Fillon-Sarkozy : le racket d’État (éditorial des bulletins d'entreprise)

Fillon a promis « l’un des budgets les plus rigoureux depuis 1945 ». Il faut faire la part de la vantardise électoraliste dans cette déclaration, mais les mesures d’austérité qui viennent d’être annoncées s’ajoutent à toutes celles déjà en cours. Relèvement du taux de la TVA de 5,5 % à 7 %. Même si Fillon jure que cela ne concerne pas les produits de première nécessité, c’est une baisse du pouvoir d’achat. Gel de la revalorisation des prestations sociales. Dépenses d’assurance maladie freinées. Mise en place de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans avancée. Toutes ces mesures visent à vider encore plus les poches des classes populaires pour rétablir l’équilibre du budget de l’État mis à mal par les cadeaux faits aux banquiers et aux groupes capitalistes.
     Tout le monde sait que ce n’est pas fini. Si l’approche des élections modère un peu leur ardeur à nous faire les poches, ils le font quand même et ils le feront bien plus encore après les élections.
     Car ils peuvent faire pire. Regardons ce qui se passe en Grèce. Ils prétendent que si l’euro est en crise, c’est que les Grecs vivaient au-dessus de leurs moyens ! C’est certainement vrai pour quelques milliardaires de ce pays et pour des dignitaires qui arrondissent leurs fins de mois par la corruption. Mais c’est un mensonge grossier pour tous ceux qui vivent de leur travail.
     Et, pourtant, c’est sur leur dos que les dirigeants grecs et, derrière eux, leurs donneurs d’ordres Sarkozy et Merkel veulent réaliser des économies pour dégager les sommes à rembourser aux banques qui ont prêté à l’État grec en pratiquant des intérêts usuraires. En quelques mois, les salaires ont été baissés de 20 % au bas mot, les retraites amputées, des milliers d’agents de l’État ont vu leur emploi supprimé, pendant que tout ce qui pouvait être considéré comme rentable dans les services publics était vendu à l’encan.
     Tout le monde dit que l’Italie est déjà sur le même chemin que la Grèce. Demain, ce sera le tour de la France.
     Alors, ne nous faisons pas d’illusion : ils continueront et aggraveront les coups contre les classes populaires. Ils commencent déjà à nous dire ce qu’ils répètent à propos de la Grèce : « Nous vivons au-dessus de nos moyens ».
     Vivent-ils au-dessus de leurs moyens les travailleurs payés au Smic, les retraités à 600 euros par mois, ceux que les grandes entreprises ont jetés à la porte et qui ont de moins en moins de chances de sortir du chômage ?
     Derrière les mensonges et la propagande, la classe capitaliste aggrave sa guerre de classe contre le monde du travail.
     Malgré leurs rencontres de plus en plus fréquentes, les chefs d’État réunis dans de grands cirques médiatiques sont totalement incapables de maîtriser la crise financière. Ils se contentent de répéter qu’il faut « donner des gages aux marchés financiers ». Mais ces marchés financiers, c’est une douzaine des grandes banques qui spéculent avec l’argent des grands groupes capitalistes. De ces grands groupes capitalistes qui croulent sous les profits qu’ils n’investissent pas dans l’activité productive, dans la création d’emplois, et préfèrent mettre leurs réserves à la disposition des banques car les opérations financières rapportent plus que la production.
     Même pour accroître leurs profits par l’exploitation, il faudrait que les capitalistes augmentent le nombre des exploités et donc qu’ils embauchent. Ils ne le font pas. C’est de plus en plus l’État qui est mis à contribution pour compléter leurs profits.
     Voilà pourquoi l’État prélève de plus en plus d’argent sur les salariés et, plus généralement, sur toutes les classes laborieuses.
     La politique de rigueur ne peut que s’aggraver tant qu’on les laisse faire. Elle continuera quel que soit le futur président de la République. Hollande n’est même pas encore à la présidence qu’il prône déjà la rigueur.
     Alors, sachons que nous aurons à nous battre pour sauver l’essentiel, c’est-à-dire nos emplois et le pouvoir d’achat de nos salaires. Nous aurons à imposer l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire. Nous aurons à imposer une hausse générale des salaires et des retraites, protégés par leur indexation sur les hausses de prix.
     Sachons surtout que la question décisive qui se pose au monde du travail, c’est notre capacité à contester la dictature des groupes financiers sur la société et la gestion capitaliste de l’économie.
                                                                                 Le 7.11.11.


Salaire bloqué du président et des ministres : la bonne blague

Parmi les mesures qui viennent d'être annoncées par Fillon qui sont autant de mauvais coups contre le monde du travail, il y a une bonne blague. On nous annonce le blocage des salaires du président et de ses minitres. S'ils ne sont pas grand chose par rapport aux revenus de gros actionnaires, ils représentent tout de même 21 176 euros brut pour le premier, et 10 849 net pour les seconds, par mois. Rien à voir avec les revenus des smicards et autres travailleurs qui vont prendre en direct ce nouveau train de mesure d'austérité.

Quartiers populaires : ils s'en moquent

Des parents d'élèves d'une école maternelle de Villiers-le-bel sont bien décidés à agir ce matin. On leur avait promis un poste d'enseignant d'aide (dit Rased), et on leur dit maintenant que ce n'est plus possible.
    C'est inadmissible dans un quartier dit d"'éducation populaire".
    La mobilisation est bien maintenant la seule réponse.

dimanche 6 novembre 2011

Les pompiers accusés

Il y a quelques semaines, des parents et des personnels du Collège Eugénie Cotton à Argenteuil protestaient devant cet établissement contre la fin du contrat de deux employées nécessaires au collège. L'entrée fut comme de bien entendu quelque peu perturbée.
    Suite à ce modeste évènement, une plainte aurait été déposée.
  Mais peut-être que cette plainte vise des fins de contrats abusives et surtout l'entrave fondamentale au bon fonctionnement des établissements engendrée par des pertes de moyens récurrentes pour ces derniers !

G. Mothron ? De droite-droite, pas de souci. Antipopulaire, profondément, également.

A l'initiative du gouvernement, des restrictions viennent d'être votées au Parlement pour l'attribution du "minimum vieillesse" aux anciens, étrangers, originaires d'ailleurs que de l'Union européenne, de plus de 65 ans, . Déjà vraiment pas beau à l'égard de quelques dizaines de milliers de personnes concernées au maximum, voire bien moins.
    Mais il y a pire : G. Mothron et ses amis de la Droite dite populaire voulaient purement et simplement supprimer ce minimum pour ces anciens résidant en France.
     On se vient à se demander si ces gens-là ont un coeur entre leurs deux poumons ?

samedi 5 novembre 2011

Un livre à lire : "la force de l'ordre", Eric Fassin, éditions du Seuil

L'auteur est un chercheur qui a pu suivre il y a quelques années l'activité d'équipages de la Brigade Anticriminalité (BAC) dans une agglomération de la région parisienne.
     A la lecture de ce livre très intéressant et éloquent, j'ai pensé à la mort d'Ali Zhiri, en juin 2009, mort à la suite d'une interpellation de la Bac.
     A lire donc. Il est en vente au Presse-Papier à Argenteuil.
                                                           Dominique M.

Ukraine : Austérité cynique


Le gouvernement ukrainien taille dans les budgets sociaux, lui aussi. Maintenant, il prétend supprimer les avantages sociaux dont bénéficient des catégories particulières, dont les « liquidateurs » de Tchernobyl.
     Les « liquidateurs » se sont ces hommes courageux et dévoués qui ont participé à la reprise du contrôle des réacteurs nucléaires en fusion et au nettoyage de la centrale pour réduire l’impact de la catastrophe de Tchernobyl en 1986. Certains sont morts, d’autres sont malades. Un millier d’entres-eux se sont lancé à l’assaut du parlement ukrainien en début de semaine pour protester contre la fin de leurs avantages. Le gouvernement leur a envoyé sa police, mais les manifestations continuent.
     Les liquidateurs ont rendu un bien grand service à la population il y a 25 ans. Ce que le gouvernement ukrainien leur a accordé n’a rien d’un privilège. A la différence de ces notables ukrainiens passés et actuels qui vivent en parasites sur le dos de la population.

Les licenciements à "Paru vendu" : un communiqué de Nathalie Arthaud

Paru vendu : 1650 licenciements, au bonheur du groupe Hersant
 L’éditeur et l’imprimeur du journal gratuit Paru Vendu ont été mis hier en liquidation judiciaire. 1650 salariés vont être licenciés. Plusieurs centaines d’entre eux manifestaient hier dans les rues de Lyon.
     Leur colère est mille fois justifiée et je suis entièrement solidaire de leur combat. On leur explique que leur entreprise « n’a pas su prendre le virage de l’Internet » ? Quelle mauvaise blague ! Paru Vendu n’était pas une PME artisanale. C’était une des parutions du groupe Hersant Média, dont elle fut une vache à lait pendant une dizaine d’années, avant que Hersant ne la sacrifie. Hersant contrôle encore 27 titres de presse, deux chaînes de télévision et sept stations de radio. Et aujourd’hui, malgré quelques revers, il demeure une des plus grandes fortunes françaises… en Suisse. On peut donc tout à la fois pratiquer l’évasion fiscale, gagner de l’argent avec des journaux et licencier.
     Alors, si nous voulons éviter que d’autres Hersant ne plongent demain des milliers de familles dans la misère, il faut interdire d’urgence les licenciements et imposer que les travailleurs contrôlent les comptes des entreprises.

                                                              Nathalie Arthaud, le 4.11.11.