Le maire d’Argenteuil intitule son édito du dernier
numéro de Ma ville « C’est beau une ville l’été ». Mais quand on ne
peut pas partir en vacances parce que l’on n’en a pas les moyens, rester à
Argenteuil garde toujours un goût amer, quoi qu’en dise l’édile.DM
Vacances
: déplacements à prix d’or
15 Juin 2022
À l’approche des congés d’été,
l’effet relaxant des vacances risque d’être diminué par le coût des
déplacements pour se rendre au soleil, à la mer ou à la montagne.
Les dizaines de milliers de
jeunes de 12 à 25 ans qui avaient bénéficié les deux derniers étés du pass
jeunes TER ne verront pas cette opération conjointe de la SNCF et des régions
reconduite cette année. Il ne sera donc plus possible pour eux de voyager en
illimité à petite vitesse sur le réseau TER, mais surtout au prix raisonnable
de 29 euros pour un mois.
Pour voyager en chemin de fer,
les vacanciers devront se rabattre sur les prix élevés des trains grande
vitesse. À moins de partir avant 6 heures du matin, un aller Paris-Marseille
coûte au moins 100 euros un samedi de juillet ou août, sans carte de réduction.
Aller vers la Méditerranée devient hors de prix.
La direction de la SNCF n’a
pourtant pas hésité à déclarer que les billets pour les trains longue distance,
comme les TGV ou le Ouigo, « coûtent de moins en moins cher ».
Elle prétend que depuis le lancement de la nouvelle offre tarifaire, en juin
2021, « les prix ont baissé de 7 % ». En fait, c’est le
panier moyen du voyageur qui a baissé, car les usagers des trains ont moins
dépensé depuis un an. Certains ont dû se rabattre sur des destinations moins
chères et moins lointaines, ou sur une offre tarifaire à bas prix, avec des
trains ne desservant pas les centres-villes par exemple.
L’Insee, qui collecte
quotidiennement les prix sur un échantillon de 250 trajets, a calculé qu’entre
avril 2021 et avril 2022 l’indice de prix du transport ferroviaire de passagers
a augmenté de 14,6 %, soit trois fois plus que l’inflation officielle. En
conséquence, de plus en plus de familles populaires, dont les salaires
stagnent, n’ont tout simplement pas les moyens de partir en vacances.
Car si le train est trop cher, la
route ne l’est pas moins. Avec le diesel et l’essence actuellement en hausse
continue à plus de 2,25 euros le litre sur les stations-service d’autoroutes,
et avec des péages qui ont encore augmenté au 1er février, un aller-retour
Paris-Marseille coûte plus de 250 euros en voiture.
L’été ne promet pas seulement
d’être chaud, mais surtout d’être cher.
Lucien DÉTROIT (Lutte ouvrière
n°2811)