50 000 travailleurs menacés, une force de frappe immense
Les travailleuses et les
travailleurs du Géant Casino du centre commercial Côté Seine d’Argenteuil ont
été très nombreux à débrayer avant-hier samedi dans la matinée. Comme partout à
l’échelle du pays.
Justement,
ils sont 50 000 salariés dans le pays. Déterminés, s’adressant à tous les
travailleurs dans les villes où le groupe est présent, ils pourraient devenir
une force énorme. Car la question qui taraude chaque travailleur du groupe
actuellement est aussi celle de bien d’autres travailleurs dont la vie est bousculée
par la dictature capitaliste, du grand patronat spéculant ou pas. DM
Une
correspondance L.O. de Saint-Étienne, le cœur historique du groupe Casino
Casino :
la dictature des actionnaires
20 Décembre 2023
Dimanche 17 décembre, 2 500
personnes ont manifesté à Saint-Étienne, contre le dépeçage annoncé du groupe
Casino, qui menace 50 000 travailleurs en France et 200 000 dans le monde.
Dans cette ville où se trouvent
le siège, un entrepôt et de nombreux magasins du groupe, l’inquiétude est
grande : qui va être repris, qui va être licencié ? Et que vont
devenir les générations futures dans une région déjà sinistrée ?
Dans cette ville ouvrière,
l’affaire rappelle à beaucoup les fermetures passées : Manufrance,
Creusot-Loire, Giat ou les mines, et bien d’autres plus récentes, comme chez
l’équipementier automobile ZF-Mécacentre. Chaque fois, les travailleurs ont été
sacrifiés mais les fortunes des bourgeois qui possédaient ces entreprises ont
été préservées.
Pendant des années, le groupe
Casino a enrichi des familles d’actionnaires, les Guichard, fondateurs du
groupe ou les Kemlin. Leurs fortunes se sont bâties sur l’exploitation de
générations de travailleurs, dans les magasins, les entrepôts, les camions et
les bureaux. Dans les années 1990, l’actuel PDG Jean-Charles Naouri a multiplié
les rachats de sociétés, en s’endettant toujours plus. Ancien
haut-fonctionnaire dans des cabinets de gouvernements sous Mitterrand, Naouri
est devenu lui-même un financier, s’enrichissant du travail des salariés du
groupe Casino à l’échelle internationale.
Depuis des années, autour de ce
groupe, une guerre économique s’est engagée entre capitalistes de la
distribution et de la finance, pour racheter ou revendre des enseignes à tour
de bras et créer des holdings financières. Cette guerre a fait gonfler la dette
du groupe jusqu’à plus de 6 milliards d’euros. Après avoir prélevé leur part,
les actionnaires et les banques ont exigé le remboursement des dettes. Naouri a
revendu ses parts au milliardaire tchèque Kretinsky qui a aussitôt annoncé la
vente à la découpe du groupe. Ces annonces ont aiguisé les appétits des
concurrents, Intermarché, Auchan, Lidl et Carrefour, fait plonger les actions
et élargi le périmètre du dépeçage de Casino.
Dans la presse locale, les élus –
le maire LR, le député macroniste et d’autres – se répandent avec leurs
« solutions ». Le 17 décembre, ils se pavanaient en tête de la
manifestation. La gauche en appelait à l’« union sacrée » et
demandait au gouvernement de « prendre ses responsabilités » tandis
que les discours des responsables syndicaux étaient de la même eau. Tous en
appellent aux mânes du fondateur de Casino Geoffroy Guichard, présenté comme un
« patron visionnaire », et ils demandent à Macron, ou au repreneur
milliardaire Kretinsky, d’être aux côtés des salariés. Au rassemblement se
trouvait même Xavier Kemlin, arrière-petit-fils de Geoffroy Guichard, qui sort
de son chapeau un prétendu plan de reprise. Des ennemis des travailleurs sont
ainsi présentés comme ceux qui pourraient apporter une solution !
Casino est présenté comme un
emblème de Saint-Étienne, au point que le stade de football se nomme
Geoffroy-Guichard. Aujourd’hui la marque est surtout à l’image d’une société
capitaliste folle où la production comme la distribution des marchandises indispensables
à la vie quotidienne se marchandent entre capitalistes en quête de profits.
Correspondant LO (Lutte ouvrière
n°2890)
Les prochaines permanences prévues à Argenteuil :
-Vendredi 29 décembre, de 11 h. à midi : marché Héloïse
-et de 17 h.15 à 18 h.15 : Carrefour Babou ;
-Vendredi 5 janvier : de 17 h.15 à 18 h.15 : Carrefour
Babou ;
-Dimanche 6 janvier, de 11 h. à midi : marché Héloïse…
Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est
aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la
Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.
N’oubliez pas maintenant
de réserver votre billet d’entrée pour notre banquet local qui aura lieu en journée le dimanche 24 mars prochain. Parlez-en autour de vous. Le prix du
repas est désormais fixé. Comme l’an dernier, 17 euros pour les adultes, 8 pour
les enfants jusqu’à 14 ans.