“Terroriste”
ou pas : guerre des mots et chantage politique
18 Octobre 2023
Sur tous les plateaux de
télévision et de radio, une même question surgit : « Qualifiez-vous le Hamas
d’organisation terroriste ? » Mais cette question ne vise pas, malgré les
apparences, à déterminer le degré de solidarité des interviewés avec les
victimes des assassinats commis par le Hamas.
Le gouvernement et les
journalistes à son service ne sont pas préoccupés par ces victimes, mais elles
leur servent pour imposer à tout le monde de choisir sans discuter le camp de
l’impérialisme et d’Israël.
S’en prendre aveuglément à des
civils pour les tuer, comme l’a fait le Hamas, est barbare et ne sert en rien
la cause des Palestiniens. Au contraire même, cela a servi à transformer les
deux millions de Gazaouis en otages et en victimes des bombardements
israéliens. Et, loin de permettre d’avancer vers la reconnaissance des droits
des Palestiniens, ces actes abominables ne peuvent que rejeter encore les
autres peuples, en particulier les Israéliens, du côté de leurs dirigeants.
Mais, si le Hamas a voulu semer
la mort parmi les Israéliens pour les terroriser, en montrant qu’il ne recule
devant aucun moyen, il utilise en cela les mêmes armes que l’État d’Israël, qui
le fait en beaucoup plus grand. Depuis des années celui-ci bombarde aveuglément
Gaza. L’armée israélienne a tué des centaines d’enfants, de civils, a détruit
des hôpitaux, des écoles, sous le regard des grandes puissances complices. Et
pourtant l’armée israélienne n’est pas considérée par les institutions
internationales comme une organisation terroriste. Car, pour ces institutions
qui se donnent le droit de déterminer qui est terroriste et qui ne l’est pas,
certains meurtres de civils sont acceptables et d’autres pas. Pour elles, tuer
des civils par milliers avec les moyens d’un État soutenu par les grandes
puissances n’est pas du terrorisme, le faire contre un tel État en est.
De même, ces institutions
internationales ne considèrent pas qu’avoir largué deux bombes atomiques sur
des villes japonaises en 1945, fait des centaines de milliers de morts sur le
coup et autant dans les années suivantes avec les répercussions de la
radioactivité, a représenté un acte de barbarie et de terrorisme. Parce que,
sinon, il faudrait admettre que la plus grande organisation terroriste du monde
se nomme les États-Unis.
Pendant la guerre d’Algérie, le
gouvernement français imposait de qualifier le FLN de terroriste ; pendant
ce temps son armée torturait des civils, bombardait des villages et déportait
des Algériens. Mais il avait le cynisme de qualifier cela du mot bien plus doux
de « pacification » !
Alors, ce qui est en jeu derrière
cette guerre des mots n’a rien à voir ni avec la solidarité avec les victimes
civiles, quelles qu’elles soient, ni avec le rejet de la barbarie. Il s’agit
d’imposer la position gouvernementale et l’idée que les grandes puissances,
dont la France, soutiennent Israël pour la bonne cause, pour la défense de la
veuve et de l’orphelin.
Il n’y a aucune raison de céder à
ce chantage politique. Le Hamas est une organisation islamiste dont la
politique contribue à approfondir le fossé de sang entre les peuples et aussi à
entretenir sa dictature sur les Palestiniens de Gaza. Il n’y a aucune raison de
se sentir solidaire de cette organisation, mais toutes les raisons de se sentir
solidaire du peuple palestinien contre l’État d’Israël et contre le Hamas
lui-même. Israël mène une guerre d’oppression et de colonisation depuis plus de
70 ans, avec des moyens abjects, en se mettant au service du maintien de la
domination des grandes puissances dans tout le Moyen-Orient. Cette guerre est
abominable. Les Palestiniens ont tout autant que les Israéliens droit à leur
existence nationale. Ce sont bien eux les premières victimes des guerres et de
l’oppression entretenues par l’État d’Israël et les grandes puissances au Moyen
Orient.
En fait, il y a bien deux camps
dans cette guerre, mais pas ceux qu’on nous présente. D’un côté, il y a les dirigeants
d’Israël et des grandes puissances, mais aussi ceux des États arabes, du Hamas
et même de l’Autorité palestinienne, qui veulent avant tout le pouvoir et
contribuent chacun à leur façon au maintien de l’oppression des peuples. En
face, les opprimés arabes, palestiniens et israéliens n’ont aucun intérêt à
cette guerre. Mais ils ne pourront y mettre fin qu’en s’unissant sur la base de
leurs intérêts de classe contre tous leurs oppresseurs.
Marion AJAR (Lutte ouvrière n°2881)
Achetez, lisez le numéro 2881 de Lutte
ouvrière de cette semaine. Il contient de nombreux articles sur la situation au
Proche-Orient.
Les prochaines
permanences prévues :
-Aujourd’hui vendredi
20 octobre, de 10 h.30 à 11 h.15 au marché Héloïse,
-de 15 h.40 à 16 h.40 au marché du
Val-Nord ;
-et de 17 h.15 à 18 heures 15, carrefour
« Babou » ;
-Samedi matin
21 octobre, de 10 h.15 à 10 h.55 devant Monoprix ;
-de 11 h. à
midi, devant Auchan au Val-Sud ;
- et de 11 h. à
midi au marché de la Colonie ;
-Mardi 24
octobre, de 18 à 19 heures devant l’Intermarché de la cité Joliot-Curie ;
-Mercredi 25
octobre, de 11 h.30 à midi marché des Champioux ;
Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la
librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du
quartier du Val-Nord que nous remercions.
N’oubliez pas de noter sur
vos agendas, le rendez-vous plus lointain de notre banquet local qui aura lieu en journée le dimanche 24 mars prochain. Dès à présents, parlez-en autour de vous
et réservez. Le prix du repas est désormais fixé. Comme l’an dernier, 17 euros
pour les adultes, 8 pour les enfants jusqu’à 14 ans.