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lundi 30 août 2021

Argenteuil comme ailleurs, la difficulté de reconstruire un parti communiste révolutionnaire des travailleurs (5)

 

La « Libération » sans Révolution

 

Composition du premier gouvernement De Gaulle

Avec participation du PCF

La fin et les lendemains de la Seconde guerre mondiale ne connurent pas dans les métropoles impérialistes du Nord une vague révolutionnaire comparable à celle de la fin de la Première guerre mondiale. Non pas que des possibilités pour cela n’y existèrent pas. Mais la bourgeoisie et son État purent disposer d’une force incomparable pour verrouiller toute possibilité révolutionnaire, l’Union soviétique et les différents PC.

En France, cela se traduisit par l’accord qui lia De Gaulle et le PCF. Le programme du Conseil National de la Résistance fut l’illustration de cette alliance. Un programme de réformes qui non seulement ne remettait pas en cause la domination capitaliste, mais avançait des réformes nécessaires au redémarrage de l’économie… capitaliste et de l’exploitation bourgeoise. Pour cela, le PCF mit tout son crédit pour que les travailleurs acceptent le « Produire d’abord, revendiquer ensuite », même si cela n’alla pas sans accroc.

Quant à l’État, le dirigeant du PCF, Thorez n’eut de cesse de répéter aux militants : « Un seul État, une seule armée, une seule police », là où une orientation révolutionnaire eût été le renversement de cet État.

Tant que le PCF fut utile au maintien de l’ordre bourgeois, il figura en bonne place aux gouvernements mis en place par de Gaulle puis dans ceux qui suivirent. Lorsqu’il ne fut plus utile pour cela, il le quitta en mai 1947, au moment de la grande grève Renault, pour ne pas se couper du monde du travail dont la combativité s’exacerbait.

Mais le moment où bien des possibilités étaient ouverte dans la lutte de classe était passé.

Par ailleurs, si au sortir de la guerre, le PCF accrut considérablement son influence, ce fut sur la base du nationalisme et du réformisme. Des ingrédients contraires à la conscience du monde du travail,

et des semences qui ne peuvent pas donner des fruits révolutionnaires.

 

Les mobilisations importantes, a fortiori, les évènements révolutionnaires, qu’ils soient victorieux ou pas, sont des écoles de la lutte pour les travailleurs. Quand ils manquent c’est un grand dommage pour les militants révolutionnaires.

Mais ceux qui se gaussent aujourd’hui sur notre faiblesse, connaissent-ils cette histoire ?… (Prochain épisode : avant Mai 68, l’activité des militants révolutionnaires) DM

samedi 15 septembre 2018

Quatrième Internationale, septembre 1938. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Septembre 1938, la fondation de la Quatrième Internationale

Le 3 septembre 1938 était proclamée la naissance de la Quatrième Internationale, avec pour texte fondateur le Programme de Transition, rédigé par LéonTrotsky. Dirigeant de la Révolution russe aux côtés de Lénine, irréductible opposant à Staline qui avait éliminé tous ses adversaires, en particulier ceux de l’Opposition de gauche, Trotsky restait le seul dirigeant capable de donner des perspectives révolutionnaires aux militants de la classe ouvrière et aux travailleurs de tous les pays.
Non que la révolution lui semblât imminente. Sursaut de juin 1936 vite retombé en France, victoire de Franco en Espagne, fascistes et nazis au pouvoir en Italie et en Allemagne : les travailleurs, les populations, étaient partout attaqués, ou écrasés. Aucun des partis se réclamant de la classe ouvrière ne lui avait proposé autre chose que l’unité avec les partis bourgeois et les illusions du Front populaire. La défaite sans combat du Parti communiste allemand devant Hitler en 1933 avait démontré qu’il n’était plus possible de redresser ni la Troisième Internationale ni ses sections nationales. Il fallait en créer d’autres.
Dans ce monde miné par la crise de 1929, plongé en plein chaos économique et politique, en marche vers la guerre, Trotsky tentait de regrouper des militants autour d’un programme condensant les principes et les acquis des bolcheviks, les seuls à avoir mené jusqu’au bout leur politique révolutionnaire. « En partant des conditions actuelles et de la conscience actuelle de larges couches de la classe ouvrière », ce programme et ces revendications transitoires visaient à faire le lien entre les luttes quotidiennes des travailleurs et le combat pour la prise du pouvoir par le prolétariat.
Aujourd’hui encore, le monde capitaliste est en crise : les guerres, la misère croissante ou l’inflation galopante jettent des peuples entiers sur les routes. Même dans les pays développés, la classe dominante ne se maintient qu’en pressurant toujours davantage les travailleurs. Et les revendications transitoires restent d’actualité : l’échelle mobile des salaires pour résister à l’inflation, l’échelle mobile des heures de travail contre le chômage, le contrôle ouvrier sur les entreprises, l’abolition des secrets bancaire et commercial sur les affaires d’une bourgeoisie incapable de contrôler son propre système.
Le Programme de Transition de la Quatrième Internationale reste le seul programme marxiste, révolutionnaire, qui propose, non un catalogue de revendications économiques, mais une perspective de lutte politique fondée sur la conviction que seule la classe ouvrière peut renverser le capitalisme et transformer la société à l’échelle mondiale. C’est ce programme que les militants révolutionnaires doivent continuer à défendre et que les travailleurs devront mettre en avant quand ils reprendront le chemin de la lutte, jusqu’au moment où, comme l’exprimait déjà un des textes des premiers congrès de l’Internationale communiste, « la classe ouvrière prendra conscience de cette vérité que, si elle veut vivre, le capitalisme doit mourir. »
                                                Sylvie MARÉCHAL (Lutte ouvrière n°2615)
 
Léon Trotsky


14, 15 et 16 septembre : Lutte ouvrière à la Fête de L’Humanité
Lutte ouvrière a un stand à la Fête de l’Humanité. Il est situé avenue Olga Bancic, près du Village du monde, à côté, hasard sympathique, à côté des stands du Val d’Oise. Des débats sont organisés :
- Aujourd’hui samedi à 16 heures et à 20 heures,
- Demain dimanche à 12 heures
sur le thème : Défendre les perspectives communistes révolutionnaires et faire revivre les idées de lutte de classe au sein du monde ouvrier.
Dimanche à 14 heures, Nathalie Arthaud interviendra sur le thème : Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui ?
Il y aura aussi une librairie avec des ouvrages sur le mouvement ouvrier et les publications de Lutte ouvrière. Venez nombreux !

vendredi 22 juin 2018

Trotskystes en Union soviétique sous la terreur de Staline : des traces retrouvées de ceux qui n’abdiquèrent jamais. Un article de Lutte ouvrière de cette semaine


Russie : « Les morts se mettent enfin à parler »

C’est sous ce titre qu’un quotidien russe des milieux d’affaires, Kommersant, vient d’annoncer une découverte extraordinaire. À Verkhneouralsk, dans la région séparant la Russie d’Europe de la Sibérie, les ouvriers chargés de faire des travaux dans une prison y ont mis au jour une série de documents que des militants trotskystes soviétiques avaient cachés, sous le plancher de leur cellule, dans les années 1930.
Dans cette cache on a retrouvé quarante-six documents et brochures. Tout cela écrit à la main, composé avec très peu de moyens dans un format très petit pour pouvoir être caché, et transmis. Il s’agissait de les faire passer d’un isolateur à un autre – du nom des prisons à régime renforcé où la dictature stalinienne enfermait des milliers de bolcheviks-léninistes, comme s’appelaient eux-mêmes les trotskystes – ou à l’extérieur, à des militants de l’Opposition de gauche alors encore en liberté pour peu de temps.
Dépouiller et publier tous ces documents pourrait prendre deux ans, et seule une volumineuse brochure, écrite en 1932 ou 1933 à Verkhneouralsk, a pour le moment paru sur le site de Kommersant. Elle s’intitule La situation dans le pays et les tâches des bolcheviks-léninistes. On y voit ces militants, emprisonnés depuis des années, épiés, privés de tout, de plus en plus coupés de l’extérieur et de leurs camarades – tel Trotsky que Staline avait expulsé d’Union soviétique en espérant le neutraliser – retrouver les mots, les analyses de Trotsky. Par exemple quand ils défendent l’avenir de l’État ouvrier né d’Octobre 1917, avenir que compromettent la gabegie bureaucratique, l’impréparation et la brutalité de la collectivisation stalinienne…
Alors que la classe ouvrière soviétique se trouvait sous la botte du stalinisme, qu’à l’étranger les partis sociaux-démocrates et staliniens cherchaient, chacun à sa façon, à éviter que la classe ouvrière reparte à l’assaut du pouvoir, et alors qu’en URSS nombre d’anciens opposants à Staline avaient capitulé, ces militants trotskystes ne baissaient pas les bras.
Même dans les pires conditions, ils restaient décidés à combattre à la fois le stalinisme, la bureaucratie et la domination de la bourgeoisie mondiale. Cela sous leur drapeau : celui du pouvoir de la classe ouvrière, celui de la fidélité au léninisme, à la révolution d’Octobre 1917 et à la révolution mondiale.
Staline et ses sbires se préparaient à liquider le parti de Lénine dans les procès de Moscou et à faire fusiller à la mitrailleuse, faute d’avoir pu les briser, des milliers de trotskystes regroupés dans les camps de Vorkouta, dans le Grand Nord, et de la Kolyma, dans l’Extrême-Orient sibérien. Cependant, les militants de Verkhneouralsk dont on retrouve quatre-vingt cinq ans après les écrits et la preuve de leur activité, cherchaient à maintenir jusqu’au bout le flambeau.
On voit réapparaître les noms de quelques-uns de ces militants qui allaient périr : Mikhaïl Bodrov, entré dans l’Armée rouge à dix-sept ans, fusillé à trente-cinq ans ; Gdali Milman, komsomol devenu trotskyste, fusillé à trente-et-un ans ; Barkine ; Melnaïs, etc.
Lutte ouvrière veut s’inscrire dans le fil de cette tradition communiste révolutionnaire, de la fidélité à la classe ouvrière que seul le trotskysme a su incarner au travers de ses militants, comme ceux de Verkhneouralsk, une politique authentiquement communiste, ouvrière, internationaliste, qu’ils ont défendue sous le stalinisme, quand il était « minuit dans le siècle ».
C’est en prenant exemple sur ce qu’ils ont été et en reprenant les idées du trotskysme qu’aujourd’hui, en France comme partout, les nouvelles générations pourront aller de l’avant dans la lutte pour un monde débarrassé de l’exploitation et du capitalisme.

                                                      P. L. (Lutte ouvrière n°2603)

Des dirigeants de l'Opposition de gauche autour de Léon Trotsky (Wikipédia)

jeudi 18 août 2016

Elections US : démocrates, républicains... mais aussi un Parti ouvrier


Une nouvelle réconfortante

 
États-Unis : un Parti ouvrier dans les élections au Michigan

Nous publions la traduction d’un article du groupe trotskyste américain The Spark qui annonce la participation aux élections de novembre prochain d’un nouveau Parti ouvrier dans le Michigan, un État industriel du Midwest qui inclut la ville de Detroit.

Plus de 50 000 personnes ont donné leur signature pour permettre au Parti ouvrier d’apparaître aux élections dans le Michigan, significativement plus que les 31 566 requises. Leurs signatures ont été remises au Bureau des élections le 12 juillet.

Les initiateurs de ce parti sont cinq candidats qui ont participé aux élections de 2014 sous un même programme, « Pour un combat ouvrier, pour une politique ouvrière » : Gary Walkowicz, Sam Johnson, Mary Anne Hering, Ken Jannot Jr. et David Roehrig.

Ils adhèrent au point de vue exprimé il y a plus d’un siècle par les Industrial Workers of the World (IWW, syndicalistes révolutionnaires) : « La classe des travailleurs et la classe des patrons n’ont rien en commun. »

Ils affirment que la classe capitaliste a deux partis (les démocrates et les républicains), que la classe ouvrière n’en a pas et qu’il est temps pour les travailleurs de construire leur propre parti, qui défende leurs propres intérêts de classe.

Ils affirment aussi que la classe ouvrière a besoin de toutes ses forces pour combattre les attaques menées par les patrons en ce moment, et que les divisions – entre ceux qui sont nés aux États-Unis et les immigrants, entre Noirs et Blancs – affaiblissent l’ensemble de la classe ouvrière. Ils soulignent que le racisme est un cancer alimenté au sein de la classe ouvrière par ses ennemis.

Le nouveau parti sait que les élections ne peuvent pas résoudre les graves problèmes que nous affrontons. Seules les luttes et les mobilisations de la classe ouvrière le peuvent. Mais ses militants sont convaincus qu’en présentant le Parti ouvrier aux élections, ils offrent la possibilité aux travailleurs d’exprimer leur désir d’avoir un parti qui représente leur propre classe.

                                                               The Spark