Ecœurement, impression d’être des laissés pour compte, absence de réseaux militants…
Comme nous l’avons évoqué hier, Argenteuil a un corps électoral étriqué. 53 000 électeurs pour 115 000 habitants. Mais, en plus, l’élection de dimanche a connu une abstention très importante de celui-ci. Moins de 20 000 électeurs, donc près de 63 % d’abstention ! Mais il est encore plus important dans les quartiers populaires et périphériques de la Ville : près de 73% au bureau 41 de l’école Jules Guesdes, 74% même au bureau n°35 de la Croix-Duny, 4 bureaux de vote du quartier du Val-Nord à plus de 70%, mais 50% seulement dans un bureau de vote de l’école des Coteaux.
Certes, ce n’est pas un phénomène propre à Argenteuil, mais il est particulièrement marqué dans notre ville.
Pourtant des centaines de milliers de tracts et autres circulaires ont été reçues par les habitants. Mais ces derniers sont loin de la politique comme ils le sont des candidats. Qui connaît la députée sortante qui a tout fait il est vrai pour que l’on ne la rencontre pas dans Argenteuil durant ces cinq années de mandat ? Qui connaît son adversaire de la Nupes du second tour, sorti de nulle part ?
Cette situation vient de loin et de l’écœurement ressenti à l’encontre de tous ces politiciens, particulièrement de gauche dans une ville populaire comme Argenteuil, qui se sont succédés. Je ne rappellerai pas ici les responsabilités de gens comme Valls et Hue à Argenteuil.
Mais il y a bien davantage. Lors de ces campagnes électorales, pour cette commune de 115 000 habitants, on peut estimer à quelques dizaines, les militants locaux des diverses obédiences présentes, qui se sont adressés à la population durant les trois mois écoulés. Oui, quelques dizaines. Pour les plus engagés, au mieux, 1 pour 5000 habitants.
Chacun a toutes les raisons d’imaginer que la population ne reverra pas la plupart d’entre eux, une fois l’élection terminée.
Sauf bien sûr, les militants de Lutte ouvrière présent lors de leurs différentes permanences dans les quartiers, et qui savent que la continuité militante est l’élément essentiel pour espérer la remontée de la conscience, de la politisation et de l’organisation du monde du travail. DM
