Finances
publiques : prendre aux pauvres pour donner aux riches
21 Juin 2023
« Arrêtons de faire croire que le
meilleur contrôle des dépenses médicales d’État ou la lutte contre la fraude
fiscale suffiront à équilibrer nos comptes », a déclaré
Le Maire, ministre de l’Économie. Le gouvernement a annoncé qu’il allait
tailler dans le vif des budgets publics, pour économiser au moins 10 milliards d’euros.
Le Maire a d’abord rappelé la fin
du bouclier tarifaire sur le gaz au 1er juillet, qui risque de faire exploser
les factures de tous ceux qui avaient été jusque-là un peu protégés des
récentes hausses vertigineuses. Puis il a annoncé ses futures cibles : les
dépenses sociales, visant spécifiquement celles de la santé, en osant dire
« la gratuité ou la quasi-gratuité des médicaments peuvent conduire à
déresponsabiliser le patient ». Ensuite, viennent les aides à
l’emploi, notamment celles sur l’apprentissage. Le grand patronat profite
certes très largement de ces aides qui lui permettent d’avoir des salariés
quasi gratuits. Mais leur suppression aura surtout comme conséquence que les
apprentis soient purement et simplement mis à la porte.
Le gouvernement justifie sa
politique en prétendant que c’est la fin du « quoi qu’il en coûte »,
comme si la population avait profité jusque-là des largesses de l’État. En
réalité, depuis plusieurs mois, au nom de la prétendue réindustrialisation, le
gouvernement sort comme jamais ses chéquiers pour les grands capitalistes.
Récemment, il a annoncé une subvention de 2,9 milliards d’euros pour l’usine de
semi-conducteurs à Crolles en Isère, propriété conjointe du groupe
franco-italien STMicroelectronics et du groupe américain Global Founderies.
C’est sans doute la plus grosse subvention jamais accordée en France pour un
seul site. Il faut aussi ajouter les milliards d’euros pour les trois
« Gigafactories » de batteries pour voitures électriques, dans les
Hauts-de-France dont les propriétaires sont, entre autres, Stellantis,
TotalEnergies et Renault.
Le fabriquant de vaccins Moderna,
qui a réalisé des milliards de bénéfices avec le Covid, est paraît-il en
pourparlers avec le gouvernement français pour créer une usine… à condition que
des millions de doses lui soient achetées à l’avance par la Sécurité sociale.
Et puis, qui n’a pas vu les parades médiatiques du milliardaire américain Elon
Musk, à qui le gouvernement fait une cour éhontée. Combien de milliards celui
qui est une des plus grosses fortunes de la planète réussira-t-il à obtenir en
subventions, sous prétexte qu’il va peut-être investir en France ?
En fait, tous les gouvernements
des pays riches tentent de s’aligner sur la politique de subventions aux
industriels mise en place par les États-Unis depuis un an. Ceux-ci proposent
aux capitalistes du monde entier des sommes telles que ces derniers peuvent
faire monter les enchères auprès de leur gouvernement en disant, comme l’a
formulé le président du Medef, Roux de Bézieux : « On me propose
tant dans le Michigan aux États-Unis, est-ce que vous me proposez la même
chose ? » Ainsi, pour pouvoir offrir des milliards à des groupes
richissimes, les gouvernements s’en prennent aux plus pauvres.
Pierre ROYAN (Lutte ouvrière n°2864)
Les prochaines
permanences prévues :
-aujourd’hui samedi
24 juin, de 10h.15 à 10 h.55 devant Monoprix ;
- de 11 h. à
midi, cité Joliot-Curie ;
-de 11 h. à
midi, marché de la Colonie ;
-et de 14 h.45
à 16 heures devant Auchan au Val-Sud ;
-dimanche 25
juin, de 10 heures 15 à 10 h.55 devant l’Intermarché du centre ;
-et de 11 h à
midi au marché Héloïse ;
-lundi 26 juin,
de 18 à 19 h. centre commercial des Raguenets à Saint-Gratien ;
-mercredi 28
juin, de 11 h.30 à midi au marché des Champioux.
Achetez notre hebdomadaire Lutte
ouvrière (1,5 euro), et Lutte de classe (2,5 euros) n° n°232 en vente :
-au
Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac du Val-Nord (le journal
seulement) et à la librairie « Le presse papier », avenue
Gabriel Péri (On y trouve aussi la LDC)