Kéolis, Transdev, RATP, mêmes attaques, même combat
La grève a démarré le 12
septembre. Précédée de deux jours de grève début septembre. Elle est suivie à
90% de la centaine de conducteurs du site.
Tous les matins dès 5h, les
grévistes tiennent leur piquet de grève en bord de route. Des routiers,
livreurs, klaxonnent en signe de solidarité.
La situation des travailleurs n’a
cessé de se dégrader depuis des années. C’était au départ un dépôt de
l’entreprise Véolia, que Transdev a repris lors d’appels d’offre, puis
dernièrement Kéolis. Lors du transfert dans la filiale de Kéolis, la direction
a raconté que rien ne changerait. Mais c’était pour tromper les travailleurs,
qui ont vu plusieurs primes disparaitre totalement ou être recalculées à la
baisse. Et l’annonce qu’il n’y aurait aucun intéressement de verser pour 2023
et 2024. Le tout représente une perte de rémunération importante, bien plus de
1000€ sur l’année.
Kéolis a aussi revu à la baisse
les temps de parcours sur les lignes, pour intensifier la productivité. Les
conducteurs n’ont souvent pas de possibilité d’avoir une pause en fin de ligne,
ni même d’aller aux toilettes. D’ailleurs les bouts de ligne sont dépourvus de
locaux. Il faut payer de sa poche pour aller dans un café aux sanitaires !
Ou se retenir des heures !
Le patron du site se défausse en expliquant
que c’est la concurrence qui amène à s’en prendre aux primes et aux conditions
de travail, afin de gagner les appels d’offre lancés par IDFM, Ile de France
Mobilité, présidée par Pécresse, qui attribue l’exploitation des lignes de bus
à tel ou tel entreprise, en gros tous les cinq ans.
Le même directeur explique que
les résultats déficitaires de la filiale Montesson/ Argenteuil TVO, justifient
qu’il n’y ait aucun intéressement. Mais chacun sait qu’un groupe comme Kéolis,
à 70% propriété de la SNCF, peut rendre déficitaire une filiale, alors que le
chiffre d’affaires du groupe était en hausse de 9,1% en 2020, et un résultat
net à 48 millions d’euros, en hausse de 28 millions par rapport à 2021. Une
bonne raison de revendiquer le contrôle de toute la comptabilité des
entreprises par les travailleurs. Car le secret industriel et commercial sert à
masquer la réalité des chiffres aux travailleurs.
Des lignes de bus du Vésinet,
Chatou, Montesson, Sartrouville, sont fermées. Les élus des municipalités concernés,
sous pression des usagers, prétendent intercéder auprès de Kéolis pour ouvrir
une négociation. Mais la direction a fait pour seule proposition de lisser le
retrait des jours de grève sur plusieurs mois au lieu de tout d’un coup. Rien
sur les revendications.
Les grévistes reçoivent le
soutien de militants syndicaux ou politiques des environs, ou d’autres
entreprises de transport. Des travailleurs de la SNCF, et de la RATP, des
dépôts de bus de Charlebourg, Malakoff, Montrouge, sont venus échanger avec les
grévistes. En effet, les conditions de travail y sont identiques :
problèmes d’horaires en amplitude, de manque d’effectif, d’entretien déficient
des bus.
Les mêmes appels d’offre dans le
cadre de l’ouverture à la concurrence de tous les réseaux, y compris celui de
la RATP, servent à faire reculer les travailleurs, en se servant de leur
transfert en filiales. Ce qui supprime les anciens contrats de travail, les
compensations, primes, grilles de salaire, obtenus au fil d’années et d’années
de mobilisations, de rapports de force.
Les changements de patron, suite
aux appels d’offre, sont toujours l’occasion de tenter de s’attaquer aux
travailleurs repris. C’est un aspect de cette guerre perpétuelle que mène la
bourgeoisie contre les travailleurs.
Une attaque patronale violente
qui met les travailleurs de ce secteur particulièrement sous tension. Les
militants, les travailleurs conscients, visent à l’extension des grèves à
d’autres sites, vers la possibilité d’une mobilisation à l’échelle de l’ile de France,
à Kéolis, Transdev, à la RATP, à la SNCF.
Les liens entre les grévistes et
les travailleurs des autres entreprises peuvent être un pas dans ce sens.
Laurent
Vinceguerra, militant de Lutte ouvrière, responsable CGT, venu apporter son
soutien aux grévistes de Montesson lundi 25 septembre
Les prochaines
permanences prévues :
-Aujourd’hui
mercredi 27 septembre, de 11 h. à 11 h.30 marché des Champioux ;
-Vendredi 29
septembre, de 10 h.15 à 11 h.15 au marché Héloïse,
de 15 h.40 à 16
h.40, marché du Val-Nord ;
- et de 17 h.15
à 18 heures 15, carrefour « Babou » ;
-Samedi matin
30 septembre, de 10 h. à 10 h.30 Marché des Coteaux ;
- et de 11 h. à
midi au marché de la Colonie ;
-Lundi 2
octobre, de 18 h. à 19 h. centre commercial des Raguenets à Saint-Gratien ;
-Mardi 3
octobre, de 18 à 19 heures devant l’Intermarché de la cité Joliot-Curie.