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vendredi 11 novembre 2022

11-Novembre : commémoration d’une boucherie

11-Novembre : commémoration d’une boucherie

09 Novembre 2022

Commémorer la fin de boucheries ayant eu pour origine des rivalités économiques entre États concurrents est une tradition à laquelle Macron ne manque évidemment pas de se plier, comme l’ont fait ses prédécesseurs.

Le 11 novembre, la célébration de l’armistice ayant mis fin à la Première Guerre mondiale sera une fois de plus un déferlement de nationalisme à la gloire de l’armée française et de sa victoire.

À l’origine de ce conflit se trouve un repartage des terres entre États impérialistes. La Grande-Bretagne et la France ayant colonisé une grande partie de l’Afrique et de l’Orient, les États européens arrivés trop tard pour le pillage des colonies réclamaient leur part de marché pour développer leur économie. Afin d’arrimer les populations aux intérêts de leurs bourgeoisies respectives, les dirigeants politiques des différents pays menèrent alors une intense propagande nationaliste à laquelle la plupart des partis socialistes formant la Seconde Internationale se plièrent, laissant la voie libre à la bourgeoisie pour envoyer les prolétaires au massacre. Seuls les partis socialistes russe et serbe, et aussi italien, refusèrent de soutenir ouvertement la guerre et, dans d’autres pays comme en France, les militants ne furent qu’une ­poignée à rester sur une base internationaliste, faisant leur le slogan « ­L’ennemi est dans notre pays ».

Depuis 1920, chaque 11 novembre se tient une cérémonie devant la tombe du Soldat inconnu, sous l’Arc de triomphe, qui regroupe dirigeants politiques, militaires, anciens combattants et nationalistes de tout poil. Les belles paroles ne manquent pas pour vanter le « sacrifice » de ceux qui ont donné leur vie « pour sauver la patrie et la liberté ». Venant de la bouche des descendants idéologiques de ceux qui envoyèrent des millions de jeunes se faire tuer, ces propos ont un goût amer.

La guerre de 1914-1918 fut une effroyable boucherie, faisant plus de 9 millions de morts, en majorité des hommes jeunes, et 8 millions d’invalides. Pour la France, le bilan a été de 1,4 million de morts et de 3 millions d’invalides. La guerre dressa les uns contre les autres des peuples que rien n’opposait, incluant même des hommes qu’elle était allé chercher dans les colonies. Terrés pendant quatre ans dans des tranchées boueuses sous le feu des bombardements dans des conditions inhumaines, les soldats n’en sortaient que lors d’offensives meurtrières dirigées par des généraux avides de gloire, le tout pour gagner quelques kilomètres de terrain : le bilan fut de 12 km pour la Bataille de la Somme en 1916 !

La seule vraie pression pour mettre fin à la guerre est venue de la classe ouvrière. En Russie, après s’être emparé du pouvoir sous la direction du ­Parti bolchevique en octobre 1917, le premier acte du nouveau gouvernement fut de se désengager du conflit. En Allemagne, c’est dans un contexte de révolution que les dirigeants durent céder et signer l’armistice du 11 novembre 1918.

Aujourd’hui, en France, on assiste déjà à un déluge de propagande nationaliste venant du gouvernement et complaisamment relayée par les journalistes. Cela va de la défense du « produire français », y compris lorsqu’il s’agit de la production d’engins de mort, aux spots de télévision et aux reportages consacrés à l’armée française et à sa collaboration avec l’armée ukrainienne, toujours au nom de la défense de la « démocratie ».

Dans les discours du 11-Novembre devant la tombe du Soldat inconnu, il est de bon ton, pour les dirigeants politiques et les militaires, de prendre quelque distance vis-à-vis des massacres que leurs ancêtres ont perpétrés. Mais cela ne les empêche pas, par ailleurs, de préparer l’opinion à un nouveau conflit pour la défense des intérêts capitalistes, qui pourrait être encore plus meurtrier et dévastateur que la Première Guerre mondiale.

                                          Marianne LAMIRAL (Lutte ouvrière n°2832)

 

Les prochaines permanences prévues.

-aujourd’hui vendredi 11 novembre, de 17 h.15 à 18 h.15 au carrefour Babou ;

-de 15 heures 30 à 16 h.45 au marché du Val-Nord ;

-samedi 12 novembre, de 10 h. à 10 h.30 marché des Coteaux ;

-de 11 h. à midi au marché de la Colonie ;

-et de 11 h. à midi centre commercial Joliot-Curie ;

-dimanche 13 novembre, de 10 h.15 à 10 h.55 devant l’Intermarché du Centre ;

-et de 11 h. à midi au marché Héloïse 

-lundi 14 novembre, de 18 à 19 heures, centre commercial des Raguenets à Saint-Gratien.

-mercredi 16 novembre, de 11 h. à 11 h.30 au marché des Champioux.

 

La guerre en Ukraine fait peser de sombres menaces sur l’Humanité. Chacun a besoin de comprendre. Le prochain Cercle Léon Trotsky tenu à Paris sera une contribution à la réflexion :

Cercle Léon Trotsky - L’Ukraine : terrain d’affrontement entre l’impérialisme et la Russie

Samedi 19 novembre à 15 heures

Grande salle de la Mutualité

24, rue Saint-Victor, Paris 5e

Métro Maubert-Mutualité, entrée : 3 euros

Rendez-vous : 13 h.30 devant le Café des 2 gares.

 

Achetez notre hebdomadaire Lutte ouvrière (1,5 euro), et Lutte de classe (2,5 euros) n° 227 en vente :

           -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac du Val-Nord (le journal seulement) et à la librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri (On y trouve aussi la LDC) 

dimanche 28 août 2022

Bonnes lectures de l’été (27) : Guerre et térébenthine de Stefan Hertmans. Chaque jour d’août un livre parmi mes bonnes lectures de cette année 2021-2022

 

Guerre et térébenthine de Stefan Hertmans, Folio

 

 

C’est un récit de vie où il est question de la Belgique, de Gand, d’amour, des écueils de la vie, et du devenir de la société lorsqu’elle vient anéantir tout ce qui précède. Et quand on est confronté à l’horreur de la Première guerre mondiale… En Belgique, cette dernière prit une dimension toute particulière, dans le pays plat de Flandres, entre eau omniprésente et canaux ; pas facile alors de se protéger et d’échapper à la mort.

         Et il y a la peinture… qui marqua cette vie aussi profondément que cette Guerre. Guerre et térébenthine, un titre qui la résume justement  Une belle narration écrite à partir des notes retrouvées du grand-père et portée par une fine écriture. La lecture devient alors doux breuvage que l’on sirote en tournant délicieusement les pages. C’est le cas.

lundi 15 novembre 2021

Commémorations, lorsque les raisons des conflits sont occultées

 

11 novembre : cérémonies et boucherie impérialiste

 

 Monument de la commune de Gentioux dans la Creuse

Lors des commémorations officielles de l’armistice du 11 novembre 1918, pas question pour l’État de rappeler les 10 millions de morts que fit la boucherie de 14-18, et les poilus ne sont plus là pour témoigner des atrocités vécues dans les tranchées.

Cette cérémonie occulte les vraies raisons pour lesquelles des millions d'ouvriers et de paysans furent envoyés sur les champs de bataille : les puissances impérialistes s’affrontaient pour déterminer qui pourrait exploiter la plus grande partie des colonies d'Afrique ou d'Asie. La Seconde Guerre mondiale, loin d’être une guerre de « libération », eut les mêmes causes fondamentales.

Alors ne soyons pas dupes : les appels au patriotisme d’aujourd’hui sont faits pour préparer les boucheries de demain.