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vendredi 22 avril 2022

Pouvoir du Capital : Macron-Le Pen admettant ensemble le pouvoir du patronat, un bref moment de vérité

Contre tous ses ennemis, le camp des travailleurs devra se défendre

 


Lors du face à face Macron-Le Pen, on a eu le droit à une succession de promesses de part et d’autres… qui n’engagent que ceux qui y croient. Sur le pouvoir d'achat, il y a eu un très court moment de sincérité : tous deux ont reconnu que s'ils étaient élus, ce n'est pas eux qui décideraient, mais le patronat. Quant à leur recette, c’était la même : accorder de nouvelles aides financières aux patrons, sous formes d’allègements d’impôts ou de cotisations.

         À la télé mercredi soir, il y avait un mauvais spectacle joué par deux candidats au service du grand patronat.

Dimanche, pour ma part, je voterai blanc. Pas question de voter pour des serviteurs de la bourgeoisie. Ni bien sûr pour une politicienne qui ne cherche qu’à dévoyer les rancœurs et à diviser le camp des travailleurs. Ni pour un autre du même tonneau qui durant cinq ans a été l’exécuteur méprisant des volontés du patronat. Je ne fais confiance qu’à la conscience et à l’action retrouvées du monde du travail. Oui, comme Macron comme contre Le Pen, le camp des travailleurs devra se défendre, loin du nouvel épisode électoral de ce dimanche. DM

 

Ni Le Pen, ni Macron ! Ces étudiants ont raison

 

La seule voie à préparer pour les prochains mois…

 

Mercredi 20 avril, une soixantaine d'étudiants de l'Université de Strasbourg se sont réunis sur le campus. Ils ont dénoncé le second tour Macron - Le Pen comme un faux choix, et ont discuté de la nécessité de se mobiliser pour contrer la montée de l'extrême droite. Dans les discussions, divers sujets ont été abordés, comme la situation des étudiants étrangers ou la précarité grandissante des étudiants. Ils ont décidé d'un cortège jeune dans la manifestation Ni Le Pen Ni Macron prévue samedi 23, et de la tenue d'une autre réunion semaine suivant l'élection, où ils veulent être plus nombreux et s'adresser également aux lycéens.

         Les étudiants présents avaient conscience que discuter et s'organiser collectivement sera indispensable dans les prochains mois, quel que soit le résultat de l'élection.

jeudi 21 avril 2022

Berger-Martinez : république bourgeoise ou lutte de classe ? Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître

 Berger-Martinez : république bourgeoise ou lutte de classe ?

20 Avril 2022

Laurent Berger pour la CFDT et Philippe Martinez pour la CGT ont co-signé une tribune dans Le Journal du Dimanche pour alerter contre le risque d’arrivée au pouvoir du Rassemblement national avec l’argument qu’il « ne peut pas être considéré comme les partis républicains, respectueux et garants de notre devise, liberté, égalité, fraternité ».

Les responsables de deux principaux syndicats ont bien sûr raison de dénoncer les dangers du RN, de rappeler « qu’il n’a pas changé », qu’il reste « raciste, antisémite, homophobe, et sexiste » et prône « le rejet de l’autre et le repli sur soi ». Pour toutes ces raisons, aucun travailleur conscient ne peut voter pour Marine Le Pen et aussi parce que malgré sa démagogie en direction des classes populaires, elle gouvernera, si elle est élue, au service des riches et de la bourgeoisie.

Mais, en opposant le RN « aux partis républicains », en les présentant comme les garants des « droits fondamentaux » et « des libertés démocratiques de la société civile organisée », les chefs syndicalistes trompent les travailleurs sur la vraie nature des politiciens traditionnels de la bourgeoisie, dont Macron fait partie. Ils cautionnent ces politiciens, tout comme le font d’ailleurs dans leurs appels un certain nombre d’intellectuels ou de personnalités en vue.

Dans l’état actuel de la situation économique, pour ne pas rajouter de l’instabilité politique en portant au pouvoir une nouvelle équipe non éprouvée, la bourgeoisie française choisit plutôt Macron. En écrivant qu’on peut « confier les clés de notre démocratie » à tous les partis bourgeois sauf au RN, Berger et Martinez, non seulement appellent de fait à voter Macron, mais ils lui apportent eux aussi leur caution et un soutien politique. En plus de se couper des travailleurs qui ont de bonnes raisons de haïr Macron, ils obscurcissent la conscience de tous les travailleurs.

Il est vrai que l’arrivée de Le Pen au pouvoir pourrait encourager, y compris au sein de la police, de l’armée ou de la justice, les individus les plus réactionnaires, hostiles aux syndicats, aux militants, aux progressistes, et les plus racistes. Mais cette extrême droite institutionnelle sévit déjà sans que Macron ou son ministre de l’Intérieur s’en émeuvent. L’affaire Michel Zecler, ce producteur noir tabassé dans son studio, ou les multiples contrôles au faciès de la police dans les quartiers populaires l’illustrent. Ce n’est pas Le Pen mais Macron qui a dispersé les Gilets jaunes à coups de flashball, avant que sa justice ne les condamne lourdement. Les lois sécuritaires déjà votées par les partis tout à fait « républicains », permettent à n’importe quel gouvernement de dissoudre quasiment n’importe quelle organisation ou association. En 1968, c’est le général républicain De Gaulle qui a dissous les organisations politiques d’extrême gauche. Demain, si des chefs policiers ou des officiers de l’armée exigent la dissolution de tel ou tel groupe, sous prétexte de « lutter contre le terrorisme » ou parce qu’il ne respecte pas « l’unité nationale » ou « les valeurs de la république », Macron obtempérera.

Le problème n’est pas seulement le vote du 24 avril, dans un système politique absurde qui n’offre aucun choix réel aux travailleurs au second tour. Sommés d’opter pour la peste ou pour le choléra, que peuvent-ils bien faire ? Le problème est surtout d’indiquer clairement quels sont leurs ennemis politiques. Or il n’y a pas à repeindre en rose l’appareil d’État et les institutions, si « républicaines » soient-elles. Ce sont des instruments destinés à faciliter l’exploitation des travailleurs, à les dissuader de se révolter et à les réprimer, le cas échéant. De la part de dirigeants ouvriers ou présumés tels, il devrait au moins être clair que les travailleurs ne peuvent compter sur aucun parti de gouvernement pour défendre leurs intérêts tant économiques que politiques.

                                                  Xavier LACHAU (Lutte ouvrière n°2803)

La Réunion, Présidentielle : les patrons de l’Outre-Mer dictent leur politique

 

Petite leçon de conscience ouvrière

 

Pour compléter, on peut toujours lire l’État et la révolution de Lénine

Dans la dernière lettre hebdomadaire de son organisation, le président de la Fédération des Entreprises d'Outre-Mer (la FEDOM), Hervé Mariton, déclare ne pas vouloir choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Pour ce représentant du patronat des DOM les deux lui conviennent. « Ils ont, dit-il, repris la proposition de la FEDOM d'une loi de programmation destinée à bien fixer une stratégie de développement économique et les moyens qui seront mobilisés ». Une façon de bien faire comprendre au futur ou à la future élue à la présidence de la république que les patrons d'Outre-Mer attendent d'eux qu'ils consacrent tous les moyens financiers de l'État à faire fructifier leurs affaires.

Sans complexe, Mariton continue en se proposant d' « aider le futur président à écrire le contenu (de ladite loi) ». Discret petit rappel à Macron et Le Pen que c'est sous la dictée et le contrôle du patronat que les futures lois seront rédigées.

Pas question, précise-t-il enfin, d'entretenir de « trop grandes attentes de l'action des pouvoirs publics » chez les travailleurs en mal de pouvoir d'achat.

En clair, la consigne de la FEDOM c'est : « pas question d'augmenter le Smic ou d'appliquer les conventions collectives dans les DOM, cela, c'est notre domaine, on s'en occupe et donc rien ne doit bouger ! »

Voilà comment les vrais maîtres de la société s'adressent à leurs larbins politiques qui ne sont là que pour les servir et faire de la figuration !