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vendredi 4 août 2017

Code du Travail : les godillots et autres souliers dorés de Macron et du patronat



Les « représentants » de la bourgeoisie contre les droits des travailleurs




Les sénateurs d'abord, suivis des députés, viennent de donner leur feu vert à l'adoption par ordonnances de la « réforme » du Code du Travail promise par Macron.
         Que les élus au Sénat et à l'Assemblée nationale soutiennent très majoritairement ce projet de régression sociale, c'est tout sauf une surprise – tant les uns et les autres sont dévoués à la cause du patronat.
         Mais ce feu vert en haut lieu ne suffira pas pour que ces lois scélérates se mettent en place. Car le monde du travail n’a pas encore dit son mot ! Le 12 septembre sera une première occasion de montrer son refus et de lancer la contre-offensive.

Tous ensembles le 12 septembre !

jeudi 3 août 2017

Loi travail aggravée : une contre-attaque d'ampleur nécessaire. Un article de notre hebdomadaire


Loi travail aggravée : répondre à la hauteur de l’attaque

Tout est mis en œuvre par le gouvernement Macron-Philippe pour que sa promesse au patronat soit tenue : la loi travail renforcée dans ses attaques antiouvrières sera en place à la rentrée.



Le calendrier est fixé. Une fois la loi d’habilitation sur la réforme du Code du travail adoptée, le contenu des ordonnances devrait être dévoilé fin août, et les ordonnances elles-mêmes signées fin septembre. Dans la phase actuelle, le Sénat majoritairement LR et l’Assemblée majoritairement macroniste avaient paraît-il quelques divergences sur la rédaction des articles de la loi d’habilitation. Une commission mixte a permis de les surmonter et le projet de loi a été adopté en quelques jours.
La « priorité est de libérer les énergies des entreprises pour embaucher », a dit la ministre du Travail Pénicaud. Voilà de nouveau la fable prétendant qu’il faut aux patrons toute facilité pour licencier, afin qu’ils n’aient pas peur d’embaucher. La loi dispenserait désormais les entreprises déclarant un plan social en cas de licenciement collectif d’avoir à prendre en compte la bonne santé de leurs filiales à l’étranger. C’est là une des faces du « Rubik’s cube de la rénovation du modèle social » qui « n’est plus adapté à notre temps », selon la ministre. L’ancienne DRH de Danone, sans vergogne, avoue préparer un drôle de jeu permettant, entre les mains des bourgeois et de leurs sous-fifres, d’abolir les quelques droits protégeant encore un tant soit peu les travailleurs.

Temps de travail à durée élastique, salaires revus à la baisse, heures supplémentaires imposées et pas nécessairement rémunérées, c’est à l’échelle de l’entreprise que ces pressions s’imposeront, avec à la clé la menace du licenciement pour qui n’accepte pas. Dans la loi travail aggravée, les accords d’entreprise ou de branche auront force de loi, et le Code du travail, même s’il ne constituait qu’un cadre peu contraignant pour les employeurs, ne sera plus qu’une vague référence. La pression du chômage aidant, les travailleurs risquent d’être de plus en plus soumis à la loi de la jungle, celle des capitalistes et des financiers, qui exigent une rentabilité de plus en plus grande.
Macron et le patronat projettent de soumettre le monde du travail à un feu serré d’attaques. Les directions syndicales, CFDT et FO en particulier, pressées de se rendre aux séances de parlotte, sont muettes, si ce n’est complices. Cependant une date émerge, le 12 septembre, à l’appel de la CGT, Solidaires et la FSU, où grèves et manifestations devront faire entendre la réaction des travailleurs, chômeurs et retraités. Ce ne sera qu’une première étape, nécessaire même si évidemment elle ne sera pas suffisante, pour arrêter ­l’offensive macro-patronale.

                                           Viviane LAFONT (Lutte ouvrière n°2557)


Lisez l’hebdomadaire Lutte ouvrière. Nous tiendrons notre permanence demain devant « Chez Paul » de 17 heures 15 à 18 heures 15 au cours de laquelle vous pourrez nous retrouver et acheter notre presse.

samedi 29 juillet 2017

Loi travail 2 Penicaud : opposer les exigences du monde du travail


Loi travail : face aux exigences du patronat, imposer celles des travailleurs

Jeudi 27 juillet, le Sénat devrait avoir voté la loi d’habilitation qui autorise le gouvernement à publier le 21 septembre les ordonnances qui modifieront de façon radicale le Code du travail.

 


La ministre du Travail, Muriel Penicaud, a tenu à repréciser que le gouvernement veut mettre fin au « droit du travail (…) conçu sur un modèle qui est celui de l’emploi à vie dans une grande entreprise industrielle ». Il faut toute la suffisance d’un serviteur du patronat pour oser sortir de telles énormités. Les patrons n’ont pas attendu Macron et ses ordonnances pour illustrer ce que signifie pour eux « l’emploi à vie » : jeter à la rue et transformer en chômeurs près de six millions de travailleurs, alors que la fortune des plus riches capitalistes a été multipliée par dix en 20 ans. À quoi il faut ajouter la précarité de millions de salariés.
Quant aux prétendues entraves aux licenciements, de quoi parle-t-on ? Il y a chaque année plus d’un million de licenciements, dits « individuels » pour l’immense majorité. Cela montre le peu d’obstacles auxquels se heurtent les patrons quand ils veulent se débarrasser de leurs salariés. Sans oublier les ruptures du contrat de travail dites « conventionnelles », qui permettent de se débarrasser d’un salarié sans procédure ni risque de contestation, et qui pour le dernier semestre ont dépassé les 200 000.
Le patronat veut revenir sur ce qu’il avait dû concéder à l’ensemble de la classe ouvrière dans le passé. Comme il a un sens aigu du rapport de force, il pense que le chômage de masse, l’absence de réactions massives et radicales du monde du travail dans la dernière période, peuvent lui permettre d’y arriver. Et la loi préparée par le gouvernement vise à l’aider.
Pour faire reculer la condition ouvrière, les patrons comptent sur ce qu’ils appellent le dialogue social. Et bon nombre de commentateurs ou même de dirigeants syndicalistes marchent dans la combine. Négocier dans ces conditions signifie négocier des reculs pour l’ensemble des travailleurs, car c’est négocier sur les revendications du patronat. Or, négocier un recul, et le qualifier d’avancée, est pire que de se le voir imposer. C’est encore plus démoralisant, car c’est accepter de considérer comme nécessaire la détérioration de son salaire, de ses conditions de vie et de travail.
Les attaques contenues dans la future loi travail font partie de cette offensive générale entreprise par le patronat. Il est nécessaire de se préparer à y riposter efficacement. Le piège est de prétendre « être réaliste » en se contentant, comme certains, de vouloir simplement essayer de minorer les effets des ordonnances. Par exemple en se satisfaisant du fait que les reculs voulus par le patronat soient négociés au niveau de la branche au lieu de l’être au niveau de l’entreprise. Mais un recul, qu’il soit négocié au niveau de la branche ou de l’entreprise, une fois conclu, reste un recul pour les salariés. C’est le cas, par exemple, du dernier accord de branche des 150 000 salariés de l’habillement qui autorise désormais tous les patrons à imposer le travail du dimanche.
Comme le patronat et le gouvernement le montrent, tout dépend du rapport de force entre le monde du travail d’une part, les capitalistes et leur gouvernement d’autre part. C’est bien pourquoi seule la mobilisation des travailleurs, les 30 millions de salariés, fixes, précaires, privés d’emploi ou agents des services publics, sera capable d’inverser le cours des choses, le jour où ils se mettront en mouvement pour leurs propres intérêts. Pour en finir avec des années et des années de reculs et d’attaques patronales, il faut remettre en avant les exigences du monde du travail.

                                                           Paul SOREL (Lutte ouvrière n°2556)