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dimanche 23 mai 2021

Argenteuil, Vive la Commune, nous chanterons pour elle

 

Il y a 150 ans, le 28 mai 1871, la Commune s’éteignait

Argenteuil a une place « Commune de Paris ». C’est la place centrale du quartier du Val-Nord. Une place qui devrait rayonner la force du mouvement ouvrier et des travailleurs de ce quartier populaire du monde du travail. Nous avons l’espérance que demain cela sera. Mais en attendant, vendredi prochain 28 mai, 150 ans jour pour jour après le dernier jour de la Commune, le 28 mai 1971, nous nous retrouverons pour exprimer un message comme quoi la mémoire des glorieux Communards morts dans la lutte contre l’ordre bourgeois est bien vivante. Une courte intervention et nous chanterons quatre ou cinq chants de la tradition révolutionnaire et de la Commune. (Le mieux est que vous m’annonciez votre venue. DM)

 


La Semaine sanglante

Sauf des mouchards et des gendarmes
On ne voit plus par les chemins
Que des vieillards tristes en larmes
Des veuves et des orphelins

Paris suinte la misère
Les heureux mêmes sont tremblants
La mode est aux conseils de guerre
Et les pavés sont tout sanglants

Oui mais
Ça branle dans le manche
Les mauvais jours finiront
Et gare, à la revanche
Quand tous les pauvres s'y mettront
Quand tous les pauvres s'y mettront

On traque, on enchaîne, on fusille
Tous ceux qu'on ramasse au hasard
La mère à côté de sa fille
L'enfant dans les bras du vieillard

Les châtiments du drapeau rouge
Sont remplacés par la terreur
De tous les chenapans de bouges
Valets de rois et d'empereurs

Oui mais
Ça branle dans le manche
Les mauvais jours finiront
Et gare, à la revanche
Quand tous les pauvres…

 

Paroles : Jean Baptiste Clément (1871) – Musique : Pierre Dupont (1849)

 

Vendredi 28 mai

Esplanade de la Commune de Paris

Val d’Argenteuil-Nord

A 18 heures

mardi 6 avril 2021

150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871. Un exposé du Cercle Léon Trotsky (13). Du 4 septembre 1870 au 18 mars 1871 : La République bourgeoise, Le 18 mars : le pouvoir aux mains des Parisiens

Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder le 150ème anniversaire de la Commune de Paris. Le texte de cet exposé intitulé « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposerons jour après jour en « feuilleton » le présent blog « lo argenteuil »

 

Du 4 septembre 1870 au 18 mars 1871 : La République bourgeoise

Le 18 mars : le pouvoir aux mains des Parisiens

 

L’épisode est connu: au petit matin du 18 mars, les Parisiens qui se réveillent, à Belleville et à Montmartre, saperçoivent que des soldats se sont emparés des canons et attendent les attelages qui doivent les tirer. Les comités de vigilance se regroupent aussitôt, on réveille les habitants qui sommeillaient encore, on sonne l’alarme, femmes et hommes se rassemblent autour des soldats, les interpellent, fraternisent. La Garde nationale ameutée, on dresse des barricades et tout Paris entre bientôt en ébullition. Au soir, l’opération de Thiers a échoué.

Au cours de cette journée, deux généraux, Lecomte et Thomas, sont fusillés par leurs soldats et la foule en colère. Le premier a commandé à ses hommes de faire feu, trois fois de suite, mais ceux-ci ont mis crosse en l’air et l’ont fait arrêter. Le second a été reconnu alors que, vêtu en civil, il inspectait une barricade au pied de Montmartre: cest un fusilleur de Juin 1848. Ces deux morts servent aussitôt de prétexte à Thiers et à lAssemblée nationale pour accuser les communards d’être des criminels. Ce seront pourtant les seuls ennemis désarmés tués par les Parisiens, sous le coup de la colère, jusqu’aux massacres des communards pendant la Semaine sanglante.

Thiers fuit précipitamment à Versailles. Naturellement, Paris se tourne vers le Comité central de la Garde nationale pour prendre la situation en main. Dans l’Hôtel de Ville déserté par les bourgeois paniqués, ses membres se saisissent alors du pouvoir laissé vacant et annoncent l’élection de la Commune de Paris.

Le lendemain, le prolétariat parisien et la petite bourgeoisie se réveillent donc avec le pouvoir entre les mains, sans avoir cherché consciemment à s’en emparer, en réaction à l’attaque de Thiers et à la fuite en catastrophe de son gouvernement.

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Parc d’artillerie de la Butte Montmartre

(Demain, La Commune: première ébauche dun État ouvrier, Le Comité central se met en retrait)

 

Le texte de cet exposé du Cercle Léon Trotsky « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » vient de paraître en brochure. 2 euros. Nous pouvons vous la transmettre. DM

jeudi 1 avril 2021

150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871. Un exposé du Cercle Léon Trotsky (8). Du 4 septembre 1870 au 18 mars 1871 : La République bourgeoise, Le gouvernement de la Défense nationale

Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder le 150ème anniversaire de la Commune de Paris. Le texte de cet exposé intitulé « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposerons jour après jour en « feuilleton » le présent blog « lo argenteuil »

 

Du 4 septembre 1870 au 18 mars 1871 : La République bourgeoise

Le gouvernement de la Défense nationale

Les socialistes eurent alors l’impression d’assister à une réédition de la révolution de 1848, qu’ils n’avaient pas oubliée, et ils tentèrent de s’y opposer. En effet, ce 4 septembre 1870, des bourgeois se précipitent à l’Hôtel de Ville, républicains de longue date pour les uns, républicains du jour pour d’autres qui, la veille encore, étaient bonapartistes. Tous ces gens qui tergiversaient et n’osaient pas en finir avec l’Empire, craignant l’intervention des classes populaires, s’empressent de mettre en place un gouvernement provisoire. Ils veulent à tout prix contrôler la situation, éviter un vide du pouvoir qui laisserait le champ libre aux républicains les plus radicaux et aux socialistes qui agitent les quartiers ouvriers. Il faut tenir le gouvernement, il n’est pas question de se laisser déborder.

Mais, face aux militants ouvriers qui envahissent eux aussi l’Hôtel de Ville et qui ne leur font plus confiance, cette fois ils doivent batailler ferme. C’est la cohue, on se bouscule, on s’insulte, on jette à la figure de ceux qui brandissent un drapeau tricolore les morts de Juin 1848. On s’écharpe sur les noms proposés pour constituer le gouvernement.

Jean-Baptiste Clément, l’auteur du Temps des cerises, futur communard, présent ce jour-là, écrit: «Les bourgeois bedonnants et transpirants dissimulent leurs transes en se donnant des airs bon enfant, ils sont d’une familiarité écœurante! Ils tapent à petits coups sur les épaules des ouvriers comme s’ils caressaient les fesses de leurs chevaux; ils leur serrent les mains en feignant l’émotion. Les mêmes qui ont hurlé, il y a un mois à peine: «Vive la guerre! À Berlin!» Les mêmes, qui ont voté oui à tous les plébiscites et applaudi à tous les crimes de l’Empire, vous abordent sans vous connaître et vous rudoient absolument, comme si on avait gardé, avec eux, Napoléon III et sa bande.»

La foule des Parisiens qui se presse n’a pas conscience de ce qui se joue. Pour l’heure, la victoire est grisante. Clément poursuit: «Comme toujours, on endormit la foule en lui parlant d’union en face du danger; en lui disant quil fallait agir vite; quau-dessus des théories, il y avait lhonneur national; quau-dessus de la République, il y avait la France! quil fallait faire taire les rancunes, chasser dabord les Prussiens, et quon sentendrait bien ensuite.» Les socialistes sont contraints de s’incliner devant le nouveau gouvernement, qui prend le nom de gouvernement de la Défense nationale, dirigé par un général nommé Trochu.

Le premier souci de ce gouvernement, malgré son nom, n’est pas de reprendre la guerre contre la Prusse, mais de mettre au pas le prolétariat parisien entré en ébullition. Ses ministres sont soit des politiciens de longue date –plusieurs étaient déjà au gouvernement en 1848 dailleurs, soit de jeunes républicains comme le journaliste Henri Rochefort ou les avocats Jules Ferry et Léon Gambetta. Gambetta, qui sattribue le ministère de l’Intérieur, est alors connu comme opposant à Napoléon et très populaire à Paris. Cela ne l’empêchera pas de qualifier, quelques mois plus tard, la Commune vaincue d’insurrection criminelle, saluant «le dévouement et la sagesse» des conseils de guerre qui déportent, emprisonnent et fusillent les survivants.

Cependant, avec la République, une vie politique intense jaillit au grand jour, sous la forme d’une floraison d’associations et de clubs où l’on discute politique, et de journaux par centaines à Paris et en province. Les opposants de longue date à l’Empire, plus ou moins radicaux, ont le vent en poupe. Mais il y a aussi de plus en plus de clubs «rouges». Marx met cependant en garde ses amis parisiens contre la tentation dun coup de force des socialistes impatients, dans des circonstances aussi difficiles, alors que les Prussiens sont en passe d’assiéger Paris. Il leur conseille plutôt de profiter de la liberté républicaine pour «procéder méthodiquement à leur propre organisation de classe, nous dirions aujourd’hui pour construire un parti ouvrier capable de prendre la tête du prolétariat.

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Jean-Baptiste Clément

 (Demain, Aux origines de la Commune, Du 4 septembre 1870 au 18 mars 1871 : La République bourgeoise ; La Garde nationale : le prolétariat en armes)

 

Le texte de cet exposé du Cercle Léon Trotsky « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » vient de paraître en brochure. 2 euros. Nous pouvons vous la transmettre. DM