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samedi 1 mai 2021

Inde : la catastrophe et le mépris des gouvernants. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine

 Inde : la catastrophe et le mépris des gouvernants.

28 Avril 2021

L’épidémie prend un tour catastrophique en Inde. Les médias ont montré les hôpitaux engorgés, manquant de tout, les malades mourant dans la rue faute d’un respirateur, et jusqu’aux lieux de crémation débordant de cadavres. Les familles désespérées pleurent leurs morts, complètement désarmées. L’État montre sa totale incapacité.

Le gouvernement porte évidemment une lourde responsabilité dans cette situation. Il est aux mains du parti nationaliste religieux qui, jusqu’alors, quel que soit le problème, misait sur la haine des musulmans comme dérivatif. Tout juste capable d’organiser les pogroms d’une main et les privatisations de l’autre, il a, au début de la pandémie, fait preuve d’un mépris insondable pour la population. Des millions de travailleurs, sans ressources pour cause de fermetures d’entreprises, ont alors tenté de rejoindre, quelquefois à pied, leurs villages d’origine. Des centaines de millions d’autres, restés dans les grandes villes, affirmaient que la maladie leur faisait moins peur que la faim.

Le gouvernement indien, comme tous ses homologues, a fait de grands discours sur la vaccination, produit des statistiques et des graphiques flatteurs en ne vaccinant qu’une part infime de la population.

Les nationalistes au pouvoir ont laissé se dérouler d’immenses rassemblements religieux il y a quelques semaines. Pire encore, ils ont organisé eux-mêmes des meetings politiques en vue de leur réélection, sans prendre aucune mesure sanitaire. Le résultat ne s’est pas fait attendre, l’épidémie a explosé au-delà de ce que le système sanitaire peut supporter.

Ce gouvernement, aussi coupable soit-il, n’est pourtant pas le seul responsable. En effet, l’humanité, comme l’épidémie, est une. Comme l’est aussi l’économie mondiale.

Et justement, dans la division mondiale du travail imposée par l’impérialisme, l’Inde est un maillon important de l’industrie pharmaceutique. Il y a dans ce pays de vastes usines, filiales des trusts mondiaux ou sociétés indiennes, le plaçant au troisième rang pour la production de principes pharmaceutiques actifs. Quelle difficulté technique y avait-il à fournir les brevets et les techniques nécessaires pour y produire les vaccins ? Rien d’insurmontable sans doute, mais la loi du profit, le secret commercial, la puissance des trusts mondiaux du vaccin en ont décidé autrement. La population indienne en paye le prix.

Un reportage datant du début de la pandémie montrait deux policiers chassant à coups de bâton une foule de plusieurs centaines de travailleurs tentant de prendre un bus pour fuir l’épidémie.

Cela pouvait donner une idée du traitement réservé aux opprimés, les mêmes qui se désespèrent aujourd’hui devant les hôpitaux bondés.

Mais on peut imaginer quelle colère s’accumule en leur sein contre un gouvernement méprisant, contre les capitalistes locaux et même l’ordre impérialiste.

                                                         Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2752)


mardi 27 avril 2021

Covid en Inde : la spirale du pire

 

Pauvreté et insuffisance criante des moyens dévolus à la santé publique

 


Du chiffre déjà grave de 100 000 nouvelles contaminations par jour, l’Inde vient de passer à plus de 300 000. Dans ce pays de plus d’un milliard d’habitants, le système de santé craque : des malades décèdent faute d’oxygène et les chiffres officiels – 180 000 morts du Covid en un an – sont loin de refléter la magnitude de la catastrophe en cours.

         Les grandes puissances impérialistes, des États-Unis à la France en passant par le Royaume-Uni, ont promis quelques aides d’urgence. Biden, Macron et Johnson tiennent à soigner leur image, et même eux savent que la flambée de la pandémie dans les pays pauvres est une menace pour la santé dans les pays riches.

         Mais ces sparadraps, s’ils arrivent, seront bien tardifs face à une pandémie dont les meilleurs auxiliaires sont l’extrême pauvreté de la population (dont la colonisation est à l’origine) et le dévouement total du président Modi à la classe capitaliste, d’où l’insuffisance criante des moyens dévolus à la santé publique.

mardi 15 décembre 2020

Sous-traitant d’Apple en Inde : la seule voie, l’action collective

 

Légitime défense des ouvriers

 

 Sous le propre, du pas propre

En Inde, alors que des milliers de paysans bloquent l’accès à Delhi, la capitale, pour s’opposer à une loi renforçant la mainmise des capitalistes sur les terres et que des grèves se développent, les ouvriers d’un sous-traitant de Apple ont mis à sac une usine. Les salaires n’étaient plus versés depuis des mois et des heures supplémentaires étaient imposées.

         Concentrés à 15 000 dans l’usine, les travailleurs ont contraint les autorités, pourtant complices du patron, à en rabattre. "Nous nous assurerons de ce que les droits des travailleurs soient protégés et que les sommes dues leur soient versées", a déclaré un ministre. Un peu tard !

         En Inde, comme partout, la force des travailleurs c’est l’action collective.