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mardi 9 mai 2023

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 8 mai 2023

Bruits de botte et menaces de guerre

Le 8 mai 2023

Lundi, ont eu lieu les commémorations du 8 mai 1945. C’était la fin de la Deuxième Guerre mondiale en Europe mais pas la fin des guerres qui ont continué de faire rage dans de très nombreux pays. Depuis un an, le conflit en Ukraine montre que la guerre n’est pas une affaire passée pour l’Europe : elle fait maintenant partie de notre présent.  

Longtemps, les gouvernements ont fait croire que la barbarie guerrière était derrière nous et que c’en était fini des bombardements et des tranchées, des villes rasées et des déportations de population.

La population avait eu droit au même boniment après la guerre de 14-18, qui avait été un massacre sans nom : 10 millions de morts en Europe, des millions de blessés, d’amputés, de gazés et de « gueules cassées ». 500 000 soldats tués rien qu'à Verdun pour que chaque camp retrouve, au final, les positions qu'il tenait au début de l'offensive !

L’ampleur des souffrances et des destructions était une « première » et tous les gouvernants de l’époque la présentèrent comme « la der des ders », c’est-à-dire la dernière des guerres. Vingt ans plus tard, en 1939, cela recommença !

La Deuxième Guerre mondiale rationalisa si bien l’horreur qu’elle fût la plus meurtrière de toute l’histoire. Aux 20 millions de soldats tués, s’ajoutent 40 à 60 millions de civils bombardés et affamés et 6 millions de Juifs, mais aussi des Tziganes et d’autres minorités qui périrent dans les camps d’extermination nazis. De nombreuses villes furent transformées en champs de ruines.

La Première et la Deuxième Guerres mondiales eurent fondamentalement les mêmes causes : la nécessité d’expansion des trusts capitalistes et la guerre économique qui en résulte.

Sous leurs dehors inoffensifs, la concurrence et la compétitivité sont l’expression de cette guerre économique. Les défenseurs du capitalisme nous en chantent les vertus, mais par définition, elles signifient l’affrontement entre intérêts privés. Affrontements que les États relaient avec les moyens que leur confère leur puissance économique, politique et militaire.

La guerre mondiale n’est pas une calamité apportée par tel ou tel monstre dictatorial. Elle est la prolongation de la guerre économique des trusts capitalistes pour contrôler les matières premières, les chaînes de production et s’assurer des marchés à l’échelle mondiale.

Alors oui, la Première Guerre devait inévitablement être suivie d’une Deuxième. Et la Deuxième Guerre mondiale sera suivie d’une Troisième. Il en sera ainsi tant que dominera le système capitaliste.

Les relations internationales, les alliances et les retournements d’alliance, les relations pacifiques ou guerrières ne sont pas guidées par le bonheur des peuples, la liberté ou la démocratie. Elles résultent des calculs et des rapports de force entre États et des intérêts capitalistes qu’ils représentent.

La guerre en Ukraine ne fait pas exception. Les va-t-en guerre expliquent qu’il faut défendre un petit pays agressé par son puissant voisin. Comme si l’Ukraine n’était pas le théâtre de l’affrontement entre les États-Unis et la Russie depuis au moins trente ans ! Comme si le camp impérialiste derrière l’OTAN équipait, formait et renseignait les troupes ukrainiennes de façon désintéressée !

La guerre contre la Russie de Poutine et la mise à l’index de la Chine de Xi Jinping sont les traductions politiques et militaires des rivalités économiques qui opposent ces grandes puissances entre elles. Les travailleurs n’ont à prendre partie ni pour les unes, ni pour les autres. Ils ont à se battre pour renverser ce système capitaliste qui nous condamne à l’exploitation et aux guerres.

Les États-Unis et les puissances impérialistes occidentales, dont la France, règnent sur l’ordre mondial en levant l’étendard de la paix et de la démocratie. Mais c’est un ordre où les dictatures pullulent ! C’est un ordre qui alimente en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie, des guerres sans fin ! C’est un ordre qui plonge des régions entières dans le dénuement et chasse de chez eux des centaines de millions de femmes, d’hommes et d’enfants et qui les transforme en parias !

Les combats meurtriers en Ukraine ou les accrochages entre les États-Unis et la Chine rendent de plus en plus concrète la menace d’une guerre généralisée.  

Tous les États s’y préparent en se réarmant à marche forcée. À nous de dire non à une nouvelle guerre impérialiste. Ce combat est indissociable du combat social que les travailleurs ont à mener contre le pouvoir d’une classe capitaliste qui, pour ses parts de marché et ses profits, est prête à plonger le monde entier dans la barbarie.   

                                                                         Nathalie Arthaud

 

Les prochaines permanences prévues :

-demain mercredi 10 mai, de 11 h. à 11 h.30 au marché des Champioux.

 

 

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vendredi 17 février 2023

La guerre : dévoreuse d’hommes et de richesses

 

Un gâchis si bénéfique pour les marchands de morts

 

 

Réunis, les ministres de la défense de l’Otan veulent accélérer la production de munitions destinées à l’Ukraine de Zelensky. Certains jours, 50 000 obus sont tirés par les troupes russes et ukrainiennes. Alors, à entendre le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, il faudrait passer en « économie de guerre » pour renouveler les stocks.

         Avec la pluie de milliards de dépenses militaires, l’économie de guerre existe déjà. Ce qu’annonce l’Otan, ce sont de nouveaux sacrifices dans les services publics pour que s’éternise ce conflit catastrophique pour les populations d’Ukraine et de Russie, mais si bénéfique pour les marchands de morts.

samedi 7 janvier 2023

Omar Sy et le film Tirailleurs : une vérité qui dérange

Omar Sy et le film Tirailleurs : une vérité qui dérange

04 Janvier 2023

Les propos de l’acteur Omar Sy dans le journal Le Parisien ont suscité les réactions imbéciles de certains politiciens. Il y était interrogé à propos de son film Tirailleurs évoquant la boucherie à laquelle les troupes africaines ont été envoyées lors de la Première Guerre mondiale.

Alors que le journaliste lui demandait s’il était découragé par ce qui se passe en Ukraine, lui dont la famille vient de Mauritanie, très marquée par les guerres, Omar Sy avait répondu : « L’Ukraine n’a pas été une révélation pour moi. Comme j’ai de la famille en Afrique, je sais qu’il y a toujours eu des enfants en guerre, des familles brisées. Ça n’a jamais cessé depuis la Seconde Guerre mondiale. Ça veut dire que quand c’est en Afrique vous êtes moins atteint ? Petit, j’ai été traumatisé par le conflit Iran-Irak, j’ai grandi avec ces images horribles. On a l’impression qu’il faut attendre l’Ukraine pour s’en rendre compte. »

Omar Sy énonçait là une évidence sur la différence de traitement des conflits. La guerre en Éthiopie a fait 600 000 morts en deux ans, et c’est à peine si les médias en ont parlé. Celle qui ravage en permanence la République démocratique du Congo et a fait des millions de victimes n’est pas mieux traitée. Quand l’armée française était au Mali, la misère des populations, la corruption du gouvernement n’étaient pas le sujet. En France, les médias passaient en boucle les enterrements de militaires morts pour défendre les intérêts de l’impérialisme français en affirmant qu’ils étaient allés là-bas pour protéger les Maliens.

Il n’en a pourtant pas fallu plus pour déclencher la colère de la députée européenne Nathalie Loiseau, ancienne ministre de Macron, qui s’est indignée : « Il y a 58 militaires français qui sont morts au Sahel en luttant contre les djihadistes. Non, Omar Sy, les Français ne sont pas moins atteints par ce qui se passe en Afrique. Certains ont donné leur vie pour que les Maliens cessent d’être menacés par les terroristes. » Les Maliens ont pourtant montré ce qu’ils pensaient de cette protection en demandant le départ de l’armée française… Mais Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement national, en a rajouté une couche en reprochant à Omar Sy d’oublier que « les guerres africaines atteignent aussi les Français ».

Aujourd’hui comme en 1914, il y a des chiens de garde pour justifier les guerres impérialistes et sauter à la gorge de ceux qui semblent tant soit peu critiques.

                                                      Daniel MESCLA (Lutte ouvrière n°2840)