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mercredi 14 juin 2023

Argenteuil, jeudi 22 juin 18 h.30, une cérémonie à la mémoire de Maurice AUDIN et de son fils Pierre, et de la famille

 


 


Demain jeudi, la section d’Argenteuil du PCF organise une cérémonie à 18 h.30 le 22 juin à l’entrée du parc Maurice AUDIN du Val-Nord, dédiée à celui-ci, à côté de la stèle dédicacée à ce militant du Parti Communiste Algérien, enlevé par l’armée française le 11 juin 1957, torturé, assassiné, et dont la dépouille n’a jamais été retrouvée. Son fils Pierre disparu il y a quelques jours sera associé à cette cérémonie. Pierre qui, comme sa sœur Michèle et son frère Louis, vécurent longtemps autour de leur mère Josette AUDIN à quelques centaines de mètres de cette stèle, sur les terrasses d’Argenteuil, après leur retour d’Algérie en 1966. Les trois enfants furent associés au combat de leur mère Josette pour la reconnaissance par l’État de son rôle dans la mort de Maurice AUDIN.

         Très attaché à l’histoire de l’Algérie, à cette guerre anticoloniale, et aux militants qui donnèrent leur vie pour l’indépendance de ce pays, et ayant beaucoup d’affection pour la famille AUDIN et de gratitude pour leur combat, je me rendrai à titre personnel à cette cérémonie à laquelle j’ai été convié par la section du PCF. Je les en remercie fraternellement.

         Mais j’aimerais aussi que les présents de demain, les militants du PCF en particulier, étudient de près cette histoire à laquelle est liée celle de ce parti. Certes ils ne sont pas directement responsables du passé de leur parti, et je ne sais pas s’ils l’assument, et en l’occurrence le caractère néfaste de la politique qu’il eut durant la Guerre d’Algérie.

         Cela vaut également, mais à un tout autre niveau, pour le Parti Communiste Algérien qui après bien des atermoiements intégra avec armes et bagages le FLN. Mais lui le paya au prix fort. La liquidation de Maurice AUDIN en témoigne.

         Mais cela vaut surtout pour le Parti Communiste Français. Pour n’en rester qu’au temps de la Guerre d’Algérie, sa politique fut désastreuse.   Ses députés votèrent  en mars 1956 les « pouvoirs spéciaux » qui accordaient à l'armée française des pouvoirs très étendus dans le cadre de la guerre. Ils transféraient à l’armée des pouvoirs de police, la suspension des libertés individuelles, et la généralisation du recours à la justice militaire. Le vote des « pouvoirs spéciaux » débouchera, en outre, sur l'envoi massif du contingent en Algérie.

         L’axe de la politique du PCF durant toute la Guerre ne fut pas la revendication de l’Indépendance algérienne mais seulement la « Paix en Algérie ».

         Il est bon de rappeler cela aux militants d’aujourd’hui du PCF, car ces errements continuent à peser sur les problèmes que rencontrent les militants qui comptent sur les travailleurs des deux rives de la Méditerranée pour, aux côtés des autres, changer la société. DM

 

jeudi 8 juin 2023

Colonialisme : Alger 1957, les disparitions forcées

Colonialisme : Alger 1957, les disparitions forcées

07 Juin 2023

Lors de la fête de Lutte ouvrière, l’historien Fabrice Riceputi est venu présenter l’enquête qu’il mène avec sa collègue Malika Rahal sur les disparitions forcées à Alger en 1957. Leur projet, intitulé « Alger 1957 – des Maurice Audin par milliers », prend pour l’instant la forme d’un site et d’une base de données.

En janvier 1957, les parachutistes se voient confier les pouvoirs de police à Alger, avec pour mission d’y démanteler le FLN. Celui-ci, dans le cadre de la guerre pour l’indépendance de l’Algérie, vient de décider d’organiser une grève générale de huit jours. L’État français veut à tout prix éviter cette mobilisation, qui mettrait à mal ses mensonges sur une guerre qu’il prétend mener contre un groupe terroriste minoritaire, et non contre un peuple qui se dresse contre le colonialisme. Dirigée à Alger par le général Massu, avec le soutien du gouvernement du socialiste Guy Mollet, l’armée adopte pour méthode l’enlèvement des suspects, la torture systématique pour leur arracher des renseignements, parfois le viol, et souvent l’exécution et la disparition des corps. Les arrestations s’opèrent avec brutalité, devant les familles violentées par les militaires : le but est d’abord de terroriser la population. Des dizaines de lieux de torture et de détention sont constitués. Si certains détenus sont relâchés, 3 000 à 8 000 sont exécutés sommairement. Ce qu’on appelle « bataille d’Alger » n’a en fait rien d’une bataille entre deux belligérants mais tout d’une répression immense et féroce.

L’armée nie les exécutions, la torture et jusqu’aux arrestations et jusqu’à présent l’État français n’a reconnu que deux assassinats : en 2018, il a admis celui du mathématicien communiste Maurice Audin, qui avait fait l’objet d’une longue campagne menée notamment par sa famille ; puis, en 2021, celui de l’avocat Ali Boumendjel, dont l’exécution sommaire avait été déguisée en suicide.

Pour les milliers d’autres disparus, restés dans l’anonymat, les familles, qui ont souvent recherché leurs proches avec détermination, n’ont jamais reçu d’information sur les circonstances du décès ou sur la dépouille : « On n’a jamais plus eu de nouvelles », disent-elles. Les témoignages, souvent poignants, figurant sur le site, montrent que, pour ces familles, les plaies restent vives.

Les responsables militaires (Massu, Bigeard…), ces « Klaus Barbie français », ont poursuivi leur carrière, ont été décorés et couverts d’honneurs, et s’ils sont aujourd’hui décédés, des rues portent leur nom et des statues leur sont parfois dédiées. Le lieutenant parachutiste tortionnaire Jean-Marie Le Pen a fait la carrière politique que l’on sait. Le mode opératoire des disparitions forcées a ensuite été enseigné par les militaires français à ceux d’Amérique latine, qui l’ont largement utilisé contre leurs opposants. Quant aux ministres qui les ont couverts, ils ont également poursuivi leu r carrière, à l’instar de Gaston Defferre, de Jacques Chaban-Delmas ou de François Mitterrand.

Ce bilan des sévices de l’armée française dans la seule ville d’Alger au cours de cette année 1957, et la dénonciation du silence de l’État français, qui n’est pourtant jamais avare de leçons sur la « démocratie » et les « droits de l’homme », sont un rappel salutaire de cette action criminelle.

                                               Michel BONDELET (Lutte ouvrière n°2862)

 

mercredi 10 mai 2023

Sétif, Guelma, le 8 mai 1945, massacre en Algérie


De Gaulle, PCF,… , tous au courant, tous d’accord

 

 


Le 8 mai 1945, à Sétif et Guelma, en Algérie alors colonisée, la répression de manifestations pour l'indépendance se traduisit par un massacre, tuant entre 20 000 et 30 000 personnes.

         Ce crime s'est perpétré sous les ordres du gouvernement français, issu du Conseil National de la Résistance (CNR) et présidé par De Gaulle, avec la participation de ministres socialistes et communistes.

         La fin de la Deuxième Guerre mondiale qu'on commémore n'a pas signifié la libération pour les peuples coloniaux. Cette liberté, ils ont dû la gagner en luttant contre les puissances coloniales, en particulier contre la France.