13
octobre : faire entendre les revendications ouvrières
27 Septembre 2023
Fin août, les huit organisations
de l’intersyndicale ont lancé un appel à « une journée de mobilisations et
de manifestations », le 13 octobre, « contre l’austérité et pour
l’augmentation des salaires, des pensions et l’égalité femme-homme ». Elles
relaient, pour le même jour, un appel venant de la confédération européenne des
syndicats.
Sophie Binet, secrétaire générale
de la CGT, dans une conférence de presse, a dénoncé le fossé qui se creuse
entre les salaires et les prix. Elle constate « qu’une part de plus en
plus nombreuse de travailleurs ne peuvent plus prendre trois repas par
jour », tandis que les profits des entreprises explosent, comme « dans
l’alimentaire où le taux de marge est passé de 30 % à 45 % entre 2021
et 2022 ». Elle entend s’appuyer sur « la colère extrêmement
forte et les nombreuses mobilisations dans le pays » pour réussir
cette journée du 13 octobre. Indice que la Confédération souhaite la réussir,
elle a mis du matériel militant, tracts et affiches, à la disposition de ses
syndicats un mois à l’avance.
Le langage de Sophie Binet
contribuera-t-il à mobiliser les militants syndicaux dans les entreprises, qui
se heurtent à la résignation et sont aspirés par la routine de leur
syndicat ? En tout cas les perspectives qu’elle fixe pour cette journée mènent
à une impasse. La CGT demande « aux employeurs d’ouvrir des
négociations salariales à tous les niveaux ». Elle veut utiliser cette
journée du 13 octobre pour peser sur la conférence sociale sur les bas
salaires, concédée par Macron aux chefs des partis de gauche après leur nuit
commune à Saint-Denis, qui démarrera le 16 octobre. Comme pendant la
mobilisation contre la retraite à 64 ans, l’intersyndicale aligne son
calendrier sur celui du gouvernement et veut laisser croire qu’il pourrait
sortir quelque chose de ces négociations.
C’est un mensonge. Les
capitalistes, qui se livrent entre eux une guerre féroce pour accaparer les
richesses créées par les travailleurs, n’accorderont aucune augmentation de
salaire sérieuse sans y être contraints par un puissant mouvement collectif. Et
si survenait une explosion de colère suffisamment profonde pour effrayer le
patronat, se contenter d’une « augmentation du smic et des politiques
salariales dans les branches, les entreprises et la fonction publique »,
ou encore de « mettre des conditions aux aides publiques aux
entreprises », comme le réclame la CGT, serait une trahison.
Face à la hausse massive des
prix, ceux des biens vitaux, la nourriture, l’énergie, l’essence, éviter la
chute dans la pauvreté nécessite que tous les salaires et les pensions
augmentent dans la même proportion et en temps réel. L’indexation des salaires
sur la hausse des prix est une revendication qu’il faut défendre partout dès
maintenant. L’inflation est une forme brutale de la lutte de classe menée par
les capitalistes contre les classes populaires et, face à cette offensive
patronale, l’immense force collective des travailleurs doit se mobiliser,
utiliser leur rôle indispensable dans la machine à profits. Quelles que soient
les limites de l’appel de l’intersyndicale, les travailleurs conscients doivent
saisir l’occasion des manifestations du 13 octobre pour entraîner leurs
camarades de travail, discuter avec eux des revendications à mettre en avant et
de la nécessaire lutte à mener.
Xavier
LACHAU (Lutte ouvrière n°2879)
Les prochaines permanences
prévues :
-Aujourd’hui
mercredi, de 11 h. à 11 h.30 marché des Champioux ;
-Vendredi 6
octobre, de 15 h.40 à 16 h.40, marché du Val-Nord ;
- et de 17 h.15
à 18 heures 15, carrefour « Babou » ;
-Samedi matin 7
octobre, de 10 h.15 à 10 h.55 devant Monoprix ;
-de 11 h. à
midi devant Auchan, Zup-sud ;
- et de 11 h. à
midi au marché de la Colonie ;
-Dimanche 8
octobre :
-de 10 h.15 à
10 h.55 devant l’Intermarché du Centre ;
- et de 11 h. à
midi, au marché Héloïse ;
-Lundi 9
octobre, de 18 h. à 19 h. centre commercial des Raguenets à
Saint-Gratien ;
-Mardi 10
octobre, de 18 à 19 heures devant l’Intermarché de la cité Joliot-Curie.
Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la
librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du
quartier du Val-Nord que nous remercions.