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dimanche 11 février 2024

CAN 2024, RDC : contre les massacres en RDC

Le rappel courageux d’une effroyable hécatombe

 


 

Avant la demi-finale de la Coupe d'Afrique des Nations, les joueurs et les supporters de l'équipe de la République Démocratique du Congo (RDC) ont placé une main devant leur bouche et l'autre comme un revolver sur leur tempe. Ils voulaient protester contre l'indifférence face aux massacres à l'est du pays.

Des groupes armés terrorisent les populations pour contrôler une région, une mine ou une route. Plusieurs millions de personnes sont mortes dans ces guerres permanentes ; des millions d'autres sont blessées, violées, déplacées, affamées.

Ce chaos a été engendré par la course entre grands groupes miniers occidentaux pour piller le riche sous-sol du Congo. Les grandes puissances, à commencer par la France qui a soutenu le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, sont directement responsables de l'effroyable hécatombe.

 

lundi 5 février 2024

Coupe d’Afrique des nations : football et impérialisme

Coupe d’Afrique des nations : football et impérialisme

31 Janvier 2024

La 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) se déroule en Côte d’Ivoire jusqu’au 11 février. Même si la compétition ne draine pas les mêmes recettes que le Mondial de football ou des Jeux Olympiques, les matches seraient suivis par quelque 500 millions de téléspectateurs dans 160 pays.

De grandes entreprises, comme l’équipementier Puma ou le pétrolier Total­Energies, ont investi dans le filon de la CAN. En France, le groupe qatarien BeIN Sports a acquis les droits de retransmission.

Une grande partie des joueurs des 24 sélections nationales évoluent hors d’Afrique : la CAN compte ainsi 60 joueurs exerçant en Ligue 1 (France), 29 en Premier League (Angleterre), 20 dans la Liga (Espagne), 17 dans la Bundesliga (Allemagne), 17 dans la Serie A (Italie), etc. Les clubs d’Afrique du Nord et du golfe Persique, moins prestigieux, comptent également un certain nombre de joueurs africains. Pour les énormes machines financières que sont les grands clubs européens, le recrutement de ces footballeurs est bon marché. Le phénomène n’est pas nouveau : dès l’entre-deux-guerres, les clubs des puissances coloniales européennes recrutaient des Africains, à l’instar des joueurs algériens qui, en 1958, ont quitté le championnat de France pour former la sélection algérienne à l’initiative du FLN. Depuis, le phénomène a pris une tout autre ampleur, à la faveur à la fois d’une déréglementation et de la montée en puissance financière du football européen.

Aujourd’hui, les championnats européens sont les plus renommés et ils drainent des capitaux et des joueurs du monde entier. Les grands clubs font appel à des recruteurs plus ou moins véreux, qui arpentent les stades, en particulier en Afrique de l’Ouest, pour repérer de jeunes espoirs de 13 ou 14 ans. Certains ont poussé cette logique en constituant sur place des centres de formation. Plusieurs clubs français ont ainsi leurs « académies » au Sénégal, à l’instar du Paris Saint-Germain et son Academy Pro, de l’Olympique de Marseille, du FC Metz, ou encore de l’Olympique lyonnais. Après tout, ces investissements restent minimes, le PSG par exemple ayant un budget de plus de 800 millions d’euros, et ils sont spéculatifs : les clubs espèrent recruter à bas coût les meilleurs joueurs, et ils pourront revendre les autres sur le profitable marché des transferts.

Pour les jeunes garçons d’Afrique de l’Ouest, qui grandissent en jouant au football et en rêvant aux carrières de Samuel Eto’o, Didier Drogba, Sadio Mané ou encore George Weah, Ballon d’or 1995 avant de devenir président du Liberia, faire carrière en Europe est un énorme espoir. Chaque année, quelque 6000 jeunes arriveraient ainsi en Europe, espérant y démarrer une carrière professionnelle. Les recruteurs les font venir, parfois moyennant finances, en leur promettant une carrière. Ensuite, ces adolescents vivent souvent de nombreuses désillusions, sans signer les contrats qu’on leur a fait miroiter.

Pour une réussite comme celle du Nigérian Victor Osimhen, qui a fait ses premières armes dans sa ville natale de Lagos, avant d’être recruté en Allemagne, prêté en Belgique, transféré à Lille puis de connaître la consécration à Naples comme meilleur buteur du championnat italien, des centaines de jeunes vont de blessure en déception. Alors que leur famille s’est parfois endettée pour financer leur départ, rentrer au pays n’est pas forcément simple, et nombre d’entre eux se retrouvent travailleurs sans papiers. Ils sont alors confrontés aux mêmes problèmes de titres de séjour, de logement et de revenus que des centaines de milliers de migrants, qu’ils finissent parfois par rejoindre sur les chantiers du bâtiment, dans les entreprises de gardiennage, du nettoyage ou de la livraison à vélo dans les villes européennes.

À sa manière, le secteur du football est ainsi un des aspects du pillage de l’Afrique et de ses ressources humaines par les pays impérialistes, qui sont souvent les anciennes puissances coloniales.

                                         Michel BONDELET (Lutte ouvrière n°2896)

 

dimanche 28 janvier 2024

Coupe d’Afrique des Nations, la CAN : une compétition où à la fin c'est TotalEnergies qui gagne...

TotalEnergies, c’est déjà le champion

 


 Ne vous y trompez pas, sa couleur est d'or noir

La Coupe d'Afrique des Nations qui a lieu actuellement n'est pas qu'une compétition de football. Outre les enjeux de politique intérieure pour certains gouvernements, dont celui de la Côte d'Ivoire qui l'organise, TotalEnergies, son nom et son logo, y sont omniprésents. Le groupe pétrolier et gazier, qui tire une grande partie de ses profits du continent africain, est le sponsor officiel de dix des compétitions principales des fédérations africaines de football, dont la CAN, rebaptisée « CAN TotalEnergies ».

         Une opération de propagande à destination des opinions pour faire oublier le pillage des richesses du sous-sol, la destruction de l'environnement et l'exploitation des travailleurs.