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samedi 8 juillet 2023

Nanterre, mort de Nahel mardi 27 juin : retour sur l’explosion de colère. Une correspondance de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine

Nanterre : explosion de colère

05 Juillet 2023

Dès la publication de la vidéo qui montrait clairement l’exécution délibérée par le policier du jeune Nahel, mardi 27 juin, la colère a explosé à Nanterre.

 

Particulièrement dans la cité Pablo Picasso et au Vieux-pont, les deux quartiers où ont vécu le jeune adolescent et sa mère. Des barricades de poubelles ont été édifiées, des véhicules incendiés et les affrontements des jeunes, certains n’ayant que 13-14 ans, avec les forces de police se sont déroulés une bonne partie de la nuit.

Ce qu’ont ressenti les jeunes après la mort de ­Nahel, tous le ressentent : la colère face à l’injustice de vivre, eux et leurs parents, dans un quartier où se délitent transport, logement et éducation. La colère face à ce racisme endémique des forces de répression qui les vise systématiquement, mais aussi les discriminations à l’emploi, à la formation et le dégoût de ces journalistes qui ne viennent dans leur quartier que pour faire des reportages d’« émeutes », gloser sur les parents prétendument démissionnaires dans un quartier qui compte 60 % de familles monoparentales.

Cette colère s’est exprimée aussi le lendemain jeudi 29, lors de la marche blanche qui s’est rapidement transformée en marche de la colère. Plus de 6 000 personnes, dont de nombreux jeunes venus de différents quartiers, mais également d’autres villes, ont défilé du quartier Picasso jusqu’à la préfecture. Des pancartes, des slogans pour crier leur révolte : « Justice pour Nahel ! », « Pas de justice, pas de paix », « Police partout, justice nulle part », « Combien de Nahel n’ont pas été filmés ? », « Peine de mort abolie mais on craint toujours pour nos vies ! »

Arrivé à la préfecture, des affrontements violents ont éclaté. La police a tiré de nombreuses grenades lacrymogènes. Des habitants, effrayés, ont souvent passé une partie de la nuit à entendre le bruit des mortiers d’artifice et des grenades. Certains ont essayé de parlementer avec les jeunes. Face à des jeunes qui s’étaient emparés de bouteilles de gaz et voulaient les faire exploser, un chibani (vieux, en arabe) les a interpellés pour les arrêter. Une maman s’est adressée à d’autres en expliquant que, s’ils mettaient le feu dans la cage d’escalier, c’était la mort assurée pour son mari malvoyant. Dans un autre quartier, des voisins se sont interposés pour empêcher un jeune de 12 ans de se faire lyncher après avoir allumé le feu dans les poubelles en bas de chez lui. Les pompiers, qui refusaient d’intervenir sans escorte policière, ont été accompagnés par les habitants pour éteindre un feu. Dans une autre cité du quartier Picasso, les habitants se sont relayés toute la nuit en bas des tours pour éviter que certains jeunes rentrent et mettent le feu.

Certains habitants disent comprendre la colère des jeunes mais d’autres, voire les mêmes, expriment leur incompréhension face à ce déchaînement de violence.

Face à tout cela, le maire de Nanterre ainsi que les représentants des autorités demandent le retour au calme, l’apaisement, expliquent qu’il faut faire confiance à la justice. Là aussi, les habitants sont partagés. Certains sentent que le retour au calme signifie arrêter de se révolter, d’autres ne voient pas d’issue à cette violence qui se retourne contre les habitants eux-mêmes.

                                                       Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2866)

 

Les prochaines permanences prévues :

-aujourd’hui samedi 8 juillet, de 10h.15 à 10h.55 devant Monoprix ;

-de 11 h. à midi, marché de la Colonie ;

-dimanche 9 juillet, de 10 heures 15 à 10 h.55 devant l’Intermarché du centre ;

-et de 11 h à midi au marché Héloïse ;

-lundi 10 juillet, de 18 à 19 h. centre commercial des Raguenets à Saint-Gratien ;

 

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           -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac du Val-Nord (le journal seulement) et à la librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri (On y trouve aussi la LDC) 

 

Racisme, Retailleau et les autres : Course à l’échalote réactionnaire

 

Toute poubelle est bonne pour leur croisade raciste

 

 

Le LR Bruno Retailleau a déclaré que, pour les émeutiers d'origine immigrée, « Il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques ».

         Retailleau en revient aux bons vieux clichés racistes de l'époque coloniale, quand ses aïeux voulaient « civiliser les sauvages ».

         Retailleau, Ciotti et autres Darmanin, en compétition pour obtenir les faveurs de l'électorat le plus stupidement réactionnaire, sont prêts à aller fouiller toutes les poubelles, et ça ne sent pas bon...

vendredi 7 juillet 2023

Familles : après la mort de Nahel : responsables et démagogues accusent les familles

Après la mort de Nahel : responsables et démagogues accusent les familles

05 Juillet 2023

« Que les parents tiennent leurs gosses », a déclaré samedi 1er juillet le ministre de la Justice, Dupond-Moretti. Macron a surenchéri, lundi 3 juillet, en déclarant qu’il faudrait « sanctionner financièrement et facilement les familles, une sorte de tarif minimum dès la première connerie ».

Le mépris de classe des politiciens de la bourgeoisie transpire dans ces mots. Ce serviteur des classes riches reproche aux parents de ne pas réussir à apprendre à leurs enfants la soumission à une société faite d’injustices. Ceux qui se relaient sur les ondes pour montrer du doigt les parents voudraient que des mères de famille obligées de travailler en horaires décalés, payées au lance-pierres et méprisées par leurs employeurs empêchent leurs enfants en colère de casser ce qui leur tombe sous la main. Bien sûr, leur révolte est autodestructrice et ne mène qu’à une impasse, mais c’est une réaction contre la vie qui leur est offerte dans cette société bourgeoise, faite de soumission, de misère et d’étouffement moral.

De cela, les plus grands responsables sont les dirigeants de cette société et les profiteurs de ce système. Ils parlent des trafiquants en tout genre qui pourrissent la vie des quartiers. Mais qui cultive l’argent facile, celui de la spéculation, des rentes financières, si ce n’est les plus riches ? Qui étale le luxe avec le plus grand sans-gêne, si ce n’est eux ?

Les porte-parole gouvernementaux reprochent aux parents de ne pas savoir éduquer leurs enfants. Mais qui réduit en permanence les budgets de l’Éducation nationale et de la Santé, pour pouvoir grossir les cadeaux aux capitalistes ? Tous les ans, des enseignants et des parents d’élèves se battent contre des suppressions de classes et de postes. Il n’y a jamais eu aussi peu de professeurs remplaçants, ce qui fait que les élèves se retrouvent de plus en plus souvent sans cours.

Et puis quels débouchés cette école de la république offre-t-elle à la jeunesse populaire ? Au-delà de la culture qui rend libre, en particulier de chercher la voie d’une révolte utile et non stérile, elle débouche la plupart du temps sur le chômage ou la précarité.

Alors oui, cette société est pourrie jusqu’à la moelle. Elle repose sur des injustices faramineuses. Pendant que des familles entières réduisent leurs dépenses alimentaires, un Jeff Bezos peut se payer un voyage dans l’espace parce qu’il ne sait que faire de ses richesses. Elle ne sait mettre en avant que l’individualisme, le goût de la domination, le mépris des opprimés.

C’est tout cela qui est à la base de la rage aveugle et autodestructrice qui s’exprime dans ces émeutes. Le capitalisme en prolongeant son règne pourrit tout sur son passage, jusqu’à la conscience de ceux qui se révoltent.

                                                       Marion AJAR (Lutte ouvrière n°2866)

 

 

Les prochaines permanences prévues :

-aujourd’hui de 17 h.45 à 18 h.15, esplanade du Val-Nord ;

- vendredi 7 juillet, de 15 h.40 à 16 h.40 au marché du Val Sud ;

- et de 17 h.15 à 18 h.15 au carrefour Babou ;

-samedi 8 juillet, de 10h.15 à 10h.55 devant Monoprix ;

-de 11 h. à midi, marché de la Colonie ;

-dimanche 9 juillet, de 10 heures 15 à 10 h.55 devant l’Intermarché du centre ;

-et de 11 h à midi au marché Héloïse ;

-lundi 10 juillet, de 18 à 19 h. centre commercial des Raguenets à Saint-Gratien ;