mercredi 26 septembre 2018

Migrants de l’Aquarius : des gouvernements qui rivalisent d’hypocrisie et d’inhaumanité


Les damnés de la mer

   

Après Gibraltar, le Panama a déclaré lundi 24 septembre qu'il retirait son pavillon à L'Aquarius, ce qui plongerait ce navire dans l’illégalité alors qu’il est affrété par des ONG, dans le but de sauver des migrants en Méditerranée.
Le gouvernement italien est intervenu pour obtenir cette mesure, parce qu’il ne veut pas que l’Aquarius accoste sur ses côtes. Quant au gouvernement français, il refuse aussi l’accès à un port français aux 58 réfugiés qui viennent d’être secourus par l’Aquarius, rejetant la responsabilité de la situation sur les autorités européennes.
En fait, tous les gouvernements rivalisent d’hypocrisie et d’inhumanité pour refuser le moindre secours à quelques dizaines de femmes et d’hommes en détresse.

Crèches et conseil municipal d’Argenteuil du 25 septembre 2018


Vers l’abandon à terme des crèches municipales ?

 La municipalité s’est engagée hier au soir, sous prétexte de « délégation de service public » vers la privatisation de deux crèches municipales. Nous y reviendrons, mais en attendant, nous avons retrouvé ce que nous écrivions en mai dernier suite à la mobilisation de trois crèches privées Babilou d’Argenteuil, les travailleurs de celles-ci protestant contre leurs conditions de travail.
         Le délégataire de ces deux crèches concernées n’a pas encore été choisi. Mais l’article ci-dessous donne une idée des conditions dans lesquelles fonctionnent ces crèches privées.



La seule voie



Trois des quatre crèches Babilou d’Argenteuil étaient fermées hier à l’occasion de la journée de grève et de manifestation de la fonction publique. Quant à la quatrième, c’était tout comme. Et sur l'Ile de France, 21 crèches ont fait de même.
Le groupe privé Babilou possède des centaines de crèches à travers le pays qui ont permis à ses principaux propriétaires de voir leur fortune croître d’une façon fulgurante ces dernières années.
Comme partout ailleurs, il n’y a pas de mystère dans ce phénomène. Quand les capitalistes sablent le champagne, les travailleurs trinquent. Quant au service, il ne faut pas y regarder de trop près.
En tout cas, la réaction forte des travailleuses et travailleurs de Babilou d’Argenteuil comme d’ailleurs montrent la seule voie : celle de l’organisation et de la grève.

Loi ELAN et Argenteuil-Bezons-Habitat : encore un petit effort de la part de ceux qui doivent s’en mordre les doigts


Quand le passé récent rattrape le présent



Selon la section CGT de l’entreprise, le seuil des 15000 logements pour échapper au regroupement de bailleurs sociaux, prévu initialement dans la loi ELAN sur le logement, serait abaissé à 12000 logements. ABHabitat possède actuellement plus de 11 000, et n’en est donc pas loin.
Cet abaissement du seuil permettra peut-être e à ABH d'échapper à l’obligation de devoir se regrouper, au moins dans un premier temps.
Si le bailleur historique local avait conservé les logements de Montigny-les-Cormeilles vendus il y a quelques années, son parc se monterait aujourd’hui à combien ?

Argenteuil : projets immobiliers et capacités scolaires : l’inadéquation


De la mauvaise foi en place d’objectivité



Vendredi dernier, une conseillère municipale membre de la municipalité s’est incrustée lors de notre permanence hebdomadaire du carrefour Babou. Ce n’aurait pas été un problème si cela n’avait pas été l’occasion qu’elle manifeste sa mauvaise foi.
         L’objet du début de discussion portait sur l’inadéquation grandissante des nouveaux logements construits dans certains quartiers de la Ville et les moyens scolaires pour accueillir les enfants des nouveaux arrivants. Il ne faut pas être grand clair pour constater que c’est particulièrement le cas dans le quartier du Val-Notre-Dame où ce ne sont pas les deux groupes scolaires prévus qui pourront accueillir ces élèves, et surtout à temps.
         Pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïtés, en prenant par exemple ce quartier, la municipalité peut toujours publier les tableaux d’effectifs et des classes actuels, et ce que les nouveaux projets immobiliers vont entraîner.
         Cette conseillère municipale peut comme de bien entendu se charger de le réaliser, et le communiquer à tous ceux -et ils sont nombreux- que cela inquiète.
         Le conseil municipal d’hier au soir a apporté de nouveaux éléments sur la question, qui vont bien dans le sens de ce que nous pensons. Nous y reviendrons.

mardi 25 septembre 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise de ce lundi 24 septembre 2018 : « Hôpitaux, Ehpad, éducation... la société malade du capitalisme »


Hôpitaux, Ehpad, éducation... la société malade du capitalisme

Tout le week-end, le monde du sport s’est mobilisé contre la volonté du gouvernement de réduire de 6 % le budget du ministère des Sports. Une telle baisse aura de nombreuses conséquences : 1600 postes, soit la moitié des effectifs du ministère, sont menacés ; des équipements ne seront pas rénovés, certaines installations sportives seront ouvertes moins longtemps faute de personnel ; le fonctionnement de nombreux clubs amateurs sera rendu plus difficile. « On met de l'argent uniquement là où on pourra avoir des médailles. On arrête le financement du sport pour tous », ont dénoncé à juste titre de nombreux sportifs.
Brutale et néfaste, la politique du gouvernement l’est dans les domaines les plus essentiels de la vie sociale. Dans l’éducation, le gouvernement se prépare à réduire les effectifs. Ce sont finalement 3 600 postes qui doivent être supprimés, toutes catégories confondues.
Ces suppressions toucheront les collèges et les lycées, alors que 40 000 élèves supplémentaires sont attendus chaque année jusqu’en 2021, d’après les chiffres officiels du ministère. Le gouvernement sacrifie sciemment l’éducation des générations à venir et cela frappera d’abord les enfants des classes populaires.
En présentant le plan Santé, il y a quelques jours, Macron a osé déclarer : «Notre système ne souffre pas dun manque de moyens ». Dans les Ehpad, les hôpitaux publics et dans le secteur de la psychiatrie, la situation est dramatique, dénoncée ces derniers mois par de nombreuses mobilisations du personnel. Dans les hôpitaux, des patients doivent attendre sur des brancards dans des couloirs, faute de lits disponibles. Partout, les effectifs et les moyens matériels sont insuffisants. Dans les Ehpad, le personnel n’a pas le temps de s’occuper comme il faudrait des anciens, pendant que les maisons de retraite privées engrangent des bénéfices par millions.
Depuis des années, les gouvernements successifs n’ont cessé de soumettre les établissements de santé à la diète budgétaire. En obligeant les hôpitaux à s’endetter, ils les ont livrés aux banquiers qui peuvent ainsi détourner à leur profit des sommes qui devraient être consacrées à soigner les patients.
Avec un plan Santé qui prévoit des réorganisations sans accroître les moyens financiers, le gouvernement actuel poursuit la même politique que ses prédécesseurs, avec les mêmes conséquences désastreuses.
L’accès aux soins et à l’éducation devrait constituer une priorité car il s’agit de besoins parmi les plus élémentaires. C’est non seulement essentiel mais l’avenir de la société en dépend. Le fait que ces besoins soient de plus en plus négligés montre à quel point le système capitaliste est devenu parasitaire et destructeur.
Dans cette période de crise où les marchés stagnent du fait du chômage de masse et de la montée de la pauvreté, les capitalistes se tournent de plus en plus vers la finance pour continuer de réaliser des gains élevés. Ce parasitisme de la finance s’exerce sur toute l’économie et, par là même, sur toute la société, imposant sa logique du profit le plus rapide possible. Elle pèse aussi sur les États qui consacrent une part croissante de leur budget au remboursement de la dette, au détriment des services publics les plus utiles à la population.
Ici, en France, après Sarkozy et Hollande, c’est au tour de Macron de servir les intérêts des magnats de l’industrie et de la finance, des Arnault, Bouygues, Dassault, Peugeot, etc. Pour satisfaire leurs appétits, Macron ne mégote pas et leur accorde des milliards en cadeaux fiscaux et subventions de toutes sortes. Comme ses prédécesseurs, Macron applique la politique antiouvrière que le grand capital exige des gouvernements dans tous les pays.
Pour que la bourgeoisie puisse afficher une prospérité insolente, des millions de travailleurs subissent l’aggravation de l’exploitation, le chômage et des conditions de vie de plus en plus précaires. Mais c’est toute la société qui en paye le prix par une dégradation générale de la vie sociale… en attendant la prochaine catastrophe financière qui menace d’une crise pire qu’en 2008.
Empêcher ce système irrationnel et incontrôlable d’entraîner toute la société dans sa faillite est une nécessité. La seule classe sociale qui a la force de renverser le pouvoir de la bourgeoisie et d’exproprier le grand capital est la classe des exploités. Il n’y a pas d’autres remèdes pour sauver la société malade du capitalisme.