jeudi 2 novembre 2017

16 novembre : continuer la mobilisation


Le 16 novembre, contre les attaques antiouvrières : continuer la mobilisation ! 
 
 

Depuis la rentrée, les journées de mobilisation se succèdent contre les ordonnances de Macron et, plus largement, contre sa politique antiouvrière. Le 16 novembre, la CGT, Force ouvrière, Solidaires, la FSU ainsi que l’Unef et deux organisations lycéennes, la Fidl et l’Unel, appellent à une nouvelle journée de grève et de manifestations.
À la déréglementation du travail, aux nouvelles facilités de licencier, au renforcement de l’arbitraire patronal, à la précarisation généralisée, le gouvernement ajoute la perte de pouvoir d’achat pour les salariés du privé et du secteur public, les attaques contre les retraités, les chômeurs, les bénéficiaires des APL. Sa politique budgétaire diminue les ressources des collectivités locales et des services publics indispensables à la population.
À l’augmentation inexorable du nombre de chômeurs, à la course aux fins de mois qui commencent de plus en plus tôt, au manque de moyens dans l’Éducation nationale et l’enseignement supérieur, correspond l’enrichissement d’une minorité de bourgeois.
Ce train gouvernemental d’attaques antiouvrières, cette volonté patronale de faire reculer plus encore les conditions de vie du monde du travail pour enrichir la bourgeoisie devront, pour céder le terrain, se heurter à un mouvement d’ensemble des travailleurs, jeunes et retraités, employés des petites et grosses entreprises, secteur public et privé. L’appel du 16 novembre est une occasion à saisir, pour construire cette mobilisation.

                                                 Viviane LAFONT (Lutte ouvrière n°2570)

Argenteuil : municipalité et école privée hors contrat : l'idylle


Fonds publics uniquement pour l’Ecole publique

 
A défaut d'inaugurer les écoles publiques tellement nécessaires à Argenteuil


Bien sûr, des banderoles portant le logo de la Ville avaient déjà fleuri pour annoncer une opération « portes ouvertes ». Mais jusqu’alors, la municipalité était restée particulièrement discrète sur le sujet. Mais cette fois, c’est officiel. Dans le dernier numéro de L’Argenteuillais on voit le maire d’Argenteuil inaugurer l’école d’embrigadement nationaliste « espérance banlieue ».
         C’est tout de même fort de café que l’édile se mêle d’une initiative totalement privée, puisque cet établissement privé inspiré par le catholicisme traditionnaliste n’est même pas sous contrat avec l’Etat.
         Les choses sont donc un peu plus claires. Pour qu’elles le deviennent vraiment, il reste à connaître le montant direct ou indirect des aides apportées par la municipalité à l’installation de cette école dans des locaux communaux.
         Comme les habitants n’ont pas à financer ce genre d’Ecole, ils aimeraient connaître le montant de ce petit larcin.

Argenteuil Défense de Jean Vilar : humour local


Georges Mothron et la « reconquête des berges » ?

         Il n’y a vraiment rien d’extraordinaire dans le projet foncier dont se vante la municipalité lelong des voies SNCF, rue des Charretiers, dans la zone industrielle de la gare, si ce n’est son titre : « Argenteuil littoral ». Littoral, car le bâti devrait déboucher sur un petit bout de berge de Seine et rejoindre une péniche restaurant.
         « Littoral » ! Les promoteurs ne doivent pas savoir ce dont il s’agit.
         L’amusant si l’on peut dire dans la tribune municipale de ce mois est le commentaire qui accompagne l’évocation de ce projet. : « … Mais ce n’est pas tout.Ce projet porte également en lui une dimension culturelle et artistique importante tenant compte du passé prestigieux d’Argenteuil. C’est donc assez logiquement que les bords de Seine seront réinvestis avec la création d’une passerelle en bois qui… »
         Le « passé prestigieux d’Argenteuil » ? Voilà que certains ne manquent pas d’humour noir.
         Bords de Seine que l’on « réinvestit » sur une bande minuscule de berge près du pont ferroviaire, alors que l’on s’apprête dans le même temps à les saccager sur tout un « littoral » de L’Ile Héloïse.
         Mais, c’est habituel, ces messieurs-dames ne donnent eux-mêmes guère de valeur à ce qu’ils écrivent. Ils peuvent donc se permettre d’écrire n’importe quoi.
 
 

Tota, Grande Paroisse etl AZF : désigné mais toujours pas condamné


Total n'est toujours pas condamné

 
 


Seize ans après l'explosion de l'usine AZF à Toulouse qui avait fait 31 morts et des milliers de blessés, par leur ténacité des associations de victimes ont obtenu la condamnation de l'ancien directeur à quinze mois de prison avec sursis et 10000 euros d'amende, et la condamnation de Grande-Paroisse, l’usine propriétaire, à 225 000 euros d'amende. C'est le troisième procès concernant cette explosion et de nouveau le tribunal a repoussé les thèses de l'accident, ou celles encore plus absurdes de l'attentat, que la direction évoquait.
Derrière Grande-Paroisse, il y a le groupe Total, dont AZF était une filiale. Total utilise une armée d'avocats pour ralentir les procédures et se protéger de toute condamnation. En fait, le véritable responsable de la catastrophe, c'est bien Total, qui pour diminuer ses frais, néglige des règles de sécurité les plus élémentaires. L'ex-directeur d'AZF et Grande-Paroisse vont se pourvoir en cassation. Le marathon juridique n'est donc pas terminé mais ce nouvel épisode a le mérite de désigner les vrais responsables.


Médiator, Servier, ils ne reculent devant rien


Mediator : la scandaleuse attitude de Servier

À l’issue d’une procédure de six ans, les responsabilités du laboratoire Servier dans le scandale de son médicament le Mediator ont été confirmées par la décision de la justice de renvoyer ce laboratoire et ses principaux dirigeants devant un tribunal correctionnel pour « tromperie aggravée avec mise en danger de l’homme, escroquerie, trafic d’influence, prise illégale d’intérêts, homicides et blessures involontaires ».
Pour en arriver là, il avait fallu passer outre toutes les tentatives de Servier et de son armée d’avocats pour échapper à ses responsabilités. En effet, alors que le Mediator était prescrit comme un médicament coupe-faim, il était dans le même temps interdit dans d’autres pays pour ses effets secondaires dramatiques, notamment au niveau du cœur et des valves cardiaques. Le bilan terrible s’élève rien qu’en France à près de 2 000 décès liés à la prise de Mediator.
Mais Servier ne s’est pas contenté de chercher par tous les moyens à cacher ses responsabilités, il a aussi mené une véritable guerre de tranchées pour réduire les indemnisations de ses victimes. Pour le moment, c’est l’État, par l’intermédiaire de l’Oniam (Office national d’indemnisation des accidents médicaux), qui indemnise les malades avant de demander à Servier le remboursement des indemnités. Mais Servier bataille pour ne pas rembourser l’Oniam. Ainsi, dans le cas de deux malades indemnisés 450 000 euros en janvier 2017, Servier prétend ne reverser que 27 000 euros en se fondant sur deux expertises judiciaires. Devant les protestations de l’Oniam, Servier a finalement proposé de payer 50 000 euros. Le 29 septembre, l’État l’a assigné en justice pour l’obliger à régler l’intégralité de la somme. C’est une première mais rien ne dit que Servier n’arrivera pas à faire traîner encore les choses.
Alors que sa responsabilité est avérée, Servier ne recule devant rien pour indemniser le moins possible et le plus tard possible ses victimes.

                                              Cédric DUVAL (Lutte ouvrière n°2570)