mardi 2 août 2016

Argenteuil, marchés, hôpital : nouvelles d'Argenteuil



Et par-dessus le marché…


Suite à notre brève d’hier sur le marché Joliot-Curie, un commerçant nous précise « que les personnes les plus concernées en plus des clients sont les commerçants que l'on prend pour des marionnettes et pour qui on n’a malheureusement pas beaucoup de considération. On les replace sur des emplacements sans leurs demander leur avis, et même parfois pire que tout, on ne les replace pas. Ils se voient éjectés tout simplement du marché malgré leur ancienneté. »
         Rien d’étonnant. C’est ainsi que les décideurs décident, loin de l’avis de tous, et des principaux intéressés. Jusqu’au moment où la révolte gronde…


L’hôpital et ses urgences, et là ce n’est pas du ciné


L’hôpital Victor Dupouy d’Argenteuil a une nouvelle spécialité médicale si l’on peut dire, pas encore totalement référencée, le tournage de film. Ces dernières années, il a accueilli plusieurs opérations... tournage, de séries télévisées ou de films.
         Il y a des locaux désaffectés et équipés. Autant effectivement qu’ils servent pour ce genre de choses, et peut-être pour d’autres. Et l’on espère que cela produit du beurre dans les comptes de l’hôpital et que cela permet de  recruter quelques postes d’agents hospitaliers. Ils sont nombreux à manquer.
         Le dernier en date de ces tournages concerne les six femmes « déjantées » de la série « WorkinGirls » pour Canal +. Il s’agirait pour nos six héroïnes, dans cette nouvelle série, de sauver le service des urgences.
         Là vraiment rien à dire, on est dans la vraie vie.
         Combien de ces services ont disparu à l’échelle du pays ces dernières décennies, ou ont été regroupés ?
         Oui, la vraie vie.

Là, sur cette photo, pas tout à fait dans la vraie vie


Adama Traoré : on commence à en savoir un peu plus grâce au travail de journalistes



Des journalistes enquêtent

Zones d’ombre, c’est le moins que l’on puisse dire

Extraits de l’article d’hier du journal Le Monde intitulé « Mort d’Adama Traoré : des zones d’ombre persistent »

« Un « syndrome asphyxique aspécifique ». Derrière une expression un peu barbare aux yeux du néophyte, la mort d’Adama Traoré a certainement trouvé son origine. L’homme de 24 ans, mort le 19 juillet à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), lors de son interpellation par des gendarmes, a manqué d’oxygène. C’est ce que constatent les rapports des deux autopsies faites les 21 et 26 juillet et que Le Monde a pu consulter. Ces rapports ne disent cependant pas ce qui a provoqué l’asphyxie.
         Adama Traoré a-t-il manqué d’oxygène parce qu’il souffrait d’une pathologie cardiaque ? A-t-il manqué d’oxygène parce que trois gendarmes l’ont plaqué au sol, en usant d’une technique dangereuse ? Est-ce la conjonction de sa maladie et de son immobilisation qui a précipité sa mort ?»
         Pour Lassana Traoré, l’un des frères du jeune homme, les zones d’ombre sont trop nombreuses : « On est prêt à tout entendre à partir du moment où on nous dit la vérité. Mais alors que, dès la première autopsie, il est question d’asphyxie, le procureur n’en a jamais parlé. Pourquoi ? »
« …Le 21 juillet, le procureur déclarait ainsi à l’Agence France-Presse (AFP) qu’Adama Traoré « avait une infection très grave », « touchant plusieurs organes » ; il précisait que l’autopsie n’a pas relevé de « trace de violence significative ».
         Il n’est alors pas question d’asphyxie, bien que le médecin légiste en fasse état. Son rapport signale aussi « des lésions d’allure infectieuse » au niveau du foie et des poumons, mais rien quant à leur supposée gravité. Au contraire, le médecin explique prudemment que des analyses supplémentaires sont « souhaitables ».
Surtout, le procureur ne fait une fois de plus pas état « des manifestations asphyxiques » pourtant détaillées dans la seconde autopsie.
         Comment expliquer cette communication sélective ? « J’ai fait état des éléments saillants des différents comptes rendus, se justifie M. Jannier au Monde...
         M. Jannier insiste : « Je ne sais pas si l’asphyxie est la cause de la mort, tout ceci est assez fragmentaire. Si on avait une conclusion précise, on la communiquerait. »
         Un sous-officier présent explique que le jeune homme « résiste à son interpellation ». « Nous contrôlons avec le poids de notre corps l’homme afin de l’immobiliser », dit-il aussi. Un autre gendarme présent corrobore cette déclaration : « Il a commencé à se débattre et je lui ai fait une petite torsion de sa cheville gauche. Il a commencé à nous dire qu’il avait du mal à respirer. On se trouvait à trois dessus pour le maîtriser. » Ce même gendarme précise : « J’étais sur ses jambes. Mes deux autres collègues contrôlaient chacun un bras ». Cette technique correspond à un plaquage ventral. Dans un rapport paru en mars 2016, l’ONG française de défense des droits de l’homme Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) appelle à son interdiction car elle « entrave fortement les mouvements respiratoires et peut provoquer une asphyxie », un risque accentué par l’agitation dont peut faire preuve la personne interpellée lorsqu’elle suffoque et que les personnes renforcent la pression exercée sur elle. D’après l’ACAT, plusieurs morts ont été provoquées ces dernières années par cette technique.
         Tel que le rapporte le sous-officier présent ce jour-là, Adama Traoré a bien signalé « avoir des difficultés à respirer ». Mais, au lieu d’appeler les secours, les trois gendarmes embarquent le jeune homme dans leur voiture et le conduisent à la gendarmerie, toute proche, pour « lui signifier sa garde à vue ». En y arrivant, Adama Traoré « s’assoupit et a comme une perte de connaissance », déclare un des gendarmes. « Quand on l’a sorti du véhicule, il était inconscient », confirme son collègue, qui explique aussi que, craignant qu’il simule, ils l’ont laissé menotté. Les secours sont dépêchés sur place, en vain. Le décès est déclaré peu après 19 heures.

    Julia Pascual
    Journaliste au Monde

Communes : piscines et autres équipements fermés : des difficultés financières des communes subies par les habitants



Dans la série « attaques aux services publics utiles à la population ». En Alsace cette fois

Fermeture de la piscine en août : une décision contre les plus pauvres

Après avoir décidé de couper l'éclairage public à 23 h en semaine et à minuit le samedi, et de réduire la rotation de la tournée du transport urbain, la Ville de Sainte-Marie-aux-Mines invoque des « contraintes budgétaires » pour fermer la piscine municipale pendant tout le mois d'août.
Cette décision est certes la conséquence de la réduction générale des dotations accordées aux collectivités locales par l'Etat, sous Hollande comme sous Sarkozy, pour arroser encore plus le patronat. Mais c'est aussi un choix de la municipalité, celui de faire subir à la population, et notamment à sa frange la plus pauvre, la dégradation des services publics. Tant pis pour ceux qui n'ont pas les moyens de partir en vacances !
La Mairie s'assoit sur les 400 signatures recueillies par la pétition contre la fermeture de la piscine.
Bien sûr, les possibilités d'action des municipalités sont limitées, mais elles existent, à commencer par la mutualisation des équipements au niveau intercommunal.
Et si elles étaient au service de la population, les municipalités ne se feraient pas la simple courroie de transmission de l'austérité imposée par l'Etat.