mardi 31 mai 2016

Loi travail : Macron et cie, nouvelles de la lutte, et des entreprises


Une nouvelle macronerie

 
Macron n'en loupe pas une ! Il avait qualifié les ouvrières d'un abattoir de Bretagne d'illettrées. Cette fois, apostrophé par des manifestants qui lui faisaient remarquer ses costards à 3 000 euros, il a rétorqué que, pour se les payer, il fallait travailler. Les millions de chômeurs et smicards apprécieront !

Son travail à lui et à son gouvernement consiste à déshabiller les pauvres pour habiller les riches.

Macron et les siens vivent dans leur bulle où ils cohabitent avec nos exploiteurs. En se frottant à des manifestants, ils ont pu entrevoir la vraie vie. Mais il faudra bien plus pour qu'ils comprennent les leçons.

         En attendant, voilà qu'avec une telle réflexion il s'est à l'égard de lui-même déjà taillé un beau costard.

 

Haine de classe

 

Difficile d'ouvrir radio ou télé sans entendre pis que pendre de la CGT, qui serait responsable de tout ce qui va mal. De la droite au FN, en passant par les notables du PS, sans oublier nombre de journalistes, chacun en rajoute. Parmi les caciques du PS ou qui rêvent de le devenir, le député d’Argenteuil-Bezons s’en donne à cœur joie sur le sujet, même si, face au secrétaire de la CGT, il n’en menait pas large sur BFMTV dimanche soir.

La CGT serait ultra-minoritaire, soulignent-ils tous, mais elle bloque le pays. Comme si la CGT, alliée à d'autres syndicats, disposait du pouvoir de décider de ce que font des dizaines de milliers de salariés !

Ce qui réunit en une même lamentation ces politiciens et ces journalistes, au-delà de la CGT, c'est une hostilité commune à la classe ouvrière quand elle montre sa force en luttant.

 

Grève à Amazon-Montélimar : ras-le-bol de la flexibilité et des bas salaires

 

Des travailleurs d’Amazon, qui préparent et emballent les commandes passées sur internet, sont en grève  depuis mercredi 25 mai : ils protestaient contre un projet de les faire travailler 6 jours sur 7 en été sans payer d’heures supplémentaires, en leur faisant récupérer ces heures au bon vouloir de la direction, et contre les ridicules augmentations de salaires  proposées par ce groupe aux profits records.

La mobilisation, sur les quatre sites Amazon en France, a déjà connu un premier succès : la direction a dû remballer son projet de réorganisation du travail. Elle continue à Montélimar pour obtenir des augmentations de salaire et des embauches.

 

L’Union Départementale des syndicats CGT du Val d’Oise appelle à une assemblée ce soir mardi 31 mai à 17 heures 30 à la Maison des Syndicats de Cergy, rue Francis-Combes. Nous en serons.

AB-Habitat et municipalité d'Argenteuil : le logement dans la tourmente


Une zizanie hautement préjudiciable

 
C’est un bien étonnant voire énigmatique« flyer » municipal qui est distribué actuellement sur la Ville. Sous le titre « Argenteuillais, comment obtenir un logement social ? », on peut lire : « A la suite de la privatisation d’AB-Habitat par M. Doucet, député, la Ville n’est plus en mesure de répondre à vos demandes auprès de cet organisme (la Ville n’a plus aucun pouvoir de décision en commissions d’attribution). Il convient désormais, de vous adresser à Philippe Doucet, également vice-président d’AB-Habitat. Vous pouvez le joindre : ». Suit les références de différents moyens de le joindre.

         A Argenteuil, AB-Habitat, c’est 8500 logements sur les 14 500 logements dits « sociaux » qui concernent 14 « bailleurs sociaux » dont AB-H.

         Cette rupture qui semble totale, selon les termes de ce message distribué, entre la Ville d’Argenteuil et le bailleur « historique » de celle-ci, ne peut être, si elle se confirme, qu’hautement préjudiciable à la population, pour, entre autres les raisons suivantes :

-ce patrimoine AB-H est enserré dans l’espace municipal, la collaboration entre leurs propriétaires est une nécessité évidente ;

-qu’en est-il de la garantie municipal des emprunts contractés par AB-H, hier, et qu’en sera-t-il demain ?

-quel avenir pour le service municipal de logement où AB-H représentait une part importante de l’activité ?

Quelques questions parmi d’autres.

         Le caractère elliptique et énigmatique du texte distribué laisse en tout cas une drôle d’impression.

         A un an des élections législatives, les camps se mettent en ordre de bataille. Mais comme chaque fois dans les guerres, la population « civile » est la première à trinquer. En l'occurrence, les près de 7000 demandeurs d'un logement sur Argenteuil, eux et leurs familles.

Député PS d'Argenteuil-Bezons : mensonge à Argenteuil, mensonge sur la loi Travail


 

Cela ne peut pas être une erreur

 
Nous en aurons beaucoup trop parlé, mais il reste deux éléments qui portent encore sur nous dans l'écrit de P. Doucet et à propos desquels nous aimerions rétablir la vérité, la nôtre peut-être mais qui est « la » vérité en l’occurrence. Le premier porte sur la nature de la liste conduite par P. Doucet sur laquelle nous figurions en 2008 (voir ci-dessous), et le second concerne le combat que nous avons mené à Joliot-Curie de 2005 à 2008. (cf. brève de demain).

         Le livre du député comporte le paragraphe suivant signé M.C. (Marine Chailloux) : « En mars 2008, il parvient à réaliser l’exploit : il remporte l’élection municipale, alors que son opposant, unique candidat à droite, aurait pu gagner dès le premier tour. Philippe Doucet l’a emporté grâce à une large alliance : une liste arc-en-ciel, du Modem à Lutte ouvrière, en passant par le Parti communiste (PCF), les Verts et bien sûr le parti socialiste… ».

         Philippe Doucet a donné les mauvaises informations à Marine Chailloux ? Il n’a pas relu son texte ?

         La liste à laquelle nous participâmes en 2008 regroupait certes des « personnalités », mais uniquement LO, le PCF, et le PS, mais ni Le Modem ni les Verts. Si P. Doucet avait intégré le Modem de Bayrou, il savait que nous nous retirions de sa liste, comme nous l’avons fait alors dans un certain nombre de villes. Par ailleurs, a-t-il oublié que le Modem présentait sa propre liste en mars 2008 ?

         Mais pourquoi une telle amnésie ? Car cela fait plus présentable en 2016 alors qu’il soutient -et de quelle façon- une politique que ni le centre ni la droite ne contestent sur le fond ?

lundi 30 mai 2016

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 30 mai 2016


Pour le retrait de la loi Travail, le combat continue

 

 « Minoritaires irresponsables », « chienlit », « terrorisme social » pour Le Figaro, « voyous » pour Gattaz … Le gouvernement, la droite et la grande majorité des médias n’ont pas lésiné pour fustiger les actions de blocage et les grèves dans les raffineries. Leur but était d’isoler ceux qui continuent de se battre contre la loi El Khomri du reste de la population. Ils ont échoué.

Comme l’a démontré la journée de mobilisation de jeudi dernier, il y a eu, en effet, plus de monde dans la rue, plus de grèves et plus de débrayages dans les entreprises. Quant à la population, elle reste majoritairement solidaire des grévistes, même quand elle doit faire la queue pour avoir de l’essence ou devant un blocage.

Hollande et Valls disent ne vouloir rien lâcher ? Eh bien, les opposants non plus ne lâcheront rien ! Cela fait près de trois mois qu’ils se battent. Certains en sont à leur huitième manifestation. D’autres en sont à dix ou quinze jours de grève. Ils n’ont plus à prouver leur détermination.

Cette semaine, avec les appels à la grève reconductible à la SNCF et à la RATP et avec les journées prévues dans les Ports et docks et dans l’aérien, le camp de la contestation va s’élargir.

Le gouvernement parle d’objectifs catégoriels comme si leurs luttes n’avaient pas de rapport avec la loi El Khomri. Mais l’allongement de l’amplitude de travail et la réduction de leur temps de pause dénoncés, par exemple, par les cheminots sont inspirés par le même esprit que la loi : utiliser le chantage à la compétitivité pour imposer des reculs des conditions de travail et de salaire.

Alors, la lutte dans les transports et la lutte contre la loi El Khomri ne doivent faire qu’un, et le succès de l’une aidera au succès de l’autre.

Quant à tous ceux qui agissent, même de façon minoritaire, ils ont raison de se battre et d’aller jusqu’au bout de ce qui leur est possible de faire, parce que tant qu’il y a du monde dans la rue et en grève, tout est possible.

La pression sur le gouvernement est de plus en plus grande, et il cherche une porte de sortie. Des tractations avec les confédérations syndicales sont d’ailleurs prévues dans la semaine. Pour que ces dernières ne signent pas des accords dans le dos des manifestants et pour qu’elles s’en tiennent au retrait pur et simple de ce projet de loi pro-patronal, il faut rester mobilisés.

Oui, tous ceux qui se battent ont de quoi être fiers. Ils ne sont peut-être qu’une fraction du monde du travail, mais ils représentent les intérêts de tous. Et à l’inverse du gouvernement, ils peuvent se prévaloir du soutien de la majorité de la population et, même, de la quasi-unanimité du monde du travail.

Ce soutien doit continuer de s’exprimer de toutes les façons possibles. En affichant sa solidarité en toute occasion et en se joignant aux débrayages et aux manifestations qui se présentent.

Mardi 14 juin aura lieu, à Paris, une manifestation nationale appelée par toutes les confédérations syndicales opposées au projet de loi. Cette journée marquera une étape importante.

Elle doit se préparer dans les ateliers, les bureaux et les entreprises de sorte que le maximum de salariés rajoutent leur poids dans l’épreuve de force qui se joue contre le gouvernement et le patronat. 

L’enjeu dépasse le seul avenir de la loi El Khomri. Car au-delà de cette bataille précise, il est nécessaire que les travailleurs reconstruisent ensemble une force capable d’organiser la défense de leurs intérêts contre le patronat.

Il y a, dans toutes les entreprises, des mini-lois El Khomri imposées au quotidien. En changeant le rapport de force avec le patronat, la mobilisation actuelle ne peut que renforcer les travailleurs qui, dans leur entreprise, veulent réagir et riposter collectivement.

La mobilisation actuelle et surtout les grèves, avec leurs conséquences sur la machine à profits et la vie économique, montrent la force détenue par les travailleurs.

Les CRS peuvent en effet déloger quelques centaines de manifestants qui bloquent une raffinerie ou une voie de chemin de fer. Mais ils ne peuvent pas remplacer les salariés de ces raffineries en grève, ni s’improviser conducteurs de trains, aiguilleurs ou pilotes d’avions.

Ils ne peuvent pas, non plus, remplacer les ouvriers sur les chaînes de montage, les employés, les techniciens ou les ingénieurs, qui sont tous des maillons indispensables pour faire tourner les entreprises.

Alors oui, les travailleurs représentent une force. Ils ne sont pas voués à subir les lois du patronat et des gouvernements à son service !

 

Nathalie Arthaud sur BFMTV mardi soir à 21 heures


Demain soir 31 mai

BFM TV : 

Interview de Nathalie Arthaud

à 21h00