mardi 5 août 2014

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière d'entreprise du lundi 4 août 2014


Ne te demande pas pour qui sonne le tocsin : il sonne pour toi !

Pendant que la télévision nous abreuve d’images des cérémonies de commémoration de la Première Guerre mondiale, avec accolades de chefs d’État et discours mielleux sur la paix et l’entente entre les peuples, le territoire de Gaza, cette prison à ciel ouvert pour le peuple palestinien, est depuis un mois écrasé sous les bombes. L’armée israélienne, forte de sa supériorité technique et surtout du soutien des grandes puissances, ne fait même plus semblant : elle bombarde écoles et hôpitaux, elle mitraille femmes et enfants pour semer la terreur dans toute la population. Hollande a eu le cynisme de donner en exemple la réconciliation franco-allemande ! Comme si ce qui se passe au Moyen-Orient était de la faute des peuples !

Ce que la situation au Moyen-Orient a de spécifique n’est en rien dû aux peuples mais à l’importance stratégique et économique de cette région gorgée de pétrole que les grandes entreprises pétrolières se disputent depuis des décennies. Leurs représentants politiques à la tête des grandes puissances, anglaise, française, américaine, dressent depuis des décennies les États de la région les uns contre les autres afin de mieux préserver leur domination.

L’État d’Israël joue un rôle particulier dans ce dispositif en tant que principal gendarme de la région. Les dirigeants de l’État d’Israël assument la responsabilité la plus directe dans la transformation du peuple palestinien en paria dans son propre pays, et des jeunes Israéliens en assassins en uniforme. L’État d’Israël n’agit pas seulement pour son propre compte, mais autant et plus pour le compte des grandes puissances occidentales dont les trusts tirent profit des richesses du sous-sol en pétrole comme de la vente d’armes.

Les autres États du voisinage, arabes ceux-là, ne valent pas mieux. Les multinationales concèdent à leurs dirigeants de quoi vivre dans l’opulence pendant que leurs peuples crèvent dans la misère. Faut-il le rappeler, si le blocus est imposé à Gaza par Israël, il l’est, aussi, par l’Égypte.

Si la situation au Moyen-Orient a quelque chose de spécifique, elle est en même temps le symbole et le résumé de la domination de la grande bourgeoisie capitaliste sur le monde. Les grandes sociétés financières pataugent partout dans le sang.

À côté des guerres au Moyen-Orient, en Israël-Palestine, mais aussi en Irak, en Syrie, combien d’autres en Afrique, de la Libye au Zaïre en passant par le Mali, la Centrafrique ? Les puissances impérialistes ont imposé partout leur domination par la violence directe ou indirecte. Elles la maintiennent partout en jouant sur les oppositions nationales, ethniques, religieuses. Même si, bien souvent, le résultat de leur politique les déborde et qu’elles finissent par ne plus maîtriser les catastrophes qu’elles ont provoquées, elles en sont responsables.

Tout le mécanisme du système capitaliste mondial est bâti comme cela : des guerres et des massacres là où se situent les richesses en matières premières, pour qu’à l’autre bout du monde, dans les sièges feutrés des grands trusts à New York, Londres, Paris, leurs dirigeants puissent ajouter des milliards aux milliards afin d’être gaspillés en luxe inouï pour une minorité ou dilapidés dans la spéculation.

À nous, travailleurs de ce pays, d’être conscients que ceux qui meurent à Gaza ne sont pas seulement les représentants du Hamas qui reproduisent à petite échelle le terrorisme en grand de l’État d’Israël, mais des ouvriers, des pêcheurs et surtout des chômeurs. C’est-à-dire les nôtres.

Ici, en France, le grand capital se contente de nous exploiter et, en cette période de crise, de nous pousser vers le chômage et l’appauvrissement. Disons-nous bien que, malgré la comédie cérémonielle que jouent les crapules hypocrites qui dirigent le monde, ce qui se passe à Gaza n’est pas si loin de nous. Les reportages rétrospectifs consacrés au déclenchement de la Première Guerre mondiale montrent avec quelle rapidité des millions d’ouvriers, de paysans ont été mobilisés pour être transformés en chair à canon. Huit millions de morts de la Grande Guerre, non pas pour la patrie, mais pour permettre aux grands fauves capitalistes rivaux d’accroître leur part de la dépouille de leur victime.

Gaza, c’est le présent de deux peuples : l’un massacré, l’autre transformé en assassin. Mais c’est aussi, peut-être, notre avenir. Car, comme le disait Jean Jaurès il y a un siècle, « le capitalisme porte la guerre en lui comme la nuée porte l’orage ». Le capitalisme n’est pas devenu meilleur depuis, mais nuisible à une plus grande échelle encore. L’humanité ne connaîtra la paix qu’avec la fin du capitalisme.

lundi 4 août 2014

Austérité pour la population, milliards pour les actionnaires, c'est la politique de Hollande et de Valls


 


Hollande et Valls exigent depuis des mois que la population se serre la ceinture pour ne pas compromettre, disent-ils, le « retour de la croissance », soutenue d’après eux par la recette magique de leur pacte de responsabilité, avec 40 milliards d’allégements de cotisations sociales pour le patronat.
           Mais ils doivent admettre qu’il n’y a pas le moindre signe de reprise en vue. Il n’y aura pas non plus, laissent-ils entendre, comme si c’était nécessaire, le moindre changement de politique à la rentrée. Leur politique, ce sera « le pacte, tout le pacte, et encore plus que le pacte ». C’est-à-dire la même chose en pire.
          Reprise ou pas, Hollande et Valls agissent corps et âme pour le compte du patronat.

Argenteuil : des hausses des tarifs des cantines scolaires et des centres de loisirs dans tous les cas inacceptables


Pour s’attaquer aux conséquences du capitalisme qui ronge la société, il faut s’attaquer à celui-ci !

A partir d’une polémique entre la droite et le PS par médias locales ou blogs interposés, on apprend que le prix du repas de cantine servi dans les écoles et les centres de loisirs par la Ville va augmenter.
         Selon le PS, via le Parisien-95, "pour une femme seule gagnant 900€ par mois, et ayant un enfant " cette augmentation se montera a 595 € pour l'année".
         Philippe Métézeau, un des adjoints-au maire, conteste ces chiffres et oppose les siens : « Pour cette personne, si son enfant fréquente la cantine tous les jours possibles et toute l'année, l'augmentation sera de 109 € pour l'année. Même si on ajoute qu'il fréquente le centre de loisir tous les jours possibles, matin et soir, mercredi compris, pendant les vacances scolaires, l'augmentation serait de 174€  C'est bien sur une augmentation importante que nous ne nions pas, mais la réalité est loin des calculs de l'opposition… ».
         Si nous partons de ces chiffres, et nous aimerions connaître ce qu’il en coûtera à des familles aux revenus plus importants mais qui ne roulent pas sur l’or pour autant, de telles augmentations grignotent le revenu des plus pauvres. Car elles ne sont pas les seules. Les unes et les autres, impôts, prix de l'énergie, tarifs postaux, produits alimentaires,..., grignotent, année après année, le pouvoir d’achat des familles.
         Alors oui, au-delà de la question des priorités dans les dépenses municipales, il y a celle qu’il faut exiger de l’Etat qu’ils abondent les finances des communes au lieu d’abonder les fonds des grandes entreprises capitalistes. Il faut dénoncer la domination des banques qui sucent le sang des finances communales.
         Mais il faut appeler aussi à la hausse des salaires, à la mise en place d’une échelle mobile des salaires des travailleurs du privé comme du public, contrôlée par ces travailleurs eux-mêmes !
         Mais sur ces terrains, que ce soit du côté de la droite locale ou du PS, c’est le silence le plus total.
         Pour s’attaquer aux conséquences du capitalisme, il faut s’attaquer en premier lieu à celui-ci.
         Bien évidemment, cette politique communiste est aux antipodes de leur action.
         En attendant, il n’y a aucune raison que les familles argenteuillaises acceptent à la rentrée ces hausses.

Chine : explosion meurtrière dans une usine



Le 2 août, une explosion dans une usine de sous-traitance automobile à Kunshan, dans l’est de la Chine, a provoqué la mort d’au moins 75 ouvriers, et 185 sont blessés.

L’explosion aurait été provoquée par l’accumulation de poussières métalliques exposées à de fortes températures.

L’entreprise travaille pour des groupes automobiles, notamment General Motors, qui a ouvert le parapluie en disant ne pas avoir de relations directes avec ce sous-traitant.

Mais ces grands groupes exigent les moindres coûts, poussent à la rentabilité et se moquent que les règles de sécurité soient appliquées chez leurs sous-traitants. Ils sont responsables et coupables de ces catastrophes industrielles. Directement ou indirectement ? Qu’est-ce que ça change !

samedi 2 août 2014

Mélanchon et Jaurès : quand les politiciens de gauche s'approprient Jaurès. Un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine.


Quand les politiciens de gauche s'approprient Jaurès

Dans une pleine page du Journal du Dimanche, Mélenchon a dénoncé les présentations intéressées et erronées du fondateur du parti socialiste, Jean Jaurès, avant de ... se servir lui-même de Jaurès, en en faisant un nationaliste et un anti-européen.

Jean-Luc Mélenchon s'insurge contre les Sarkozy et Le Pen hier, et les Hollande et Valls aujourd'hui, qui se réfèrent à Jean Jaurès : « Ils font parler les morts pour endormir les vivants », affirme-t-il. Face à Valls qui « ose » affirmer que Jaurès aurait voté le plan d'austérité, il rappelle que « Jaurès aurait plutôt affronté Valls comme il avait affronté son modèle, Georges Clémenceau, quand il fallait soutenir les travailleurs face à la répression ». Mélenchon se targue d'expliquer que Jaurès se battait pour le socialisme, une société dans laquelle « la propriété cessant d'être monopoleuse, cessant d'être particulière et privée, deviendra sociale, afin que tous les producteurs associés participent à la fois à la direction du travail et au fruit du travail ». En somme, Jean Jaurès ne ressemblait en rien au personnel politique du PS actuel.

Mais Jaurès est aussi loin d'un Mélenchon, quand ce dernier fait de Jaurès un anti-européen. Il faut un certain culot pour se servir de jaurès afin de reprocher à Hollande « d'abdiquer le pouvoir des Français dans les mains des Androïdes de la Commission européenne » et de « leur céder le pouvoir budgétaire du pays », alors que pour Jaurès il fallait que «partout en Europe (soit) engagée la lutte contre les oligarchies ». C'est un comble de tirer ainsi Jaurès à soi lorsque l'on sait qu'il s'est opposé farouchement à la montée du nationalisme, condamnant aussi bien l'impérialisme de son propre pays que celui des pays concurrents. Et ce n'est pas le triste bouc émissaire de la commission européenne que Jaurès dénonçait, mais les capitalistes de chaque pays qui emmenaient les peuples tout droit vers la boucherie.

Mélenchon veut nous faire croire que l'austérité et les coupes dans tous les budgets sociaux sont dictés par l'Europe. Simple diversion qui a l'avantage d'épargner les vrais responsables de cette politique : les capitalistes français.

                                                           Léna PIGALLI