vendredi 27 juillet 2012

Chômage : une question de survie

En France, les chiffres montrent que le chômage n’a pas cessé d’augmenter depuis 14 mois. Près de trois millions de travailleurs sont totalement privés d’emploi, et 4,5 millions le sont partiellement. Et sans surprise le chômage touche de plus en plus les plus jeunes et les plus âgés.
     Alors, pour stopper l’hémorragie, une solution s’impose : l’interdiction pure et simple des licenciements.

Automobile : plan pour (les patrons de) l’automobile

Plan pour (les patrons de) l’automobile
Le plan de sauvetage de l’industrie automobile présenté par Montebourg consiste à verser des centaines de millions d’euros, sous des formes diverses, aux patrons de l’automobile. Il s’agit de subventions pour développer les voitures hybrides qui sont vendus au bas mot entre 30 000 et 40 000 euros. Une prime pour les actionnaires qui va aider les plus riches à se payer une voiture haut de gamme.
     Le gouvernement socialiste avait promis de ne pas rester inactif face aux plans de licenciements, mais son « activité » se résume à distribuer l’argent public aux plus favorisés. Où est le changement ?

mercredi 25 juillet 2012

Incendie du port de Gennevilliers :Risque « Seveso seuil haut » : que font ces sites non loin de zones urbanisées ?


Un incendie a menacé hier les dépôts pétroliers Total du port de Gennevilliers classés « Seveso seuil haut » selon un responsable.
     Ce site était sur la sellette lors du dernier Conseil municipal d’Argenteuil de fin juin. Il s’agissait de donner l’avis de la municipalité d’Argenteuil sur un « projet de Plan de Prévention des Risques Technologiques du dépôt pétrolier TOTAL RAFFINAGE MARKETING. Nous rappelons ici la prise de position des élus de Lutte Ouvrière d’Argenteuil, un avis que vient conforter l’incendie d’hier : « La loi fait obligation d’élaborer un tel plan dans le cas de sites potentiellement à risques. L’avis demandé ce soir sera joint au dossier de la prochaine enquête publique.
     On ne peut bien évidemment pas récuser un tel plan. Mais je tiens à souligner à cette occasion qu’il serait préférable d’envisager la disparition du risque lui-même.
     Il s’agit d’un simple dépôt, et non d’un site industriel où la question des emplois pourrait se poser. Ce ne serait pas la première fois qu’une entreprise aussi florissante que Total supprimerait un tel dépôt. Ce ne sont pas les espaces qui manquent, hors de proximité de zones urbaines, où l’on pourrait « limiter le nombre de personnes exposées aux risques ».
     Nous nous étions abstenus sur cette demande d’avis, d’autant plus que le texte de la délibération de la municipalité d’Argenteuil elle-même exprimait un certain nombre de réserves.

mardi 24 juillet 2012

Peugeot : stop au chantage


Après avoir annoncé 8 000 suppressions d’emplois, PSA passe à la deuxième partie de son plan : le chantage sur les pouvoirs publics et sur les salariés. Selon la direction de PSA, l’usine de Sevelnord serait « sauvée » grâce à un accord conclu avec Toyota pour faire produire de nouveaux véhicules sur ce site. Mais pour cela, PSA demande des aides publiques, et veut imposer aux ouvriers encore davantage de flexibilité, le gel des salaires, la perte de journées de congé, et la « mobilité » dans les autres usines du groupe. S’ils refusent, PSA menace de faire fabriquer le nouveau véhicule dans son usine de Vigo en Espagne.
     PSA, autrement dit la famille Peugeot, comme les autres capitalistes, veut faire régner sa loi en s’appuyant sur la crainte du chômage. Mais ces « braqueurs » oublient une chose : de Vigo à Sevelnord, les ouvriers qui produisent les profits des actionnaires ont les moyens de faire stopper le chantage en stoppant la production.

PSA : nos voisins ou d’ailleurs, ensemble, faisons reculer nos exploiteurs


430 salariés de PSA Aulnay habiteraient le 95. Sur Argenteuil, nous en connaissons un certain nombre d’entre eux.
     Ce n’est pas seulement parce qu’ils habitent parmi nous que nous devons marquer notre solidarité. Leur sort de demain nous concerne directement. Il peut être celui de bien d’autres travailleurs d’autres secteurs demain.

Olympisme ? Derrière, des espèces sonnantes et trébuchantes


20 sportifs vald’oisiens participeront aux prochains jeux olympiques contre 4 à Pékin. Leurs clubs de haut niveau ont bénéficié de 1,25 millions d’euros de subventions de la part du Conseil général du département.
     Au-delà des satisfactions personnelles des sportifs, ces grandes manifestations olympiques font partie du « plan com » des grands groupes industriels et bancaires.
     Ces 1,5 millions de subventions, à une époque où le Conseil général crie aux difficultés, pas une sorte de subvention indirecte pour eux ?

« Droit des étrangers », le « cercle du silence » donne de la voix


Cette association de Cergy qui défend le respect des conditions en France des étrangers en situation « irrégulière » a organisé un rassemblement ces jours derniers. Il dénonçait en particulier la situation à Mayotte où, selon cette association, pour la seule année 2011, 5400 enfants auraient été enfermés dans des conditions déplorables.

lundi 23 juillet 2012

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière du 23 juillet 2012 : Tenons tête à ce patronat qui croit avoir tous les droits


Thierry Peugeot, représentant de la dynastie du même nom, s’est répandu en lamentations dans la presse. Accusé d’avoir menti, il s’insurge. Il ne faudrait pas “dépasser les limites”, a-t-il dit. Alors, quand un grand patron comme lui et son état-major décident de rayer de la carte toute une usine en Seine-Saint-Denis et de supprimer 8 000 emplois d’un coup, sans compter les emplois induits, sans compter tous ceux qui, commerçants, médecins etc…, vivent de la clientèle ouvrière, ce serait dans les “limites”. Mais contester une telle décision ne le serait pas ! Traiter de menteurs des gens qui pendant des mois, voire des années, ont nié vouloir fermer leur usine d’Aulnay-sous-Bois, ce serait, à les entendre et à entendre ces experts, ces politiciens qui se précipitent à leur secours, un crime de lèse-majesté et même un mauvais coup contre “notre” économie.
     En dépit de leurs dénégations, répétons-le, ces gens-là sont de grossiers menteurs. Ils mentent à leurs ouvriers, à toute l’opinion, mais aussi aux autorités fiscales françaises, par ailleurs guère curieuses à leur égard, en camouflant leur magot sur des comptes secrets, dans les paradis fiscaux. Pour ne prendre qu’un exemple qui avait défrayé la chronique il y a deux ans, un rejeton de la famille, Robert Peugeot, s’était fait dérober 500 000 euros en lingots d’or qu’il détenait dans un coffre. On avait appris alors que ces lingots n’avaient été déclarés qu’au tiers de leur valeur.
     Mais ils sont pires que des menteurs, ce sont des affameurs. Comment qualifier autrement leur décision qui va priver des dizaines de milliers de familles de leur seul revenu, un salaire qui les fait vivre ? Cette famille Peugeot n’est pas la seule à sévir. Le catalogue de ces patrons malfaiteurs, licencieurs, se remplit. On y trouve Air-France, Sanofi, le volailler Doux, pour ne prendre que les entreprises les plus connues. Mais des milliers d’autres suppressions d’emplois sont annoncées, auxquelles vont s’ajouter celles qui sont encore dans les cartons.
     C’est que la crise continue de plus belle. Et le patronat, partout en France, a un projet simple et clair : faire payer les conséquences de cette crise aux travailleurs et aux classes populaires. Quand ses affaires sont florissantes, il se garde bien de partager les fruits de la prospérité avec les salariés. Mais quand elles sont un peu moins bonnes, loin de réduire son appétit, c’est aux salariés qu’il veut serrer la ceinture, avec la complicité de toute une cohorte de prétendus experts, de journalistes et de politiciens de droite, mais aussi de gauche, qui expliquent qu’il n’y a pas d’autres choix possibles et que l’heure est à l’union de tous.
     Mais bien sûr qu’il y a un autre choix ! Peut-être pas pour mettre un terme à cette crise, mais au moins pour empêcher que ce soient les classes populaires, qui n’ont eu aucune responsabilité dans son déclenchement, qui en fassent les frais.
     Aux calculs du patronat, épaulé par le gouvernement, il faut que le monde du travail oppose son propre plan de lutte, qui peut se résumer en quelques lignes.
     En premier lieu, il faut imposer l’interdiction des licenciements, la répartition du travail entre tous sans réduction de salaire. Il faut que les travailleurs et leurs organisations puissent disposer du total libre accès à tous les comptes des patrons et de leurs gros actionnaires afin qu’on puisse vérifier leurs déclarations et du même coup détecter tous leurs mensonges. Ce qui se passe en ce moment avec PSA illustre l’actualité et l’urgence de ces exigences.
     Le gouvernement socialiste qui dispose pourtant de tous les pouvoirs pour légiférer ne fait rien dans ce sens, se contentant de recevoir à la queue-leu-leu les membres de l’état-major de Peugeot pour, dit-il, s’informer sur la situation réelle de l’entreprise. Comme s’il l’ignorait !
     Mais ce que le gouvernement se refuse de faire, les travailleurs peuvent l’imposer par la lutte.
     Certes, en cette fin juillet, la période des congés n’est pas la plus favorable pour organiser les luttes. Mais on peut mettre à profit ce répit qu’impose à tous les travailleurs la période des congés pour préparer la façon dont, à la rentrée, on pourra mettre collectivement un coup d’arrêt à l’offensive dévastatrice du patronat.