Violences
policières : tout un ordre social à détruire
21 Septembre 2023
La France insoumise et d’autres
organisations de gauche appellent à une manifestation, samedi 23 septembre,
contre les violences policières et pour une réforme de la police.
Ces organisations s’appuient sur
le sentiment de colère ressenti à juste titre par bien des jeunes et des
familles populaires après l’assassinat de Nahel par un policier en juin
dernier. Que les exactions policières et le racisme de bien des policiers
révoltent ceux qui les subissent et au-delà une fraction de la jeunesse, est
plus que justifié. Dans les banlieues, les jeunes savent qu’ils sont à la merci
de contrôles au faciès ou d’injures si ce n’est de coups de la part de
policiers qui en général n’ont pas de comptes à rendre sur leurs faits et
gestes.
Les travailleurs, quand ils se
mobilisent, lors des manifestations, trouvent face à eux la police, ses
matraqueurs et ses tireurs de LBD. Cette violence a été massivement employée
contre les gilets jaunes. Dénoncer ces exactions est légitime mais laisser
entendre qu’il pourrait exister une « police républicaine »
respectueuse des droits des individus est une tromperie. Les violences commises
lors de manifestations ou de descentes dans les quartiers populaires ne sont
pas le fruit de décisions personnelles des policiers. Pas plus lorsque les CRS
vont bousculer et frapper les travailleuses du piquet de grève de Verbaudet ou
vont protéger des entreprises contre les travailleurs en colère, que lorsque
les militants ou les travailleurs qui protestent sont arrêtés chez eux, comme
ceux d’Air France il y a quelques années, ou ceux d’EDF dernièrement.
La police est le bras armé de
l’État. Elle est formée à obéir et à agir dans le sens des intérêts de
« l’ordre établi » c’est-à-dire de la défense des intérêts des plus
riches et des capitalistes. Et dans une société pourrie d’inégalités, elle est
inévitablement gangrenée par le racisme, le mépris social et antipauvre.
La gauche qui aujourd’hui dans
l’opposition appelle à une réforme de la police, évite de rappeler que
lorsqu’elle était au pouvoir elle n’a jamais tenté de la mettre en œuvre. Au
contraire, elle s’est servie de sa police comme chaque gouvernement contre les
travailleurs en lutte. Elle a même joué un rôle déterminant dans la mise en
place des forces de répression actuelles. Quand, à la sortie de la guerre, de
Gaulle fit dissoudre les compagnies mobiles issues du régime de Pétain pour
créer les compagnies de CRS, Maurice Thorez, ministre et dirigeant du PCF, a
utilisé son influence et son poids pour faire accepter aux militants
communistes et aux travailleurs « une seule armée, une seule police »
au service du seul État en place, celui de la bourgeoisie. Et en 1947, quand
les grèves ouvrières se multiplièrent, Jules Moch, un ministre socialiste,
envoya les CRS contre les mineurs en grève. De même, plus près de nous,
Hollande, président socialiste, les envoya matraquer les manifestants opposés à
sa loi Travail...
C’est en s’attaquant à l’ordre
social qu’on pourra en finir avec ces méthodes de la police. En 1871, la
Commune de Paris a vu la plus radicale des réformes de ce corps : sa
disparition et son remplacement par le peuple en armes. Jamais alors la ville de
Paris n’a connu aussi peu de crimes et de délits. Jamais alors, la population
n’a eu si peu à craindre. La seule façon de « réformer » la police,
c’est bien de la détruire en détruisant l’État bourgeois et en lui substituant
une organisation de la population elle-même, se donnant les moyens de régler
démocratiquement tous les aspects de la vie sociale.
Marion
AJAR (Lutte ouvrière n°2877)
Les prochaines
permanences prévues :
-Aujourd’hui dimanche
24 septembre, de 10 h.15 à 10 h.55 devant l’Intermarché du Centre ;
- et de 11 h. à
midi au marché Héloïse ;
-Lundi 25
septembre, de 18 h. à 19 h. centre commercial des Raguenets à
Saint-Gratien ;
-Mardi 26
septembre, de 18 à 19 heures devant l’Intermarché de la cité Joliot-Curie.
Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la
librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du
quartier du Val-Nord que nous remercions.