Offres
d’emploi non pourvues : mythe et réalité
07 Février 2024
La CGT chômeurs a analysé 1 200
offres d’emploi mises en ligne par France travail, ex-Pôle emploi. Selon le
résultat de son enquête, 61 % d’entre elles seraient contraires au Code du
travail.
Macron, comme ses prédécesseurs,
justifie chaque nouvelle attaque contre les travailleurs privés d’emploi par le
même prétexte, repris complaisamment par les médias : les patrons
n’arriveraient pas à recruter et il y aurait même des centaines de milliers
d’offres d’emploi non pourvues. Mais de quelles offres parlent-ils ? La
CGT chômeurs vient de lever, une nouvelle fois, un coin du voile en
s’intéressant aux secteurs du bâtiment, des transports et des services à la
personne. Outre les tromperies classiques, des CDI qui s’avèrent être en
réalité des contrats d’intérim à la semaine quand ce n’est pas à la journée, ou
encore des offres pour un travail hebdomadaire de 8 heures au lieu des 24
heures indiquées, les équipes syndicales ont pu constater l’inventivité des
recruteurs.
Une agence d’intérim avoue ainsi
que la durée du contrat de travail est déterminée à la tête du candidat. Une
autre affirme préférer embaucher une personne porteuse de handicap pour
bénéficier d’aides publiques. Enfin, le syndicat révèle le cas de deux
entreprises publiant chacune trente fois la même annonce via des canaux différents
pour un seul poste à pourvoir.
À la lumière de cette enquête, il
semblerait bien que, pour débusquer une fausse offre d’emploi, il suffit de
traverser la rue.
David Mencas (Lutte ouvrière n°2897)