Ventes à
perte : jeu de rôle entre pétroliers et gouvernement
21 Septembre 2023
Les distributeurs de carburants
étaient conviés le 19 septembre au ministère de l’Économie à Bercy par le
gouvernement pour discuter de sa énième proposition contre l’inflation : un
projet de loi, qui devrait être déposé en octobre prochain et qui autoriserait
les distributeurs de carburant à vendre à perte.
Dès l’annonce de cette
proposition gouvernementale, les gros distributeurs Leclerc, Carrefour, et
autres mastodontes ont avancé qu’ils ne pouvaient pas perdre de l’argent, que
leurs marges étaient très faibles, en un mot les arguments habituels des grands
patrons. Il s’agissait donc pour eux de commencer les marchandages pour aboutir
à ne rien lâcher tout en obtenant quelque chose en échange de ce rien. La
presse a rappelé en effet que ces multinationales de la distribution cherchent
à obtenir un moratoire sur la loi Descrozaille, votée l’an dernier, qui prévoit
un plafonnement des promotions sur les produits d’hygiène et de beauté. On peut
parier sans risque qu’ils auront fait valoir leurs intérêts.
TotalEnergies, qui gère un tiers
des stations-service en France, avait annoncé de son côté il y a peu, en grand
seigneur, qu’il poursuivrait le blocage de ses prix à 1,99 euro le litre « au-delà
de la fin 2023, tant que les prix resteront élevés ». Qui peut oublier
que TotalEnergies n’est pas seulement un distributeur mais aussi un raffineur
et fournisseur de carburant, et qu’il est, à ce titre, responsable de ce
maintien des prix à un niveau élevé ? Qui peut oublier de plus qu’il a
encaissé les bénéfices les plus importants depuis toujours, à savoir 19,1
milliards d’euros, pour l’année 2022, une hausse de 28 % par rapport à
2021 ?
Ni Total ni aucun des grands
groupes capitalistes n’ont évidemment l’intention de rogner leurs profits.
L’annonce du gouvernement qu’ils sont désormais autorisés à vendre à perte
permet seulement à celui-ci de dire qu’il agit. Cette comédie ne trompera pas
les travailleurs, contraints de prendre leur voiture pour aller travailler, qui
voient leurs dépenses flamber.
Aline RETESSE (Lutte ouvrière
n°2877)
Les prochaines
permanences prévues :
-Aujourd’hui
samedi matin 23 septembre, de 10 h.15 à 10 h.55 devant Monoprix ;
- de 11 h. à
midi au marché de la Colonie ;
-et de 11 h. à
midi, devant le magasin Auchan au Val-Sud.
-Dimanche 24
septembre, de 10 h.15 à 10 h.55 devant l’Intermarché du Centre ;
- et de 11 h. à
midi au marché Héloïse ;
-Lundi 25
septembre, de 18 h. à 19 h. centre commercial des Raguenets à
Saint-Gratien ;
-Mardi 26
septembre, de 18 à 19 heures devant l’Intermarché de la cité Joliot-Curie.
Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la
librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du
quartier du Val-Nord que nous remercions.