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mardi 27 juin 2023

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 26 juin 2022

Pour mettre fin À la guerre, il faudra une rébellion qui vienne d’en bas

26/06/23

 

Au lendemain de la rébellion avortée de Prigojine, les prétendus experts de la Russie se perdent en conjectures. Que recouvre cet épisode tragicomique ? Une tentative de putsch ou le coup de sang d’un chien enragé ? Prigojine s’est-il rendu indispensable ou finira-il noyé dans sa baignoire ? Allons-nous vers un durcissement du pouvoir de Poutine, avec purges et intensification des combats en Ukraine, ou vers sa décomposition ?

Tout est possible. Les luttes d’influence, qui se mènent au sommet de l’appareil d’État russe pour accéder à la mangeoire, sont aussi permanentes que secrètes. Et elles doivent faire rage dans cette période où les échecs de la guerre en Ukraine fragilisent le pouvoir de Poutine.

L’essentiel est de comprendre que les protagonistes, de Poutine à Prigojine, en passant par le ministre de la Défense Choïgou ou le despote biélorusse Loukachenko, sont les représentants d’une seule et même classe sociale : celle d’affairistes, les fameux oligarques, qui prospèrent au sein ou à l’ombre d’un appareil bureaucratique autoritaire et corrompu jusqu’à la moelle.

Zélensky et la clique qui l’entoure en Ukraine sortent d’ailleurs exactement du même moule. Ils ont les mêmes mœurs, le même cynisme et le même mépris des classes populaires.

Ce sont tous des vautours qui savent s’entendre quand il s’agit d’opprimer la population, exploiter les travailleurs et s’approprier les richesses du pays. Quand ils s’estiment lésés, il leur arrive, aussi, de s’entredévorer. Mais ils représentent la même politique d’oppression et de pillage.

Le pedigree de Prigojine, un gangster devenu affairiste, est à l’image de l’oligarchie mafieuse où une des plus grandes qualités requises est d’être dénué de tout scrupule. Ancien bandit condamné à neuf ans de prison, Prigojine a rencontré Poutine en accueillant la jet-set russe dans ses restaurants de luxe, dans les années 2000. Les millions ont commencé de pleuvoir quand le maître du Kremlin lui a attribué de gros contrats dans la restauration collective pour les hôpitaux, les écoles et l’armée.

Prigojine s’est ensuite diversifié et a pris du poids en développant la société de mercenaires Wagner. De cuisinier de Poutine, il est ainsi devenu son boucher, prêt à exécuter toutes ses basses œuvres en Syrie, en Libye, en Afrique ou dans le Donbass. Avec peut-être 25 000 combattants présents en Ukraine, la milice Wagner faisait, hier encore, figure de troupe de choc.

La créature a-t-elle échappé à son créateur ? En tout cas, depuis des mois, la tension grandissait entre Prigojine et l’état-major russe. Ce dernier avait gagné une partie de la bataille en obtenant que les unités de Wagner soient intégrées dans l’armée régulière, ce qui expliquerait la rébellion ouverte de Prigojine.

Une chose est sûre : la population n’a rien à gagner à ces intrigues et révolutions de palais. La seule rébellion pouvant mettre fin à la guerre ne peut venir que d’en bas, des soldats et des classes populaires sur qui pèse l’essentiel de cette sale guerre.

On se souvient des manifestations contre la guerre qui avaient éclaté en février et mars 2022. En plus des 300 000 mobilisés, l’armée doit écumer les prisons et sortir le portefeuille pour trouver des engagés. Et il n’y a pas besoin de chiffres officiels pour estimer à des centaines de milliers les morts ou les blessés de cette guerre. Dans les régions les plus pauvres, d’où sont issus la plupart des combattants, certaines villes agrandissent déjà leurs cimetières !

Après 17 mois de carnage, l’opposition ou, du moins, le ressentiment et les questions n’ont pu que s’accroître. Prigojine n’est certainement pas le seul à accuser les chefs de l’armée d’envoyer les soldats au massacre et de voler leur solde, puisque c’est la réalité. Et il n’est pas le seul à suspecter le haut commandement d’avoir inventé des raisons pour envahir l’Ukraine et gagner des galons !

Si on se réfère à l’année 1917, rappelons que ce fut une révolution faite par les ouvriers, les soldats et les paysans, pour arrêter la boucherie de la guerre, renverser le tsar, les propriétaires et les exploiteurs. Et une telle révolte pourrait bien de nouveau voir le jour.

C’est ce que craint Poutine, tout comme les États-Unis et les autres puissances impérialistes qui sont restés observateurs. Leur attentisme est l’aveu que les maîtres du monde préfèrent un bon dictateur, qu’ils se chargent d’affaiblir dans une guerre sans fin, à une déstabilisation risquant de déboucher sur une révolution.

Pour les travailleurs de Russie et d’Ukraine, une telle révolution serait, au contraire, un formidable espoir. Car elle seule pourrait assurer la paix entre les peuples opprimés et renverser l’oppression, qu’elle soit le fait d’une grande bourgeoisie ou d’oligarques mafieux !                   

                                                                                  Nathalie Arthaud

Les prochaines permanences prévues :

-mercredi 28 juin, de 11 h.30 à midi au marché des Champioux.

 

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mardi 13 juin 2023

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 12 juin 2023

Nos priorités vitales et leurs diversions nauséabondes

 

12/06/23

Une fois le poste de télé ou de radio éteint, une fois les réseaux sociaux fermés, qu’est-ce qui nous préoccupe en tant que travailleuses et travailleurs ?

C’est de remplir notre caddie et de regarder combien il reste sur notre compte en banque pour payer toutes les factures. C’est le souci de conserver son emploi et son salaire, et de tenir bon malgré les pressions des chefs, des journées harassantes et l’usure physique et morale. Ce sont des problèmes de voiture ou de train pour aller travailler. C’est de jongler entre un rendez-vous chez le médecin et la garde des enfants.

Ces préoccupations ont été mises au centre de l’actualité grâce à la mobilisation sur les retraites où les travailleurs ont pris la parole et exprimé une colère saine : le refus de se sacrifier sur l’autel des profits ; le rejet de cette politique consistant à rogner sur les salaires, sur les retraites, les écoles et les hôpitaux, quand ça déborde pour les grands actionnaires et les plus fortunés.

Mais depuis que les grèves et les manifestations n’occupent plus le terrain politique, le gouvernement et les démagogues de tout poil ont le champ libre pour faire diversion. Et, pour masquer les responsabilités du grand patronat dans l’explosion des prix, les bas salaires et la dégradation de la société, ces démagogues dénoncent… l’immigration bien sûr !

Chassant sur les terres de la droite et de l’extrême droite, Macron et Darmanin ont donc lancé un énième projet de loi sur l’immigration. Depuis lors, Ciotti, Le Pen, Zemmour, Maréchal-Le Pen surenchérissent dans les idées plus crasseuses les unes que les autres pour restreindre le droit d’asile et les droits des immigrés.

Édouard Philippe, ancien Premier ministre, et candidat à la succession de Macron, a coiffé tout le monde sur le poteau en prétendant vouloir dénoncer l’accord de 1968 avec l’Algérie et le droit au regroupement familial. Les esclavagistes qui déniaient à leurs esclaves le droit d’être soignés ou de vivre avec leur famille n’auraient rien à y redire !

C’est dans ce contexte nauséabond qu’est survenue l’attaque effroyable d’enfants sur une aire de jeux à Annecy par un réfugié syrien. Ce drame a aussitôt été exploité par la droite et l’extrême droite pour livrer à la vindicte populaire les réfugiés et les musulmans, même si le tueur, certainement déséquilibré, se dit chrétien !

Tout sert de prétexte pour mettre l’immigration au centre du débat politicien. C’est un piège pour les travailleurs. C’est une diversion et une façon de diviser et d’affaiblir le monde du travail.  

La crise économique, le délitement des services utiles à la population, la dégradation des quartiers pauvres gangrénés par les réseaux de drogue, les incivilités et l’insécurité provoquent des réactions de repli et de rejet de l’autre. C’est ce terreau que les démagogues exploitent pour faire des immigrés des boucs émissaires.

Ne tombons pas dans le piège de la division, pendant que les capitalistes nous font les poches en nous exploitant et en faisant flamber les prix !

En nous mobilisant contre les 64 ans, que l’on soit du privé ou du public, français ou immigré, nous avons fait la démonstration de notre unité. Cela doit rester notre boussole car le grand patronat nous fera d’autant plus reculer qu’une partie des travailleurs aura moins de droits.

L’immigration est inséparable de la condition ouvrière car le pain n’est garanti nulle part à celui qui doit gagner sa vie. Celui-ci est forcé d’aller là où il trouve à s’employer. Le patronat en profite pour cantonner les travailleurs immigrés aux travaux les plus durs, les plus précaires et les plus mal payés.

Ce ne sont pas nos camarades algériens, tunisiens, roumains ou d’Afrique noire qui coûtent à la société. Leurs muscles et leurs cerveaux la font fonctionner partout, dans les usines, sur les chantiers, dans les Ehpad et les hôpitaux.

Ceux qui nous coûtent cher, ce sont les capitalistes, cette classe sociale archi-minoritaire qui exploite les travailleurs à l’échelle du monde et qui prospère en condamnant l’écrasante majorité à la pauvreté. C’est cette poignée de parasites qui conduit l’économie et toute la société dans le mur parce qu’elle est aveuglée par sa rapacité et sa guerre économique permanente.

Dans le chaos de cette société, comme les Ukrainiens ou les Syriens, nous pouvons, nous aussi, être transformés du jour au lendemain en réfugiés !

Alors, n’oublions jamais que notre seul ennemi est la grande bourgeoisie qui domine le monde. On ne peut la vaincre qu’avec la conscience de constituer, face à elle, une seule et même classe sociale qui n’a, comme le disait Karl Marx, rien à perdre que ses chaînes et un monde à gagner.

                                                                                     Arthaud Nathalie

 

 

Les prochaines permanences prévues :

-mercredi 14 juin, de 11 h.30 à midi au marché des Champioux.

 

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Pour la défense de l’espace Jean Vilar

Pour la réhabilitation ou la reconstruction du complexe communal Jean Vilar

Rejoignez la manifestation à Argenteuil

Samedi 17 juin à 14 h.30

 

mardi 27 décembre 2022

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 26 décembre 2022

Les attaques pleuvent, préparons la riposte de l’ensemble des travailleurs !

26 décembre 2022

La grève des contrôleurs de la SNCF a sans doute gêné de nombreux voyageurs pendant le week-end de Noël et a donné lieu à un déchaînement anti grévistes du gouvernement et des journalistes. On ne les entend pas autant le reste de l’année, quand les retards et les suppressions de train dus aux économies réalisées par la direction de la SNCF entraînent la galère quotidienne pour des millions d’usagers. C’est que la gêne des usagers, durant ce week-end de fêtes comme le reste de l’année, est le cadet des soucis du gouvernement.

Face à des travailleurs en grève, salariés des raffineries de Total, éboueurs, travailleurs des transports ou de GRDF, le refrain de la « prise d’otage » est un réflexe chez ces dirigeants. Par contre, face à l’envolée du prix du caddie, aux factures d’électricité ou de gaz qui doublent ou triplent, il n’est pas question de prise d’otage, pas plus que quand le patronat fait pression sur les salaires et les conditions de travail ! Ils choisissent leur vocabulaire selon les intérêts de la classe capitaliste qu’ils servent.

Macron a saisi l’occasion pour dire qu’il faudrait interdire le droit de grève à certaines périodes, au nom du droit à la libre circulation. Comme si ce n’étaient pas les mesures prises par ce gouvernement en faveur du capital qui entravent la liberté de millions de travailleurs de circuler, de se chauffer, de se loger et de vivre dignement !

Les contrôleurs ont mille fois raison de se battre. Ils dénoncent non seulement l’aggravation de leurs conditions de travail, mais aussi des salaires insuffisants, malgré des primes qui ne compensent pas des salaires qui démarrent sous le Smic, sautent en cas d’absence et ne comptent pas pour la retraite. Même s’ils l’ont exprimé de manière catégorielle, le problème posé par les contrôleurs est celui de tous les travailleurs aujourd’hui : des salaires qui ne suffisent pas pour vivre.

L’autre aspect qui reste en travers de la gorge du gouvernement comme de la direction de la SNCF, c’est que les travailleurs sont passés par-dessus les directions syndicales. Les contrôleurs ont propagé la grève eux-mêmes, non seulement sur les réseaux, au travers d’un collectif national, mais aussi dans les discussions individuelles et collectives. C’est ce qui a conduit à la démonstration de force du premier week-end de décembre, où 80 % des contrôleurs étaient en grève, puis à la mobilisation du week-end de Noël.

Le ministre des transports, Clément Beaune, s’est insurgé contre ce collectif fait « pour contourner les syndicats ». Les commentateurs ont parlé d’irresponsabilité des grévistes, qu’ils imaginent forcément manipulés, car il est impensable pour eux que des travailleurs du rang, syndiqués ou non, puissent discuter de leurs intérêts et agir sans l’aval des directions syndicales. C’est pourtant bien toutes les grèves qui devraient être organisées et contrôlées par les travailleurs eux-mêmes.

Les syndicats se sont empressés de signer un accord avec la direction, qui promet une prime annuelle de 720 euros et la création de 200 emplois supplémentaires. Dans la foulée, ils ont levé le préavis de grève pour le week-end prochain. Quelle que soit la décision des contrôleurs sur la suite du mouvement, c’est bien leur grève qui a permis d’obtenir ce premier résultat.

Contre les grévistes, Véran a déclaré : « À Noël, on ne fait pas la grève, on fait la trêve ». Mais les attaques de son gouvernement et du grand patronat ne connaissent pas de trêve et leurs cadeaux pour l’année prochaine sont loin de nous faire rêver.

Ainsi, le gouvernement a choisi le 23 décembre pour annoncer une nouvelle mesure anti chômeurs : à partir du 1er février, la durée d’indemnisation pourra baisser de 40 % si le taux de chômage officiel ne dépasse pas les 6 %. C’est un moyen de plus de faire pression sur tous les travailleurs pour accepter n’importe quel emploi, à n’importe quelles conditions et pour n’importe quel salaire. S’y ajoutent la réforme des retraites et la volonté du gouvernement d’allonger la durée du travail, ce qui condamnerait nombre de travailleurs, jetés dehors bien avant 65 ans, aux petits boulots et à des pensions de misère. Sans oublier, encore et toujours, la valse des étiquettes et le pouvoir d’achat qui dégringole.

Des grèves éclatent ici et là sur les salaires. Pour faire reculer le patronat et le gouvernement, qui prennent nos conditions de vie en otage, il faudra une riposte de l’ensemble de la classe ouvrière. C’est en discutant entre travailleurs, en décidant nous-mêmes de nos actions et de notre façon de nous organiser et en contrôlant nos représentants que nous pourrons la bâtir.            

                                                                                      Nathalie Arthaud

 

Les prochaines permanences prévues.

-vendredi 28 décembre, Carrefour Babou-Péri, de 17 h.15 à 18 h.15  ;

-mercredi 4 janvier, de 11 h. à 11 h.30 au marché des Champioux.

 

Achetez notre hebdomadaire Lutte ouvrière (1,5 euro), et Lutte de classe (2,5 euros) n° 228 en vente :

           -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac du Val-Nord (le journal seulement) et à la librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri (On y trouve aussi la LDC)

 

 

Le samedi 11 mars 2023

Banquet fraternel 2023 des Amis de Lutte ouvrière à Argenteuil

Réservez vos places dès maintenant

17 euros et 8 pour les enfants accompagnés de moins de 14 ans

Pour nous joindre :

MDommarie@gmail.com