vendredi 3 juin 2016

"3000 nuits", "la sociologue et l'ourson" : la lutte contre la censure à Argenteuil continue


Non et non à la censure à Argenteuil ?

 
C’est à un beau rassemblement auquel on a assisté hier au soir devant la basilique d’Argenteuil : 250 personnes rassemblées pour marquer leur refus de la censure, rassemblées à 20 heures, un soir frisquet, ce n’est pas rien. Les associations victimes de la censure municipale avaient demandé l’autorisation préfectorale pour monter un barnum sur la voie publique. Ils ont reçu, bien tardivement, pratiquement dans la nuit précédente, un « avis défavorable » pour le faire, sur la base d’arguties techniques dignes d’Ubu. Qu’à cela ne tienne, tous étaient heureux de se retrouver pour dire non et non à des décisions inadmissibles entravant la liberté d’expression.

         La réalisatrice du film « 3000 nuits » qui devait être projeté était présente. Elle a introduit son film avant la projection qui a finalement eu lieu dans les locaux d’une association dont la raison d’être est la diffusion de la culture et qui a proposé, bien normalement, que la projection se fasse tout de même.

         La salle étant trop petite, tout le monde n’a pas pu assister à la projection. Dommage. Mais ce n’est que partie remise.

         Au même instant, une réunion avait lieu dans la salle Pierre-Dux, voisine de la salle de projection, avec une assistance qui, elle, aurait pu pratiquement tenir dans la salle de cinéma. Il aurait été préférable d’inverser le public et les salles !

         Mais il est vrai que, salle Pierre Dux, c’était le censeur, le maire d’Argenteuil qui y tenait confortablement une réunion publique… avec guère de public.

Loi Travail, Macron-patron, agenda de la lutte


Contre la loi travail, la lutte continue

 

Mardi 31 mai, la grève reconductible a démarré à la SNCF contre le projet de réforme ferroviaire et la loi El Khomri. Le nombre de trains annulés montre que le mouvement est bien suivi. Jeudi, ce sont les salariés de la RATP, à l'appel de la CGT, qui sont appelés à la grève.

Ce mouvement dans les transports rejoint la grève des raffineries et des terminaux pétroliers dans les ports. Elle touche 6 raffineries sur les 8 que compte le pays. Depuis mardi, des grèves ont aussi débuté, chez les éboueurs à Saint-Etienne ou dans la plus grosse usine de traitement des déchets de la région parisienne, à Ivry sur Seine, bloquée par les un piquet de travailleurs.

La mobilisation ne faiblit pas, alors continuons à exiger le retrait de la loi El Khomri !

 

 

Macron la main dans le sac

 

Macron a sous-estimé la valeur de son patrimoine, déclarant que la maison de sa femme au Touquet avait une valeur de 1,2 million d’euros. Le fisc, lui, l’estime à 1,4 million, une différence qui rend Macron imposable au titre de l’ISF. Pas de rapport, dit-il, avec sa proposition de supprimer cet ISF… Mais il ne faut pas y voir une fraude, répond le ministre de l’Économie qui déclare qu’on veut le « déstabiliser », le « fragiliser », le « salir »…

Bah oui, un Macron étourdi ou sachant mal compter, on y croit… Les banquiers, et les gens de la haute, ont du mal avec les chiffres… surtout quand ça les arrange ! 

 

Les travailleurs du rail n’aiment pas le Macron-patron

 

Dans la région lyonnaise, la grève reconductible démarrée le 1er juin par les cheminots est bien suivie. Car la SNCF leur prépare une réforme qui va dans le même sens que la loi El Khomry et aggravera considérablement leurs conditions de travail.

Dès le premier jour, ils sont allés dire au Medef ce qu’ils pensent de ses insultes, en posant des rails devant son siège lyonnais.

Jeudi 2, le ministre de l’économie Emmanuel Macron était en visite à l’usine Arkema de Pierre-Bénite, et une manifestation était prévue du métro d’Oullins jusqu’à l’usine. Aussi les cheminots en grève, après s’être rassemblés devant les ateliers SNCF d’Oullins, sont allés rejoindre les autres manifestants. Quand les deux cortèges se sont rejoints, cela a été un moment chaleureux et enthousiasmant. Et c’est à plusieurs milliers qu’ils sont allés faire savoir à Macron l’indignation que son mépris à l’égard des pauvres a suscitée dans le monde du travail.

 

Agenda

 

Chez les travailleurs territoriaux d’Argenteuil, deux heures d’information syndicale sont organisées
ce mardi 7 juin
de 8 heures 30 à 9 heures 30
Salle Pierre Dux

 

L’UD CGT du 95 informe pour le 14 juin

 

Départs collectifs en cars pour la manifestation nationale du 14 juin à PARIS
 
Les INSCRIPTIONS sont lancées !!!
Le nombre de cars réservés se fera en fonction des inscriptions réalisées
Lors de votre inscription au 01 30 32 60 22,
merci de préciser votre lieu de départ :
* Argenteuil
* Cergy
* Montigny
* Persan
* Sarcelles

Maroc : Maghreb Steel, cinq mois de grève


Maroc : cinq mois de grève à Maghreb Steel

Les 12 et 17 mai, les grévistes de Maghreb Steel organisaient un sit-in devant le siège de la Banque populaire de Casablanca, impliquée dans le plan de restructuration de leur usine. En grève depuis décembre 2015, ils luttent pour la reconnaissance du droit syndical, le respect du Code du travail et la revalorisation des salaires.

Installée dans les environs de Casablanca, l’aciérie Maghreb Steel compte parmi les grands complexes sidérurgiques d’Afrique du nord. Fondée en 1975 par une famille de la bourgeoisie marocaine, la famille Sekkat, l’entreprise est passée sous le contrôle de plusieurs banques en 2010 suite à d’importantes difficultés financières. Ces difficultés n’ont pas affecté la famille Sekkat, qui a su opportunément diversifier ses activités, mais elles ont eu pour conséquence le licenciement de 500 ouvriers, parmi lesquels de nombreux ouvriers âgés, atteints d’incapacités chroniques ou de maladies professionnelles.

Les conditions de travail ont toujours été dures dans cette entreprise, depuis ses débuts où la production de tubes en acier galvanisé se faisait manuellement, jusqu’à aujourd’hui où les ouvriers travaillent avec des produits chimiques dangereux et des sources radioactives. Les accidents du travail sont nombreux, de même que les maladies professionnelles (maladies pulmonaires, accidents cardiaques, cancers), et souvent non déclarés. Les journées peuvent aller jusqu’à 12 heures, pour des salaires mensuels de 3 500 dirhams net (environ 350 euros alors qu’un loyer à Casablanca peut dépasser 200 euros).

En mars 2015, des ouvriers ont créé le syndicat UMT dans l’entreprise pour défendre leurs intérêts face aux attaques patronales de plus en plus nombreuses. Il a rapidement regroupé 1 200 adhérents, sur un total de 1 500 salariés. Lors des élections du personnel qui ont suivi, leurs candidats se sont tous fait élire. Une première grève de 24 jours a éclaté en août 2015 après le licenciement de 40 salariés adhérents au syndicat. Elle a abouti à la signature d’une charte sociale garantissant en théorie le respect du droit syndical, mais les attaques ont repris quelques mois plus tard.

Elles sont le fait d’Amar Drissi, le nouveau directeur engagé pour effectuer la restructuration de l’entreprise. Ce personnage est connu au Maroc, et plus largement en Afrique, pour être un spécialiste de la « casse » des syndicats. Il a déjà fait ce sale travail aux Charbonnages du Maroc, puis à la Centrale laitière, à la Cosumar, chez Lesieur, dans les phosphates…

Le 19 décembre 2015, le licenciement de sept salariés qui étaient à l’origine du syndicat a déclenché une nouvelle grève. 950 travailleurs ont arrêté le travail, bloquant totalement la production et investissant l’usine pendant trois jours. Aujourd’hui, plusieurs centaines d’entre eux sont toujours en grève et continuent les sit-in, devant l’aciérie, la préfecture de Casablanca, les banques impliquées dans le plan de restructuration, malgré les violences policières à leur encontre.

La direction joue l’usure. Elle ne paie plus les grévistes, mois de décembre compris, alors qu’ils n’ont commencé la grève que le 19 décembre ; elle a arrêté leur couverture maladie. Plusieurs grévistes ont été licenciés et sont poursuivis en justice sous l’accusation fallacieuse de sabotage des machines de production. La direction fait travailler des intérimaires et des CDD employés par d’autres entreprises pour remplacer les grévistes, en toute illégalité.

Pour les grévistes, il devient difficile de payer le loyer, d’envoyer les enfants à l’école, et même de subvenir aux besoins les plus élémentaires de la famille. Malgré tout, ils continuent à tenir bon, avec le soutien de leurs proches et de salariés d’autres entreprises.


                               Valérie FONTAINE (Lutte ouvrière n°2496)

 

jeudi 2 juin 2016

Loi El Khomri : nouvelles de la lutte


Après le 26 mai : poursuivre la mobilisation

 300 000 manifestants se sont rassemblés dans les rues du pays le 26 mai, selon la CGT, lors de la huitième journée de mobilisation. Plus nombreux que la semaine précédente, ils ont témoigné du rejet, toujours aussi fort, de la loi El Khomri et plus généralement des attaques du gouvernement et du patronat contre les salariés.

À Paris, où ils étaient près de 20 000, mais aussi à Toulouse, à Bordeaux, à Marseille, à Lyon, à Clermont-Ferrand, à Nantes et Saint-Nazaire, à Tours, à Angers, dans plus de 110 villes grandes, moyennes et petites, les cortèges ont rassemblé des salariés dont certains se mobilisaient pour la première fois depuis le début du mouvement.

Les grèves dans les raffineries et les blocages des dépôts pétroliers ont renforcé la détermination de ceux qui se mobilisent qui, s’ils restent minoritaires, bénéficient de la sympathie de la grande majorité du monde du travail.

Depuis le 26 mai, la mobilisation a pris de multiples formes : blocage de ronds-points, barrages routiers dans l’agglomération rouennaise, à l’entrée de la plateforme logistique de Miramas, au terminal pétrolier marseillais ; des raffineries sont à l’arrêt dans les Bouches-du-Rhône. Aux appels à la grève à la SNCF, à la RATP, dans les transports aériens, se sont ajoutés des appels à manifester localement le 2 juin.

Le mardi 14 juin, les confédérations syndicales opposées à la loi El Khomri appellent à une manifestation nationale à Paris. Cette journée représentera une étape importante pour le mouvement. Elle doit être un succès et regrouper, encore plus nombreux, ceux qui refusent la loi des patrons.

Viviane LAFONT (Lutte ouvrière n°2496)



De Valls à Gattaz : haro sur les travailleurs qui se défendent

 

« Prendre ainsi en otage les consommateurs, notre économie, notre industrie, continuer des actions qui visent à faire retirer le texte, mais ça n’est pas démocratique », avait affirmé Valls, fustigeant « la dérive de la CGT ».

 

« J’ai du mal à accepter que des Français soient pris en otage », ajoute de son côté la ministre du Travail, Myriam El Khomri. Comme d’autres, le secrétaire du PS Cambadélis fustige la « chienlit », mais hors micro ! La droite n’est pas en reste, Sarkozy appelant à « remettre de l’ordre et de l’autorité dans le pays », tandis que Fillon dénonce une CGT « sortie du cadre démocratique et républicain ».

La presse écrite et audiovisuelle reprend ces attaques. Quand elle parle des manifestations, c’est en commençant par évoquer les « incidents » et les « casseurs ». Les reportages se succèdent sur les « galères » des automobilistes et des usagers des transports, plutôt que sur les motivations des grévistes. Les mêmes organes ont pourtant du mal à trouver parmi les malheureux usagers des reproches aux grévistes et à leurs raisons de faire grève. L’éditorialiste de France 2, Nathalie Saint-Cricq, a dénoncé « une radicalisation tous azimuts » de la CGT, qui « paralyse un pays malgré une base rabougrie et même si le mouvement s’essouffle »… quelques jours avant les manifestations du 26 mai, pourtant plus fournies que les précédentes. « La chienlit… fait tache d’huile », déplore Ouest-France. Jean-Michel Apathie, d’Europe 1, tweete quant à lui : « La CGT veut étendre le mouvement aux centrales nucléaires et à l’électricité. Prochaine étape, la guerre civile ? L’appel aux armes ». On frémit.

C’est peut-être Gattaz qui décroche le pompon, assimilant les grévistes à des « voyous » et à « des terroristes ». Quand la France vend des avions de combat ou des missiles à des dictatures, c’est, nous dit-on, pour sauver des emplois, mais quand les travailleurs écornent les profits, c’est du terrorisme ! « Pour moi, le signe CGT est égal à chômage », ajoute sans rire celui qui avait promis un million d’emplois, qu’on attend toujours.

En fait, derrière la CGT, ce sont les travailleurs quand ils cessent de subir et se font entendre, que ces perroquets du grand capital attaquent. Et s’ils sont si hargneux, c’est parce que la lutte de classe n’est plus seulement menée par le patronat.

Michel BONDELET (Lutte ouvrière n°2496)

Agenda militant à Argenteuil


Agenda militant argenteuillais

 
Ce soir 20 heures

Place de la Basilique

« 3000 nuits »

Ce soir aura lieu, si le temps le permet, la projection du film « 3000 nuits », dont la projection prévue dans les salles municipales a été censurée de fait, de manière totalement incompréhensible par la municipalité. Nous tenons à apporter notre soutien à cette projection militante en étant présent au début de la projection pour le moins. 

Ce soir à la salle Pierre Dux à 20 heures

Le maire d’Argenteuil fait une réunion. La question de l’avenir du complexe Jean Vilar y sera-t-elle posée ? Elle mérite de l’être, les informations sur le sujet paraissant floues et contradictoires. 

Mardi 7 mai

Salle Pierre Dux toujours

A 8 heures 30

Heure d’information syndicale initiée par la CGT des Territoriaux d’Argenteuil à destination des travailleurs municipaux

La discussion, en ces temps de lutte contre la loi Travail s’impose.

 
…En vue du 14 juin…