vendredi 21 août 2015

Triangle de Gonesse, EuropaCity, un report tellement opportun



Vous avez dit un appareil d’Etat totalement indépendant ?

Dans le cadre du Grand Paris, le projet du « Triangle de Gonesse », dit aussi EuropaCity, vise à créer un grand espace urbain, aménagé non loin de Roissy, et sur des espaces actuellement agricoles. Depuis des mois et des mois, il est, pour cette raison en particulier, contesté par des défenseurs de l’environnement. Il faut souligner que c’est le groupe Auchan qui est derrière le projet.
         Dans le cours de la procédure, la véritable décision de la création de ce futur Triangle devait être prise en septembre par le préfet du Val d’Oise. Celui-ci vient d’annoncer que la décision était reportée en décembre ou en début janvier. On peut gager à coup sûr qu’elle ne le sera pas en décembre.
         Car en décembre, il y a les élections régionales. Pourquoi perturber celles-ci avec une question qui fâche, et qui sème la zizanie y compris parmi certaines franges de la gauche gouvernementale.
         Le préfet a donc décidé. En toute impartialité et indépendance du pouvoir s’entend, bien évidemment !



Permanence hebdomadaire Lutte Ouvrière ce soir devant « Chez Paul » croisement rue PV Couturier et avenue G. Péri, de 17 heures 15 à 18 heures 15

Cooperl, Crédit Agricole, Maif,... sont des coopératives et des coopératives capitalistes



Vous avez dit « coopérative » ?

Les dirigeants actuels d’AB-Habitat affirment que la transformation de l’office en « coopérative » ne présente pas de dangers ni pour les personnels ni pour les locataires, et que ce statut de « coopérative » en est le garant. Pour son président, D. Lesparre, ce n’est en aucune façon une « privatisation capitalistique ».
         Le problème est que derrière ce terme de « coopérative », il y a tout et son contraire, et souvent des réalités qui sont très loin des valeurs proclamées par le mouvement coopératif, de solidarité, de mutualisation, et de « démocratie ».
         Même si dans le cas de la question de la viande de porc, nous sommes très loin de celle du logement dit « social », le rôle de la Cooperl nous rappelle que derrière le terme sympathique de coopérative peuvent se cacher des prédateurs bien capitalistes. DM

Ci-dessous, un article de notre hebdomadaire de cette semaine, en vente dans les kiosques et à notre permanence de ce soir.

Cooperl et Bigard : « Les bourgeois c’est comme les cochons... »

Pour imposer leurs revendications, les éleveurs de porcs se heurtent au monopole organisé autour de deux mastodontes du secteur, la Cooperl et Bigard.
La Cooperl est née en 1966, et l’entreprise familiale Bigard deux ans plus tard. Ce n’est pas leur différence de statut, coopérative pour la Cooperl, société anonyme pour Bigard, qui permet aujourd’hui de les distinguer.
La Cooperl a connu l’histoire de bien des coopératives, devenues des entreprises capitalistes comme les autres, à l’image de nombre de compagnies d’assurances ou de banques parmi les plus importantes, tel le Crédit agricole.
Aujourd’hui, la Cooperl est un vaste conglomérat passé de la simple commercialisation à l’abattage, à la production d’aliments pour bétail, engrais, traitement des déchets. Quant à Bigard, entreprise traditionnelle, il est devenu le premier producteur de viande porcine et bovine du pays, en absorbant la Socopa et Charal. Il dispose de 60 sites de production et de commercialisation à travers le pays.
Liés à la grande distribution, ces groupes peuvent imposer leur loi aussi bien aux éleveurs qui sont leurs adhérents qu’à leurs 19 000 salariés. Ils totalisent plus de deux milliards d’euros de chiffre d’affaires pour la Cooperl, près de 4,5 pour Bigard.
La fédération de l’agroalimentaire CGT déclare à propos de ce dernier : « Comment Bigard a-t-il pu racheter en quelques années Socopa et Charal si ce n’est grâce à l’exploitation des salariés et à l’augmentation de la productivité, aux spéculations et opérations financières, aux exonérations de cotisations sociales et autres CICE… et à la pression sur les prix payés aux éleveurs ? »
Et ce qui est vrai pour Bigard l’est tout autant pour la coopérative Cooperl, aux dépens des salariés, des éleveurs, et des consommateurs.
                                                                Michel ROCCO