lundi 30 septembre 2013

"Faute de combattre la bourgeoisie, Hollande fait la guerre aux travailleurs et aux Roms", L'Editorial des bulletins d'entreprise Lutte ouvrière

Faute de combattre la bourgeoisie, Hollande fait la guerre aux travailleurs et aux Roms

Il y a 5 millions de femmes et d’hommes privés d’emploi, 3,5 millions de mal logés, 8 millions de pauvres, dont bien des salariés incapables de joindre les deux bouts à cause des salaires de misère. Et qu’est-ce qui fait réagir le monde politicien ? Le « problème Rom » !
     « Ils ne veulent pas s’intégrer », prétend Valls, ministre de l’Intérieur. Mais comment pourraient-ils le faire quand ils ne savent où s’installer, quand ils sont condamnés à vivre sur des terrains désaffectés, sans eau, coincés entre deux voies rapides ? Comment peuvent-ils scolariser leurs enfants quand ils sont chassés tous les trois mois et forcés d’errer de bidonville en bidonville ?
     Prétendre que la présence de 17 000 Roms - nombre stable depuis dix ans- est un problème insoluble pour un pays de 65 millions d’habitants, est écœurant. Les mêmes politiciens qui reprochent aux Roms de vivre de mendicité et de trafics leur ont interdit de gagner leur vie dignement, en travaillant.
     En 2007, lorsque la Bulgarie et la Roumanie ont rejoint l’Union Européenne, les habitants de ces pays ont fait l’objet de lois d’exception. À l’inverse des autres ressortissants de l’UE, ils ont été interdits de travail, sauf à s’inscrire dans une liste de métiers bien particuliers et à demander des dérogations. Alors oui, par la force des choses, les Roms n’ont pas le même mode de vie que nous !
     Rappelons-nous comment ont été traités les millions de travailleurs algériens et marocains, alors même que le patronat était allé les chercher, ratissant les campagnes d’Afrique du nord pour transformer ces jeunes paysans en chair à exploiter.
     Intégrés, ils l’étaient, et ô combien ! Sans eux, les chaînes de montage des usines d’automobiles n’auraient pas tourné, les barrages, les routes et les logements n’auraient pas été construits. Ils ont été à la base de la prospérité économique, et pourtant, comment ont-ils été traités ?
     Combien d’entre eux ont dû dormir pendant des mois sur des sacs de ciment, avant de se trouver un lit dans un dortoir sordide ? Les bidonvilles des années 1950 et 1960, à Nanterre et ailleurs, n’étaient pas roms, c’étaient des bidonvilles de travailleurs. Voilà le sort que la société capitaliste réserve aux exploités.
     La différence avec les années 1950, 1960 et 1970, c’est qu’aujourd’hui les Roms n’ont même pas le droit de se faire exploiter puisqu’ils n’ont pas de travail. Leur seul crime est d’être des pauvres parmi les pauvres et, dans cette société capitaliste, cela ne pardonne pas.
Depuis qu’il est ministre de l’Intérieur, Valls a multiplié les expulsions de camps roms et les reconduites à la frontière, ajoutant l’acharnement policier au dénuement. Aujourd’hui, il accorde ses mots avec ses actes.
     Le Parti socialiste est, depuis longtemps, aussi dévoué à la bourgeoisie que l’est la droite, mais il mettait un point d’honneur à enrober sa politique anti-ouvrière et anti-pauvre d’un langage vaguement teinté d’humanisme et de tolérance. Les propos de Valls, soutenus par la plupart des dirigeants du PS et par Hollande, montrent que même sur ce terrain, plus rien ne les distingue de la droite, ni même… de l’extrême droite Faute de combattre la bourgeoisie, Hollande fait la guerre aux travailleurs et aux Roms.
     En faisant des Roms un « problème », Valls fouille dans les mêmes poubelles que Le Pen, comme Sarkozy et tant d’autres hommes de droite l’ont fait avant lui. Il renforce le Front national, ajoute aux fantasmes sur « l’invasion rom ».
     Valls veut chasser les Roms, pour ne pas « ajouter de la misère à la misère ». Mais on peut et on doit avoir l’objectif de combattre la misère, de combattre le chômage, de régler le manque de logements. Le Parti socialiste y a renoncé.
     Les dirigeants du PS ont pour politique de servir les riches, ils se prosternent devant la bourgeoisie, devant son mode de vie, devant ses yachts, ses millésimes, ses châteaux. Alors que c’est justement l’oisiveté, le vol à grande échelle et le parasitisme de la bourgeoisie qui plongent le reste de la société dans les privations et bloquent tout progrès de la civilisation.
     Dans cette société d’exploitation, même ceux qui sont à la base de la création des richesses, les travailleurs, sont exclus de l’accès au progrès et au mieux-vivre. Le sont à plus forte raison les travailleurs transformés en chômeurs, les sans-abris, les Roms, tous les parias de la société capitaliste.
      Ce ne sont pas eux qu’il faut chasser, mais la bourgeoisie, les parasites irresponsables qui privent la société de son humanité.

Travail le dimanche : pression sur les travailleurs pour sacrifier le dimanche

A nouveau, des grands magasins de bricolage ne respectent pas la loi qui limite l’ouverture du dimanche. La concurrence acharnée qu’ils se font les pousse à vouloir ouvrir tout le temps pour capter la plus grande part d’un marché qui n’est pas extensible. Car au total, les bricoleurs et les artisans du bâtiment ne dépensent pas plus en 7 jours qu’en 6.
     Les directeurs de ces grandes enseignes poussent leurs salariés en avant pour défendre l’intérêt de leurs patrons. Et on comprend que face à la crainte du chômage et face aux bas salaires, des travailleurs, et parmi eux des étudiants, essayent de s’en sortir en travaillant aussi le dimanche.

     Mais en prenant sur les profits (en 2012 : 35,2 millions d’euros pour Bricorama ; 564 millions de livres pour KingFisher, maison mère de Castorama ; Leroy-Merlin appartient à la famille Mulliez dont la fortune tourne au tour de 18 milliards d’euros), les salaires peuvent être augmentés pour suffire à vivre sans travailler le dimanche.

Valls, P Doucet, "Roms" : un communiqué des élus Lutte Ouvrière d'Argenteuil

-Communiqué-

Aux côtés de quelques élus du PS, le maire d’Argenteuil, Philippe Doucet, vient d’apporter publiquement son soutien à M. Valls dans la campagne que le ministre de l’intérieur mène contre les Roms. Il participe ainsi à une campagne xénophobe.
     Cette campagne s’attaque aux plus pauvres parmi les pauvres, à une population abandonnée et ainsi complètement marginalisée.
« Les Roms ne souhaitent pas s'intégrer pour des raisons culturelles », a dit Manuel Valls. Mais pour « s'intégrer », il faudrait déjà qu'il y ait des logements sociaux et du travail.
Où sont les aires aménagées pour les gens du voyage que les communes de plus de 5 000 habitants sont obligées de construire ? Où sont les moyens que l'État devrait mettre pour loger convenablement ces familles et se charger d'éduquer les enfants ? Cela ne représenterait pas grand-chose quand on sait que la population Rom en France est estimée à moins de 20 000 personnes. Bien loin de là, en obligeant les Roms à quitter un campement pour s'installer ailleurs, Valls détruit les efforts des associations, des services sociaux et des enseignants pour scolariser les enfants, leur assurer un suivi sanitaire et leur offrir un autre avenir que de tendre la main.
Les États, dont la France, se préoccupent encore moins des Roms qu'ils ne se préoccupent des milieux populaires en général.
Les politiciens usent de la carte du bouc émissaire et en espèrent des retombées électorales. Mais à ce petit jeu, ce sont les plus réactionnaires, y compris vis-à-vis des classes populaires, qui profiteront.

                                       Patrice CRUNIL et Dominique MARIETTE, le 30.09.13.
                                           Conseillers municipaux Lutte Ouvrière d’Argenteuil




Education : il faut plus de personnels dans des établissements à taille "humaine".


Un parent d’élève nous écrit :

Lycée Van Gogh d’Ermont

Quelques jeunes venus pour une bagarre, armés de béquilles et de bâtons, sont entrés dans le lycée Van Gogh d'Ermont vers 10h vendredi matin. Ils ont pris l'entrée principale, tout simplement. Cela fait des années que les personnels et les parents dénoncent le manque de postes d'adultes dans ce lycée de 1600 élèves. Cette fois il n'y a eu que des blessés légers heureusement. Il faut plus d'adultes dans les établissements, et tout de suite !

Collèges du Val d’Oise

      Dans les collèges du val d'Oise, le personnel d'entretien commence à être sous-traité. 5 collèges cette année sont concernés. Là aussi ce sont des adultes en moins pendant les heures d'ouverture du collège. Là aussi cela dégrade la sécurité des élèves. Stop !

A propos de l'école maternelle Ambroise-Thomas d'Argenteuil (information complémentaire) :
Il y a de très nombreux jeunes enfants dans le quartier. Une classe supplémentaire vient d'etre créée dans cette maternelle à cette rentrée.
     C'est très bien, sauf que cette maternelle comprend dorénavant 14 classes, ce qui en fait la maternelle la plus importante d'Argenteuil, du département. Elle serait meme la seconde plus importante de l’Ile de France.
      C'est une véritable « usine » pour les personnels et les enfants. Le « dortoir » comme le service de restauration ne peuvent plus fonctionner correctement. Comme ces derniers ont bien le temps pour aller à l'usine, c'est une école supplémentaire qui est nécessaire dans le quartier.
      On comprend que le taux d’absence du personnel des Ecoles soit très élevé sur cette maternelle. Et que le personnel présent n’en peut plus de nettoyer d’autres classes que les leurs. C’est l’engrenage..
     S'il est un secteur où la municipalité actuelle a fait beaucoup, c'est celui de la construction ou reconstruction de groupes scolaires, meme si l’on peut discuter la politique municipale de construction de résidences qui a des conséquences à gérer au niveau scolaire.
     Donc, pour un tel effort supplémentaire, pour y faire vraiment face, l'Etat doit y suppléer. C'est le cas au Val-notre-dame.

Givaudan : deux retraités nous ont quittés

Nous avons appris le décès de deux travailleurs retraités de chez Roure et Bertrand que nous connaissions bien.
      Ils travaillaient dans cette entreprise qui s'appelle aujourd’hui Givaudan et qui produit, en particulier, dans la zone industrielle de la gare, des parfums.
     Durant une vingtaine d'années, j'ai aidé à la réalisation d'un petit bulletin d'entreprise qui s'appelait "On est au parfum". Je venais le distribuer tous les quinze jours rue de la voie aux bans, devant le self.
      Pour réaliser ce petit journal de "lutte de classe", plusieurs militants ou proches en particulier du réseau CGT de l'entreprise m'aidèrent. Parmi eux, il y avait Ali Boula et Daniel Diot. je viens d'apprendre leur décès récent. J'ai une pensée ému pour ces travailleurs, pour ces camarades.
     Je voudrais m'arrêter sur Daniel, l'homme à la moto.
      Il avait quelques années de plus que moi. Mais nous avions, même si nous ne nous étions pas croisé alors, un passé commun : celui des évènements de Mai 68. Jeune ouvrier, il avait côtoyé les militants maoïste de la Cause du Peuple. Dès cette époque, déjà, j'ai milité, un peu à ce moment, avec Lutte Ouvrière.

     Dans la réalisation d’ »On est au parfum », Daniel m'a aidé, mais avec beaucoup de ressentiments à l'encontre de jeunes bourgeois (pas tous, qui avaient rejoint pour un temps le camp des travailleurs, pour rapidement le quitter, leur gourme jetée, pour rejoindre les élites dominantes.
     Mais s'il m'a aidé, c'est qu'il avait bien vu que ce n'était pas le cas pour tous, et que d'autres jeunes de 1968 avaient, eux, vieilli en continuant le beau combat pour transformer la société, un combat qui avait enflammé notre jeunesse. Dominique MARIETTE