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vendredi 23 avril 2021

Georges Floyd assassiné, son assassin policier déclaré coupable un point marqué, mais…. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière n°2751 de cette semaine

 


États-Unis : un point marqué contre la police raciste

21 Avril 2021

Le 20 avril, le policier Derek Chauvin a été déclaré coupable du meurtre de Georges Floyd. De nouveaux assassinats de Noirs par la police ont montré toutefois que le racisme continue de gangrener la société et en particulier les forces de l’ordre.

Le 25 mai 2020, George Floyd était étranglé en pleine rue à Minneapolis par le policier Derek Chauvin. Allongé à terre, menotté, le genou du policier pesant sur son cou, cet Afro-américain a perdu connaissance après avoir affirmé à vingt reprises qu’il ne parvenait plus à respirer, puis est décédé sans qu’un pompier présent sur les lieux soit autorisé à intervenir. Filmée par une jeune de 17 ans qui assistait impuissante à ce meurtre, la scène de son agonie a fait le tour du monde et provoqué aux États-Unis les plus grandes manifestations que le pays ait connues depuis les années 1970.

Les trois semaines du procès de Derek Chauvin ont été transmises en direct sur plusieurs chaînes de télévision et la population a ainsi pu entendre les témoignages des témoins, toujours sous le choc de ce qu’ils avaient vu et de n’avoir pas pu l’empêcher. En revanche, personne n’aura entendu Derek Chauvin, qui a gardé le silence tout au long du procès.

Craignant l’explosion sociale que pourrait susciter l’image d’un procès bâclé, il semble que l’État américain ait voulu que ça ne se passe pas comme d’habitude. Le président Biden lui-même a téléphoné à la famille de Georges Floyd pour l’assurer de son soutien, déclarant par ailleurs qu’il jugeait accablantes les preuves de culpabilité de Chauvin. Plusieurs responsables de la police ont dénoncé à la barre le comportement de Chauvin comme contraire aux valeurs et au mode opératoire de la police américaine. Face à l’ampleur de l’indignation, l’objectif est de ne pas défendre Chauvin, pour tenter de redorer le blason de la police.

Cependant, plus de 1 000 personnes sont tuées chaque année par des policiers, la grande majorité étant de jeunes Noirs et, dans une moindre mesure, des Hispaniques. 1 % des policiers en cause sont poursuivis et moins de 1 % de ceux qui se retrouvent devant les tribunaux sont condamnés.

Chauvin n’est donc pas le seul en cause, il y a aussi l’ensemble de l’État et de la société américaine, toujours gangrenés par le racisme depuis l’époque de l’esclavage. Le procès et sa médiatisation n’ont même pas empêché de nouveaux meurtres d’avoir lieu jusque dans l’agglomération de Minneapolis, où une policière a tué le 11 avril un jeune Noir pendant un simple contrôle routier, affirmant avoir confondu son Taser et son pistolet. Dix jours plus tôt, un enfant de 13 ans avait été abattu à Chicago alors qu’il levait les mains en l’air.

Cette barbarie est alimentée en permanence par le mépris social et les profondes inégalités grâce auxquels le capitalisme se perpétue aux États-Unis depuis sa naissance. L’État a été construit à son image, et la société américaine ne pourra être purgée du racisme sans renverser l’un et l’autre.

                                                                 Sacha Kami (Lutte ouvrière n°2751)

 

J’ai actuellement un petit souci d’ordinateur. Si vous ne voyez pas un jour mes cinq articles, c’est que le problème technique s’est aggravé, et que je suis triste mais en train de le résoudre dans les meilleurs délais. Mais pour l’instant, cela fonctionne. Bon courage à tous en ces temps difficiles, Dominique

 

Achetez notre hebdomadaire Lutte ouvrière (1,2 euro) n°2751, et Lutte de classe (2,5 euros) n°215

         Lors de nos permanences :

-Ce vendredi 23 avril, de 17h.15 à 17h.45 au carrefour Babou ;

-Samedi 24 avril 2021, de 11 heures 30 à midi 15 au marché de la Colonie ;

-dimanche 25 avril au marché Héloïse, de 11 h. à midi ;

-mercredi 28 avril 2021, marché des Champioux, de 11 heures à 11 h. 30.

         Chez les marchands de la presse :

                   -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;

                   -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri.

 

Attention : mes 5 articles du jour apparaissent sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM

jeudi 11 juin 2020

États-Unis : un vaste mouvement contre le racisme et les violences policières. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine à paraître


États-Unis : un vaste mouvement contre le racisme et les violences policières

10 Juin 2020

Aux États-Unis, l’explosion de colère provoquée par le meurtre de George Floyd, le 25 mai dernier, s’est maintenant transformée en un mouvement massif. Des milliers de manifestations ont eu lieu dans des centaines de villes, y compris de petites communes peu habituées aux mobilisations politiques, parfois situées dans des États gouvernés par des républicains.
On a par exemple manifesté à Aledo, une bourgade texane de 5 000 habitants, ou à Palmer, 7 000 habitants, en Alaska. Les grandes villes ont parfois été traversées par des dizaines de manifestations différentes, rassemblant des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes, y compris Washington, dont Trump avait promis de « dominer » les rues, en mobilisant l’armée. Pas plus que la police et la Garde nationale, le coronavirus n’a dissuadé les manifestants. Ceux-ci sont des Noirs mais aussi des Blancs, souvent des jeunes, qui se rassemblent surtout dans les centres-villes. Ils sont d’abord animés par le rejet du racisme et des violences policières. D’autres mots d’ordre, comme le rejet de Trump, émergent également.
C’est donc un véritable mouvement, avec ses contradictions mais aussi ses forces : des initiatives sont prises par d’innombrables anonymes, parfois des lycéens qui organisent une manifestation, conscients de faire partie de quelque chose qui les dépasse.
De nombreux manifestants veulent que la police soit contrôlée et réformée, voire démantelée et les policiers violents écartés. Le conseil municipal de Minneapolis a ainsi voté, contre l’avis du maire, le démantèlement de la police de la ville, pour le remplacer par un système de sécurité publique basé sur la population. Même si ce genre d’initiative aurait été impensable il y a quelques semaines, elle reste bien vague. Une revendication plus modérée est de diminuer drastiquement les financements dont bénéficie la police (« defund the police »), au profit de l’éducation, de la santé, de services chargés des troubles psychiques et de l’addiction aux stupéfiants.
Aux États-Unis, à la différence de la France, la police est très décentralisée, chaque autorité locale ayant sa propre force, et la police fédérale ne se chargeant que d’une minorité d’affaires. Quelque 10 millions d’arrestations ont lieu chaque année, le plus souvent pour des délits mineurs, comme l’utilisation de fausse monnaie, dont George Floyd était soupçonné. Les Noirs sont plus souvent arrêtés que les Blancs et ils sont surreprésentés dans les prisons.
Tous les policiers ne sont pas racistes ni violents. Mais la police, comme institution, agit violemment et impunément. Chaque année, elle tue plus de 1 000 personnes, souvent désarmées, et qui ont eu le tort d’avoir un geste malheureux, ou tout simplement d’être noires et de s’être trouvées au mauvais endroit au mauvais moment. Quasiment aucun policier n’est poursuivi. Mais des services de police ont déjà été « réformés », parfois plusieurs fois, sans changement fondamental. Le groupe trotskyste américain Spark relève ainsi : « Mais s’il y avait une manière de se débarrasser des policiers violents, l’institution policière resterait violente. La police a un rôle à jouer. Elle protège et elle sert la classe qui dirige une société basée sur des inégalités profondes… S’il n’y avait pas de coercition, pas de violence organisée pour mettre sous contrôle la population laborieuse, la minorité privilégiée ne pourrait monopoliser une telle part de la richesse sociale.
Pour servir cette classe exploiteuse, la police doit être séparée de la population, et elle doit user de la violence contre la population ou menacer de le faire. C’est sur cet obstacle que tous les efforts pour réformer la police se sont brisés.
De précédents mouvements ont revendiqué que la police reflète mieux la composition ethnique de la population », remarque Spark en ajoutant : « Aujourd’hui, des villes majoritairement noires comme Detroit, Memphis, Birmingham dans l’Alabama, et Oakland en Californie, ont des polices majoritairement noires. Dans certains cas, il y a peut-être moins de racisme patent. Mais dans chacune de ces villes, il y a toujours une violence organisée de la police. Et en fin de compte, cela signifie une violence raciste, avec des gens tués par des policiers, et qui n’auraient pas été tués s’ils avaient été blancs dans la même situation.
Le problème est donc plus vaste que celui de la composition de telle ou telle force de police, même si c’est un facteur aggravant. La police reflète directement la classe capitaliste qu’elle sert. Et, dans ce sens, elle doit être “démantelée”. » (7 juin)
Le mouvement en cours reflète la révolte contre les méthodes de la police, et aussi l’illusion qu’elle pourrait être plus respectueuse de la population et adopter des méthodes plus humaines. Mais, du fait de son rôle de défense de l’ordre social, elle ne peut guère changer et le mouvement se heurte à cette contradiction. L’avenir dira si au moins une minorité s’approche des solutions. Pour éradiquer les violences policières et le mépris qu’elles traduisent, il faut s’attaquer à la division de la société en classes, et finalement au capitalisme. Cette immense mobilisation a déjà le grand mérite de soulever le problème.

                                                       Michel BONDELET (Lutte ouvrière n°2706)

vendredi 5 juin 2020

Éditorial de notre hebdomadaire Lutte ouvrière n°2705


L’étincelle d’un meurtre raciste fait exploser la colère sociale

03 Juin 2020

C’est une véritable révolte qui traverse les États-Unis. Tous les jours, des centaines de milliers de personnes manifestent dans des dizaines de villes dans tout le pays. Dans une vingtaine d’États, la Garde nationale a été déployée. 5 000 personnes ont été arrêtées. Mais, le 2 juin, les manifestants bravaient toujours les couvre-feux et ne désarmaient pas.
Comment ne pas être révolté face à ce meurtre terrible, de sang-froid, face à ces policiers qui tuent en public un homme menotté et à terre, qui crie sa détresse et dit qu’il va mourir ? Ce qui est arrivé à George Floyd, tant de Noirs l’ont subi. Depuis l’époque de la ségrégation et des lynchages, tant d’entre eux sont morts aux mains des Blancs, pour n’avoir pas été suffisamment dociles ou tout simplement pour avoir été au mauvais endroit au mauvais moment.
Les policiers qui ont étouffé George Floyd pendant neuf interminables minutes ont fait comme bien d’autres avant eux, y compris récemment. Si leur crime n’avait pas été filmé et diffusé, c’est leur rapport mensonger invoquant un « incident médical » qui aurait fait foi. Et encore a-t-il fallu des jours de mobilisation pour qu’un seul policier soit inculpé et emprisonné. Dans l’immense majorité des cas, les policiers meurtriers ne sont même pas inquiétés.
Les États-Unis, ce pays qu’on nous présente souvent comme un modèle, se sont construits sur l’esclavage. La ségrégation et l’exploitation féroce de la main-d’œuvre libre lui ont succédé pour bâtir le capitalisme moderne. Aujourd’hui, le racisme et les discriminations pèsent toujours sur les Noirs, cette partie des prolétaires qui ont les emplois les plus durs et les salaires les plus bas, habitent les logements et les quartiers les plus pauvres, quand ils ne peuplent pas les prisons. Ils ont été plus durement frappés que les autres par le coronavirus. D’une certaine manière, les travailleurs blancs pâtissent également du racisme, car la domination du grand capital s’est appuyée sur cette division entre les Blancs pauvres et les Noirs pauvres.
Peut-être ce racisme est-il aujourd’hui moins général qu’à une époque, comme en témoigne la participation de nombreux jeunes Blancs aux manifestations. Mais il reste omniprésent, comme l’illustre la présidence de Trump. Fils d’un proche du Ku Klux Klan, élu en fustigeant les Noirs et les migrants, Trump surenchérit ces jours-ci, dans des appels à tirer sur les protestataires. À l’approche de la présidentielle, il mise sur la démagogie raciste et sécuritaire la plus crasse.
Le vent de révolte actuel résulte aussi sans doute de la dégradation brutale des conditions de vie de la classe ouvrière américaine. George Floyd vivait de petits boulots. Il avait été camionneur, puis agent de sécurité dans un restaurant. Depuis le confinement, il était sans emploi. Il a été tué non seulement parce qu’il était noir, mais aussi parce qu’il était pauvre. Cette pauvreté est celle de dizaines de millions de personnes, dans le pays le plus riche au monde, dont il y a encore six mois on nous vantait ici la croissance et le plein-emploi. 40 millions d’Américains viennent d’être mis au chômage et ne peuvent plus payer leur loyer ni leurs crédits, voire font la queue à l’aide alimentaire. Le coronavirus a exacerbé la guerre que la bourgeoisie fait aux prolétaires, jetés à la rue pour que les profits capitalistes soient préservés. Alors, aujourd’hui, tout le système craque.
Les dirigeants démocrates courent après Trump : les uns après les autres, Joe Biden en tête, ils condamnent les émeutiers avec des mots plus durs qu’ils n’en ont vis-à-vis des flics meurtriers. Dans les villes et les États qu’ils dirigent, ils envoient la troupe contre les manifestants. Fondamentalement, leur responsabilité vis-à-vis de la bourgeoisie est de défendre cet appareil d’État barbare, qu’ils dirigent à tour de rôle avec les républicains. Sous Obama, président pendant huit ans, la condition des Noirs ne s’est pas améliorée. Tout cela explose aujourd’hui.
Malgré toutes les différences avec les États-Unis, ce qui se passe là-bas concerne tous les travailleurs d’ici, en France et en Europe. Les violences policières, le racisme, le chômage massif sont les ingrédients connus des émeutes des États-Unis, mais la colère est salutaire car elle peut ouvrir des perspectives. À la base du racisme et de l’oppression des Noirs, il y a le système capitaliste, et il faut espérer que la révolte trouve les voies pour s’en prendre à ce système. Si c’était le cas, elle serait porteuse d’un espoir immense pour tous les travailleurs. Les prolétaires des États-Unis, quelle que soit la couleur de leur peau, mais aussi tous ceux qui se situent de ce côté-ci de l’Atlantique, ont besoin d’en finir avec un système économique et social en faillite.

mercredi 3 juin 2020

États-Unis, contre le racisme, une explosion salutaire


Un mouvement qui s’étend comme une traînée de poudre

 


Aux États-Unis, le mouvement de protestations contre les violences policières vis-à-vis de la population noire s’étend comme une trainée de poudre. Malgré la répression et les provocations de Trump, l’embrasement continue. Dimanche, plus de 75 villes étaient touchées.
Aux États-Unis, la police pratique en permanence les violences racistes contre la population noire. Cette fois encore, l’assassinat de George Floyd s’inscrit dans la trop longue liste des exactions policières, tolérées et même couvertes par les autorités, y compris au plus haut niveau.
Aujourd’hui, ils reçoivent un début de réponse, qui déjà les affole tous et qu’ils méritent amplement.