jeudi 20 octobre 2016

Migrants, Ivry, quand la fraternité et le coeur sont au rendez-vous



Nous étions en voitures du côté de Marly-le-Roi lorsque la vue d’une affichette anti-migrants nous a blessé. Il y a des imbéciles qui ne voient pas plus loin que le bout de leur petite ville tranquille. Mais la correspondance ci-dessous lue hier au soir dans notre hebdomadaire nous a vraiment donné ensuite du baume au cœur.

Accueil chaleureux à Ivry-sur-Seine

La municipalité d’Ivry, dans le Val-de-Marne, a choisi de donner son accord pour l’installation d’un centre d’accueil pour les réfugiés, et de revendiquer publiquement cette décision.
Lundi 10 octobre, le maire, Philippe Bouyssou, du Parti communiste français, organisait une réunion d’information, dans la grande salle de la mairie, pour annoncer l’arrivée prochaine de 400 réfugiés, qui logeront dans un bâtiment appartenant à la ville de Paris — l’ancienne usine des eaux— qui doit être aménagé avec des cloisons modulables pour s’adapter à la taille des familles. Cet hébergement pourra aussi être proposé aux Roms qui vivent actuellement dans la précarité à Ivry.
La salle était comble. Plus de 300 personnes étaient venues, dont près de la moitié debout, faute de places suffisantes. Le maire a exprimé son émotion face au sort des milliers de personnes qui ont trouvé la mort en tentant de traverser la Méditerranée et a affirmé que l’on ne pouvait rester sans rien faire devant l’afflux des réfugiés. Son discours a été accueilli par des applaudissements. Les différents intervenants, notamment les représentants des associations qui militent en direction des réfugiés, ont été applaudis eux aussi. Cela faisait chaud au cœur de tous ceux qui soutiennent l’installation de ce centre d’hébergement.
Plusieurs personnes se sont proposées pour aider bénévolement les associations qui vont gérer ce centre. La réunion s’est terminée par l’intervention d’un médecin syrien qui, aidé d’un traducteur, a décrit sa vie en Syrie : « On a quitté notre pays … Les gens y meurent dans les rues … On crie la nuit. » En pleurs, il a ensuite remercié la France et la ville d’Ivry de les avoir hébergés et il a distribué des baisers dans la salle. En réponse, la salle bouleversée s’est levée et a applaudi.


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