samedi 6 août 2016

Adama Traoré : opacité, justifications, déni du droit, rien qu'une bavure ?


On y a été un peu fort, il en est mort, nous ne sommes pas dans notre tort ?

 

Selon la presse, on vient d’apprendre que le lendemain de la mort d’Adama Traoré, le 20 juillet, le parquet de Pontoise avait demandé à la gendarmerie de Versailles d’ouvrir une procédure visant l’infraction de rébellion commise lors de l'interpellation du jeune homme. Pourtant en droit dans le pays, on ne peut pas engager de poursuites contre une personne décédée.

Tout cela pour « couvrir » l’utilisation d’une force disproportionnée ayant entraîné la mort ?

         Une correspondante nous rappelle un procédé identique, utilisé cette fois alors que la victime n’était pas encore décédée, dans l’affaire de la mort d’Ali Ziri suite à son interpellation par la police en compagnie d’un ami en juin 2009 à Argenteuil : « Si Areski Kerfali et Ali Ziri sont restés allongés sur le sol pendant 1h15, c'était le temps nécessaire pour rédiger des plaintes pour outrage et rébellion. Et le dernier arrêt de la Cour de Cassation justifie le non-lieu  définitif (dans cette affaire) ainsi "Les manoeuvres de contention pratiquées sur Ali Ziri (le pliage)  avaient été rendues nécessaires par  l'agitation et la rébellion des personnes interpellées...."

         Bref, circulez il n’y a plus rien à rechercher, la boucle est bouclée, et il n’y a plus rien à reprocher aux gendarmes qui l’ont interpellé !

         Eh si, justement il y a à dénoncer l’usage de cette force disproportionnée utilisée et sans discernement, et les méthodes d’immobilisation dangereuses dénoncées depuis des années par des organisations de défense des droits de l’homme ! Des méthodes et une utilisation qui bien au-delà de la responsabilité individuelle de tel policier ou de tel gendarme, mettent en cause la responsabilité des corps séparés de la population que sont la police et la gendarmerie.

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