mardi 29 mai 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise de ce lundi 28 mai 2018 : « Contre Macron, la force des travailleurs est dans la lutte »


Contre Macron, la force des travailleurs est dans la lutte

Des dizaines de milliers de manifestants se sont retrouvés samedi 26 mai contre le gouvernement Macron, contre ses mesures qui incarnent les intérêts de la minorité de très riches qui dominent la société. Le gouvernement et les médias ont répété que la journée de mobilisation n’avait pas fait le plein. C’est leur rengaine : depuis près de deux mois, ils affirment que la contestation ne prend pas. Malgré leurs souhaits d’enterrer la grève des cheminots et d’en finir avec le climat de protestation qu’elle favorise, les deux continuent.
Au fil des manifestations, des centaines de milliers de travailleurs ont saisi l’occasion d’exprimer leur haine de Macron. Et du côté des cheminots, en première ligne dans le combat, l’écrasante majorité a confirmé, dans le référendum organisé par les syndicats de la SNCF, le rejet de la réforme, déjà exprimé par la grève.
Que leur répond le gouvernement ? Il a le culot de présenter la reprise par l’État d’une partie de la dette de la SNCF comme un cadeau qui devrait inciter les cheminots à accepter la réforme. Comme s’ils étaient en quoi que ce soit responsables de la dette ! Et pour dresser l’opinion publique contre les cheminots, ministres et commentateurs y vont de leur couplet affirmant que la reprise de 35 milliards de dette va coûter aux contribuables.
Mais ceux au profit de qui la SNCF s’est endettée, ce ne sont pas les cheminots ! Ce sont de grandes entreprises et leurs actionnaires, les Bouygues et autre Vinci, ainsi que les banques, qui continuent à encaisser les intérêts de cette dette. Si quelqu’un doit rembourser ces milliards, ce sont ces gens-là. Pas les cheminots !
Voilà la politique de Macron, comme de ses prédécesseurs : faire payer par les travailleurs qui font fonctionner toute l’économie, les milliards que l’État déverse sur la minorité capitaliste. C’est pour assurer leurs dividendes à tous les Arnault, Bolloré, Dassault et leurs semblables au petit pied, qu’on pèse sur les salaires, qu’on développe la précarité, qu’on sacrifie tout ce qui, dans les services publics, est utile à la population, des transports à l’école en passant par les hôpitaux.
Les cheminots ont raison de refuser ces mensonges et cette escroquerie. S’ils sont en grève, c’est pour exiger le maintien des conditions d’emploi et de travail de l’ensemble des travailleurs du rail.
Les cheminots peuvent être fiers d’avoir relevé la tête et de montrer, même à leur échelle, que lorsque les travailleurs agissent, utilisent leur arme de classe, ils perturbent le petit jeu de cette prétendue démocratie où une minorité de politiciens, dévoués à la grande bourgeoisie, peut prendre des décisions qui foulent aux pieds les conditions d’existence de milliers, de millions d’exploités.
Le mouvement des cheminots s’est imposé dans la vie politique. D’un seul coup, le ronronnement des débats du Parlement, le petit jeu des différents partis, apparaissent dérisoires. Cela donne une idée de la puissance avec laquelle la classe ouvrière pourra peser sur la vie politique lorsqu’elle se dressera contre ses exploiteurs.
C’est le mouvement des cheminots qui a démystifié le jeu politique de la droite et de l’extrême droite. La droite traditionnelle a voté la réforme et clame son enthousiasme pour l’ouverture à la concurrence. Le Front national, qui n’aime les travailleurs que soumis et résignés, se dit opposé à la réforme… mais surtout à la grève !
Les partis de gauche, organisateurs de la manifestation du 26 mai, ont affiché leur opposition à Macron et à sa majorité. Mais pas un mot sur ceux qui, derrière Macron, le manipulent, ceux qui, en monopolisant le grand capital, dictent sa politique. À quoi servirait-il d’écarter Macron pour une nouvelle version d’un Mitterrand, d’un Jospin ou d’un Hollande ? C’est-à-dire pour des politiciens et des partis qui font des promesses pour être élus mais qui, une fois au pouvoir, mènent la même politique qu’un Macron, car il n’est pas question pour eux de s’en prendre à la grande bourgeoisie et, à plus forte raison, à l’ordre capitaliste.
Les grévistes de la SNCF ont refusé de se laisser faire sans se battre. Macron espérait pourtant leur imposer sa réforme à marche forcée, comme il impose tous ses coups. Eh bien, il n’a pas pu ! La grève des cheminots est un premier grain de sable dans la machine à écraser le monde du travail ! Seuls, ils ne peuvent pas inverser le rapport de forces. Mais ils montrent la voie à tous les travailleurs. Et l’arrogance de Macron associée à la rapacité du patronat qu’il sert finiront par transformer le mécontentement du monde du travail en révolte.


France Inter : Un temps de pauchon (deuxième partie) Interview d'Arlette Laguiller et visite de la fête par Hervé Pauchon

En guerre de Stéphane Brizé, Vincent Lindon et ses camarades, un film exceptionnel, à voir, à réfléchir, à discuter


La société capitaliste : une société de guerre sociale



En guerre est un film exceptionnel. Son réalisateur a été capable de produire un film totalement réaliste, au point que l’on ne sait plus si c’est un film ou un documentaire. Vincent Lindon en militant syndical, les acteurs, les figurants concourent tous sans discussion à cet effet.
         Il s’agit d’une usine qui ferme d’un grand groupe international. Elle est rentable. Qu’importe, elle l’est moins que ce que pourra permettre sa délocalisation. Nous savons tous cela. Quant à l’Etat, il fait mine de comprendre les   salariés, mais il se retranche derrière la loi et les décisions de justice. Et puis, il y a le Capital, bien organisé, uni lui comme un seul homme, pour imposer sa décision face à la révolte des travailleurs.
         Dans l'histoire racontée dans En guerre, la force des salariés permet certes de franchir bien des obstacles, mais elle butte sur les questions de la nécessaire unité dans la grève et sur celle de la démocratie ouvrière.
         En guerre est un film passionnant. Bien sûr, le combat des travailleurs n’y est pas un chemin semé de roses qui, en l’occurrence, ne se termine pas comme nous le souhaiterions. Mais son réalisme, les questions qu’il pose, incitent à réfléchir, et à faire réfléchir, sur bien des aspects du combat de classe précédemment évoqués. Combat de classe, lutte de deux classes fondamentalement opposées, qui marquent une société de guerre sociale.
         Un film "grand public" mais utile à tous les militants du monde du travail.




Le film passe au cinéma Les Toiles de Saint-Gratien :
Aujourd’hui  à 18 heures et 20 heures 30
Et toute la semaine prochaine à partir de demain mercredi. Voir :

Et au cinéma Le figuier blanc à Argenteuil à partir de demain et pour une semaine, voir horaires sur :



Mai 68, modeste itinéraire d’un jeune de 16 ans


Dissolution de Voix ouvrière

 
La jeunesse avait effectivement déjà voté

Le 12 juin 1968, le gouvernement décide la dissolution de 11 organisations révolutionnaires, dont Voix ouvrière. En attendant la suite, le PSU ouvre ses portes aux participants de Mai dont les organisations viennent d’être dissoutes. Je retrouve une militante de Voix ouvrière pour en discuter, dans un lieu anodin, discret, l’Arc de triomphe du Carrousel face au jardin des Tuileries…
Je participerai à la campagne du PSU sur Argenteuil pour les élections législatives des 23 et 30 juin 1968. Son candidat s’appelait alors « Peytour ». Pendant plusieurs décennies, l’inscription « Votez Peytour » sera toujours lisible sur un mur du cimetière d’Orgemont, devant la cité Joliot-Curie. Elle me rappellera longtemps ce joli printemps.
         A la mi-juin, comme mes petits camarades, je dois réintégrer l’Ecole normale de Versailles pour récupérer mes affaires et filer… L’année scolaire 1967-1968 s’achève. Je dois aller l’année suivante en première B (sciences économiques…). Les vacances commencent prématurément.

(A Suivre. Epilogue)

AAH, APA, APL, RSA, diminution en vue ?


Le Maire veut faire les poches des pauvres



Handicap (AAH), autonomie (APA), logement (APL), bourses scolaires, RSA., etc. Selon une note interne du ministère de l'Économie et des Finances, Bercy se prépare à tailler dans toutes ces prestations sociales. En attendant de s'attaquer encore aux retraites. Interrogé sur ce point, le ministre Bruno Le Maire a encore dit que « réduire les dépenses publiques sans toucher aux dépenses sociales n'est pas cohérent ».
Pour ce gouvernement, il est « cohérent » de multiplier les subventions aux grandes entreprises, de baisser l'impôt sur la fortune et d'imposer aux retraités de payer les (maigres) augmentations du secteur privé. Sa cohérence consiste à gaver les très riches et appauvrir encore les plus démunis. On marche sur la tête.