mardi 11 janvier 2011

Solidarité avec nos frères les travailleurs de Tunisie et d’Algérie en lutte !

Depuis plus de trois semaines, une vague de révoltes populaires secoue la Tunisie. Malgré une répression sanglante qui a fait vingt morts, le gouvernement ne parvient pas à la briser. Au départ, il y a le suicide par le feu d’un jeune chômeur vivant de vente ambulante pour protester contre la confiscation par la police de son étal qui lui permettait de faire vivre toute sa famille. Depuis, les manifestations se sont répandues dans plusieurs villes du pays, violemment réprimées partout. Elles sont le fait de la jeunesse populaire, chômeurs, travailleurs, ménagères, protestant contre le chômage, contre la pauvreté mais aussi contre la dictature de Ben Ali qui règne sur le pays depuis vingt-trois ans avec le soutien de toutes les grandes puissances. Sur ce terrain, les manifestants ont été rejoints par d’autres catégories, lycéens et avocats.
     Bien sûr, parmi les causes de cette révolte, il y a des raisons politiques propres à la Tunisie : l’absence de libertés élémentaires, le flicage du pays au profit de la dictature, la corruption notoire des sphères dirigeantes et la mainmise de la famille du dictateur sur l’économie du pays.
     Pendant que le régime se vante d’un taux de progression économique exceptionnel, seule la famille de Ben Ali, son entourage et son clan s’enrichissent, et la majorité de la population est maintenue dans la pauvreté.
     Mais la colère dont ce mouvement de protestation témoigne en Tunisie n’est pas spécifique à ce pays. La semaine dernière, l’Algérie voisine a commencé à s’embraser. De véritables émeutes de la faim ont éclaté contre les hausses des prix des produits de première nécessité, alimentaires en premier lieu. Parties du quartier populaire d’Alger Bab-el-Oued, elles se sont étendues à d’autres grandes villes du pays. Dans un pays où le chômage est grave et où les salaires de ceux qui ont un emploi sont bas, ces hausses des prix de la nourriture, sont catastrophiques pour les classes pauvres.
     Ceux qui se révoltent là-bas, en Tunisie, en Algérie, sont des travailleurs, des chômeurs, des classes pauvres, nos sœurs, nos frères, une partie de nous-mêmes. Et, pas seulement parce qu’une partie de la classe ouvrière ici, en France, est composée de travailleurs originaires de là-bas, de première ou deuxième génération, de ce Maghreb si longtemps colonisé par notre impérialisme, lequel continue toujours à tirer profit de l’exploitation des travailleurs de ces pays.
     Mais les causes profondes de la révolte là-bas rejoignent ce qui nous amènera nous, les travailleurs d’ici, à réagir si nous voulons préserver nos conditions d’existence. La crise économique, la crise du capitalisme, qui pousse les classes laborieuses vers la pauvreté, enrichit en même temps une petite minorité. Que cette minorité accapare cette richesse par la malversation, la corruption, par l’appropriation des caisses de l’État, comme cela se fait en Tunisie ou en Algérie, et dans bien des pays pauvres, ou par l’exploitation légale ou par la spéculation, le résultat va dans le même sens. Le capitalisme en crise aggrave encore les inégalités. Ben Ali en Tunisie ou ses homologues en Algérie s’enrichissent d’une autre manière que les Arnault, Pinault, Bettencourt, Servier ou les Peugeot et Dassault. Ces derniers n’ont même pas besoin d’occuper des fonctions dans l’État pour détenir la puissance sociale. Mais les uns comme les autres s’enrichissent de l’exploitation des travailleurs. Ils sont complices, ils s’appuient les uns sur les autres et s’entraident.
     Alors, notre solidarité de travailleurs va vers les révoltés de Tunisie et d’Algérie. Et bien au-delà de la simple solidarité, la classe ouvrière a, de part et d’autre de la Méditerranée, le même intérêt à se débarrasser d’un système économique où l’argent est roi et ceux qui le possèdent sont maîtres de la société. Mais où, cependant, ceux qui créent les richesses permettant à tant de parasites de prospérer, ceux qui font marcher toute l’économie, sont en permanence poussés vers la pauvreté. Et la police comme l’armée sont là pour faire taire ceux qui protestent.
     La classe ouvrière qui est massivement présente des deux côtés de la Méditerranée représente une force internationale et ses intérêts fondamentaux sont les mêmes. Et lorsqu’elle en aura pris conscience, c’est unie qu’elle aura la force de mettre fin à l’organisation sociale actuelle basée sur l’exploitation et de créer une société fraternelle où il n’y aura plus de place pour les parasites du travail humain.

                                                                                                           Arlette Laguiller

 

lundi 10 janvier 2011

Suppressions de postes prévues à l'école élémentaire

Le ministère de l'Education nationale prévoit la suppression d'un premier volant  de 78 postes à l'école élementaire dans le Val d'Oise. Il est pourtant prévu une hausse des effectifs de plus de 1400 élèves dans le département à la rentrée prochaine.
     Le ministère prévoit en particulier d'accélérer la liquidation des réseaux d'aides (dits RASED), ces personnels spécialisés qui aident hors des classes les enfants en difficulté. Sur les 78 postes supprimés, 43 concernent ces personnels d'aide et de soutien pourtant essentiels.
     Mais entre les désirs gouvernementaux et la réalité de la rentrée prochaine, la mobilisation des parents et des personnels peut encore changer bien des choses.

vendredi 7 janvier 2011

Les anciens ne méritent pas cela

La résidence Marguerite est une résidence pour les anciens, près de la gare d'Argenteuil. Ces derniers sont parfois très âgés.
     La résidence est une propriété de la Croix-Rouge. Celle-ci voudrait destiner le lieu à d'autres objectifs pour un tout autre public.
     On ne peut pas bousculer la vie d'anciens de cette façon en leur disant d'aller ailleurs.
     Aucun résident ne doit être lésé. Les promesses de laisser dans leur résidence les anciens qui le peuvent doivent être respectées.

jeudi 6 janvier 2011

Des menaces de licenciements à Gonesse

Le groupe de messageries Ducros express comprend plus de 3000 salariés à travers le pays. Le siège de Gonesse dans le Val d’Oise emploie près de 220 personnes. Huit autres unités existent dans la région parisienne.Les salariés craignent des licenciements. Le PDG de l’entreprise en envisage froidement 500.
Dans le grand monopoly du capitalisme, Ducros express a été vendu il y a un an par la multinationale DHL à un autre groupe.
Dans le jeu de vente et d’achat de groupe à groupe, il n’y a que les actionnaires qui y trouveront leur compte. A moins que les travailleurs n’y mettent le holà.

lundi 3 janvier 2011

Académie de Versailles : Une première charette de centaines de nouveaux postes supprimés à la rentrée de septembre 2011

Dans l’académie de Versailles la suppression de 618 postes pour 2011 vient d’être annoncée par le ministère de l’Education nationale.
    120 emplois d’enseignants seront supprimés dans les écoles, 493 dans les lycées et collèges et 8 poste de titulaires administratifs. Ceci alors que les classes sont déjà surchargées, que de plus en plus d’élèves sont en difficultés.   Pour l’ensemble du pays le chiffre serait de 8767 suppressions d’ores et déjà programmées sur les 16 000 en projet pour la rentrée prochaine. Cette ponction s'ajoute aux 80 000 suppressions de postes de ces dernières années.
  Une enquête vient de révéler que le taux d'élèves de 15 ans en situation d'échec scolaire est passé de 15 % en 2000 à 20 % aujourd'hui. Elle précise   le caractère de plus en plus injuste de l'école française, en précisant que le milieu social des élèves a un impact croissant sur leurs résultats scolaires. Les rédacteurs du rapport parlent de la nécessité, pour contrecarrer cette dernière tendance, «d'axer les efforts sur les aides aux élèves des milieux défavorisés».
  Mais le gouvernement juge bien plus important de se porter au secours des banquiers que de défendre des services publics qui sont pourtant indispensables aux couches les plus pauvres de la population.
Meilleurs Voeux 2011
pour chacun
et de lutte pour tous
Patrice CRUNIL et Dominique MARIETTE

Cercle Léon Trotsky du 28 janvier prochain

Il aura pour sujet :
Les religions,
l’athéisme et le matérialisme
Attention : les conférences du Cercle Léon Trotsky ont désormais lieu à Montreuil. Prenez note du nouveau lieu !
vendredi 28 janvier 2011 - 20h30
Participation aux frais : 3 euros
Espace Paris-Est Montreuil
128, rue de Paris - Montreuil (Seine-Saint-Denis)
Métro : Robespierre - ligne 9
Consulter le plan d'accès

Editorial des bulletins d'entreprise du 27 décembre

 


Inverser le rapport de force c'est possible !


   L'heure est au bilan. Cette année 2010 a été marquée, du côté des gouvernants et des riches, par une succession de scandales.

   Le dernier en date concerne un des plus importants laboratoires pharmaceutiques de France et son propriétaire, une des plus grosses fortunes du pays.




Sarkozy remettant à Servier la légion d'honneur en 2009
  
  Pendant plus de trente ans, ce laboratoire a mis en vente un médicament destiné aux diabétiques, dont des spécialistes dénonçaient à la fois l'inefficacité et surtout la nocivité, et on nous dit aujourd'hui qu'il a provoqué au moins cinq cents, voire deux mille morts.

   Les avertissements des experts n'ont pas fait réagir les autorités au plus haut niveau. Les ministres de la Santé successifs ont laissé prescrire ce médicament dangereux. Il faut dire que Servier est un patron proche du pouvoir et qu'il a dû abondamment remplir les caisses de la droite...

     Le scandale qui a précédé celui de Servier et du Mediator a mis en évidence, encore plus directement, les attaches entre le monde des affaires et les milieux politiques. Il a mis au grand jour les liens existant entre Madame Bettencourt, une des premières fortunes de France, et l'UMP.

    Un petit coin du voile a donc été levé, laissant entrevoir, derrière le décor que l'on présente comme la démocratie, ceux qui tirent les ficelles, qui font les choix réels, qui décident de l'essentiel : ces milliardaires, ceux qui, comme madame Bettencourt ou Jacques Servier, ont été pris la main dans le sac, parce qu'ils se sont retrouvés au centre d'affaires peu ragoûtantes. Mais ce n'est qu'une toute petite partie de l'iceberg, car c'est toute l'économie, toute la société qui fonctionne de cette façon.


   Mais le plus grand scandale n'est pas dans ces enveloppes substantiellement garnies, destinées à alimenter les caisses de l'UMP, distribuées par la propriétaire de L'Oréal, ni dans le fait que Servier ait pu amasser des millions d'euros en bénéficiant de silences complices aux dépens de milliers de patients.

   Le plus grand scandale réside dans le fait que, malgré la crise, ceux qui l'ont provoquée, en premier lieu les banquiers, ont continué à engranger des milliards de profits à travers le monde. Et le comble, c'est que ces banques et ces organismes financiers, qui étaient il y a deux ans au bord de la faillite, ont été renfloués par les centaines de milliards d'euros ou de dollars versés par tous les grands États.

Manifestation en Grèce début 2010 contre les mesures d'austérité

   C'est avec ces milliards que les organismes financiers continuent à spéculer de plus belle, en prenant pour cible la dette des États. Sans se soucier le moins du monde des conséquences que cela peut avoir pour les populations, sans se soucier des risques qu'ils font prendre à la société.

   On a d'ailleurs déjà pu en mesurer les effets dans des pays comme la Grèce, l'Irlande, le Portugal et l'Espagne.



   Chaque jour, il devient de plus en plus urgent de mettre un coup d'arrêt à cette dérive. Il ne faut rien espérer des gouvernements en place. Ni en France, où règne la droite, ni en Espagne ou en Grèce, où ce sont des socialistes qui dirigent les gouvernements. Ces majorités, par-delà les étiquettes dont elles se parent, appliquent les mêmes politiques d'austérité, réduisant les salaires, les retraites, les quelques droits sociaux qui subsistent encore.




...et à Paris en Octobre 2010 contre les attaques sur les retraites
 
   Oui, il est plus que temps de bloquer l'offensive que le patronat et les gouvernements, qui lui sont totalement dévoués, mènent contre le monde du travail, à l'échelle de tous les pays. Les travailleurs en ont les moyens !

   Car, puisqu'on en est à l'heure des bilans, il faut y mettre, en positif cette fois, la lutte des salariés qui, en France, ont tenu la dragée haute au gouvernement Sarkozy-Fillon-Woerth, qui pensait faire passer sa réforme des retraites sans coup férir, comptant sur la majorité dont il dispose à l'Assemblée pour qu'elle soit votée.

   Ces prétendus élus du peuple ont pu voir le peuple réel dans les rues, pendant plus de deux mois. Certes, la réforme est finalement passée, mais le monde du travail a su relever la tête, il a pu prendre conscience de sa force et de ses capacités à résister aux mauvais coups qui se préparent contre lui.





   C'est cette leçon qu'il faut retenir : oui, les travailleurs ont les moyens de résister et même d'inverser le rapport de force en leur faveur !

Arlette LAGUILLER