Télescope
spatial : un grand pas pour l’humanité… future
29 Décembre 2021
Le 25 décembre, une fusée Ariane
lancée depuis la Guyane propulsait un nouveau télescope spatial nommé James
Webb. Conçu pour fournir des informations inaccessibles jusque-là, il suscite
de grands attentes chez les scientifiques, et cela se comprend.
De la taille d’un terrain de
tennis une fois déployé, il s’agit de l’instrument scientifique le plus grand
et le plus sophistiqué jamais envoyé dans l’espace. Il permettra de fournir des
informations sur les toutes premières générations d’étoiles, à l’époque où
l’Univers était tout jeune. Il s’agit de données qui manquent aujourd’hui pour
comprendre comment la matière qui constitue l’Univers s’est agglomérée et
organisée au cours de son histoire. Il devrait permettre aussi un bond en avant
dans la connaissance des exoplanètes, ces planètes en orbite autour d’autres
étoiles que le Soleil, observer de quelle matière elles sont constituées, et si
elles peuvent abriter des traces de vie.
Fruit de plus de vingt ans de
travaux de milliers de scientifiques, ce télescope James Webb a été piloté par
la NASA. Cependant, comme souvent dans ce genre de missions visant la recherche
fondamentale, il s’agit d’une collaboration entre laboratoires de nombreux
pays : les USA, le Canada, mais aussi une dizaine de pays européens.
Ce télescope a été aussi produit
dans cette société pourrie par le capitalisme, un système qui transforme toutes
les activités en source de profits et dans lequel les plus grands progrès
viennent aggraver les inégalités. Les dix milliards de dollars que cette
réalisation scientifique a coûtés restent un montant dérisoire si on le compare
aux budgets militaires des grandes puissances. Cela a pourtant représenté une
manne considérable pour les actionnaires du géant de l’armement américain
Northrop Gruman, qui en est le principal constructeur. Et il est également
impossible d’oublier que ce télescope s’est envolé au-dessus de populations qui
n’ont accès ni à l’eau potable, ni à des logements dignes, ni à une santé et
une éducation correctes sur cette planète.
L’humanité a besoin de ces
prouesses scientifiques et technologiques pour comprendre l’histoire de la
matière qui nous constitue, celle des planètes qui ont des propriétés proches
de la nôtre, et donc, indirectement, les évolutions possibles de la planète
Terre. Ces connaissances sont indispensables pour arriver un jour à gérer la
vie sociale et son impact sur l’environnement. Mais, auparavant, il faudra que
l’humanité consacre son génie collectif à renverser le principal obstacle à
l’utilisation rationnelle des résultats de la recherche : le système
capitaliste.
Thomas Baumer (Lutte ouvrière
n°2787)